The Root Book

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Une plateforme d'écriture unique ?


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  • The Root Book 🌳

The Root Book facilite l'écriture collaborative

Tu veux écrire de la fiction à quatre mains, à six mains, ou même plus, facilement et sans avoir de co-auteurice ?

The Root Book est un site d'écriture collaborative unique, où n'importe qui peut participer à n'importe quelle histoire et à n'importe quel moment de l'histoire.

Quel que soit ton genre préféré - fantastique, romance, science-fiction - ta voix a sa place ici. Seule l'imagination est la limite !

La ramification des histoires

The Root Book fonctionne sur le principe d'une arborescence des chapitres : un seul prologue donne naissance à de nombreux chapitres 1, qui sont les débuts d'histoires Chaque chapitre peut avoir autant de suites que possible, et chacune de ces suites peut à son tour se diviser en de nombreuses histoires.


Image illustrant la ramification des chapitres
Image illustrant la ramification des chapitres

Il te suffit d'un pseudo et d'un email pour te mettre à écrire

Si tu as besoin d'améliorer ton écriture, tu peux relever les défis d'écriture et ainsi travailler, tout en voyant ce que les autres écrivains proposent.
Et si tu as une idée, tu peux créer ton propre défi à la suite du prologue, juste en cliquant sur la case "défi".

Beaucoup d'histoires par de nombreux auteurs

The Root Book est un site très dense, avec sa multitude d'histoires qui possèdent tous leur propre multivers. Pour t'aider à naviguer dans cet arbre géant, plusieurs outils sont à ta disposition.

L'arbre des histoires te permet de visualiser la structure de chaque histoire et de comprendre comment les différents chapitres s'articulent entre eux. C'est un excellent moyen de voir l'ensemble de l'histoire et de choisir où tu souhaites contribuer.

Notre système de tags te permet de trouver des histoires qui correspondent à tes centres d'intérêt. La page des tags. Sur chacun de tes chapitres, tu peux ajouter les tags que tu veux, même ceux que personne n'a encore utilisé !

Le Concept Unique de The Root Book

The Root Book, c'est une expérience littéraire unique que je t'invite à découvrir. Ici, la magie de l'écriture collaborative prend vie. Chaque histoire se transforme en un véritable cadavre exquis où chaque auteur apporte sa touche personnelle, pour une aventure littéraire sans pareil.

Chaque histoire possède son propre multivers !

The Root Book est porté par une association à but non lucratif, qui a pour mission de fournir un outil 100% gratuit et en ligne pour tous, afin que chacun puisse exprimer sa créativité.

Si tu es enseignant·e ou professeur et que tu souhaites utiliser notre plateforme pour ta classe, n'hésite pas à m'envoyer un message pour me poser toutes les questions. D'autres ont déjà passé le pas.

La Monnaie de l'Imagination : Les Points TRB (🌳)

Sur The Root Book, chaque action compte. Les points TRB, symbolisés par le petit arbre 🌳, sont une manière de récompenser ta participation active à la plateforme. Tu les gagnes en écrivant (que ce soit des chapitres ou des commentaires), en donnant et recevant des coups de pouce, en relevant des défis et même en faisant un don à l'association T.R.B.

Ces points ont de la valeur ! Ils peuvent te permettre d'afficher des liens vers tes réseaux sociaux, augmentant ainsi ta visibilité au-delà du site. Tu peux également proposer de nouvelles façons de les dépenser directement sur ton compte.

Nos Chiffres-Clés et des Tags

The Root Book, c'est une communauté dynamique et des histoires incroyables à découvrir.

469 auteur·rice·s inscrit·e·s
618 chapitres coécrits
382205 lectures

Voici les tags préférés sur la plateforme :
Collaboratif (163) Concours (127) Nouvelle (112) Début (109) Écriture (107)
(Si ton genre de prédilection ne s'y trouve pas, peut-être que tu devrais envisager de créer un compte pour remédier à ce problème !)

Si jamais tu es perdu, surtout n'hésite pas

Si tu as plus de questions, il existe une FAQ.

Si tu as des suggestions ou si tu rencontres des problèmes sur le site, n'hésite pas à me contacter. Je suis là pour t'aider et répondre aux demandes dans les plus brefs délais. Tu peux me contacter via le formulaire de contact.

Un site avec de fortes valeurs collaboratives

En tant qu'association, The Root Book est ouvert à de nombreuses possibilités de partenariat. Que tu sois une association, une entreprise, un blogueur ou un influenceur, nous sommes toujours ravis d'explorer de nouvelles collaborations.

Nous disposons d'un système de visibilité efficace qui peut aider à promouvoir ton travail ou ton organisation à travers notre plateforme et notre communauté d'auteurs passionnés.

Si tu es intéressé par un partenariat avec The Root Book, n'hésite pas à prendre contact via le formulaire de contact ou à l'adresse email suivante : information.the.root.book@gmail.com.


Les derniers Défis et Chapitres

Chapitre 1 : La petite fille et la forêt

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Début Écriture Collaboratif

Une jeune fille vivait dans une humble chaumière, bordée de champs et d’une forêt sombre.La petite fille vivait avec son père et sa mère, mais n’avait ni frère ni sœur.Elle était curieuse, et n’avait de cesse de questionner ses parents sur le petit monde qui entourait la chaumière.  « D’où viennent les champs ? » demandait-elle.« C’est ton pè…



30 lectures
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Chapitre 1 : Les yeux violets.

de l'histoire Les yeux violets.
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J’étais dans une forêt sombre. Comment étais-je arrivé là ? Je n’arrivais pas à me souvenir.  - Heu, il y a quelqu’un ?!  Aucune réponse. J’étais seul. Du moins, je l’espérais.  - Qu’est-ce que je fou là moi ?…  Les arbres autour de moi étaient larges, hauts, si feuillus et rapprochés que je ne pouvais en voir la cime.Du lierre parcourait la plupart des troncs, tombant pa…



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Chapitre 3 : L'autre

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"Laisse-nous partir, tu sais que nous en avons besoin.- Alors, c'est à toi que je parle. Elle n'aurait pas eu une once de considération pour toi. Même après que tu l'aies recueillie.- Laisse nous passer. -Je ne peux pas faire ça. Je ne l'ai pas tuée une fois pour la laisser repartir."L'ombre de Lysander se détachait à peine dans la brume éclairée par une lumière bleutée d…



78 lectures
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Défi : Vers le Silence

par R.Th
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Si un ou deux personnes sont intéressées, je cherche quelqu'un pour jouer au jeu “Vers le Silence” de Craig Duffy, éditions DidasKalie (Association). Dans la mesure où je ne décris pas tout,  je ne pense pas que ça posera des problèmes de droit, mais si vous pensez que oui, merci de supprimer la page et je trouverai un autre moyen de jouer. C'est un jeu de rôle épistolair…



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Défi : Défi : je ne suis pas un héros

par R.Th
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L’histoire dont vous n’etes pas le heros.La meilleure part du gâteau, la personne que tout le monde adule, l’atout suprême que possède le monde en dernier ressort, ce n’est pas vous. Non. Non. Non. La gloire et le bien très peu pour vous, c’est d’un barbant d'être le gentil de l’histoire. Vous êtes le mal incarné, l’outsider qui contre toute attente veut détruire le monde…



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Défi : Voyage vers le passé

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Début Écriture Collaboratif

Enfin je m’asseyais au milieu des cartons dans le salon et je regardais par la fenêtre avec un sentiment de bonheur intense : enfin j’avais réussi à acheter cette petite maison au bord de la falaise dans laquelle je venais en vacances depuis mon adolescence et que je m’étais promis de posséder. Il n'y avait plus de retour en arrière possible : mon appartement était enfin …



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Quelques Chapitres à ne pas oublier

31 Octobre 2019.J’ouvris les yeux et ne constatai que de l’obscurité. Le paysage qui s’étendait devant moi n’était que désolation. La terre était aride et les rares arbres présents semblaient morts. Je me trouvais au milieu d’une terre d’ombre. Qu’est-ce que je foutais ici ? Nous étions sept. Trois filles, trois garçons et moi. Ils étaient jeunes eux aussi et avaient l’air tout aussi perdus que moi. Leurs yeux s’écarquillèrent quand une entité informe s’avança vers nous. Plus elle avançait, plus ses contours se dessinaient et nous apparut finalement comme un homme d’une quarantaine d’années. Il était grand et ses yeux étaient l’incarnation d’un puits sans fond de ténèbres. Le reste de son apparence était bien trop mouvant pour le décrire précisément.Un vieux babouin avec un bâton était présent à ses côtés. Je ne l’avais pas remarqué. Il nous regardait tour à tour puis planta son bâton dans le sol. Mais c’était quoi ce délire ?Un cri s’éleva des ombres, un cri ? Non, un chant. C’était enivrant. Je ne comprenais pas les paroles mais je ressentais toute la tristesse s’échappant de cette complainte. Je comprenais ce chant funeste, c’était un hommage aux morts. Le babouin se joignit au chant, ce qui me rappela le solo de Rafiki lors de la mort de Mufasa dans Le Roi Lion (la comédie musicale).Quelqu’un m’a drogué, c’est pas possible !Je voulais quitter les lieux, courir le plus loin possible mais mes jambes refusaient de bouger et mes lèvres refusaient de se mouvoir quand j’essayais de parler. Un coup d’œil autour de moi et je constatai que nous étions tous dans la même merde.“Bienvenue,” dit l’entité nappe d’ombres. “Je vous ai choisis, vous, pour perpétuer mon règne mais pour ce faire, vous devrez accueillir la mort en ce jour.”Non mais il délire complètement, ou bien c’est moi qui suis en plein délire…“Ce sera sans moi !” cria un garçon à ma droite. Comment fait-il pour parler ?– Vous n’avez pas le choix…” - Puis, la chose reprit après une courte pause -, car je me meurs.”– Mourez tout seul dans votre coin et laissez-nous partir !” - cria une fille, cette fois à ma gauche - .Courageuse et coriace. Je n’en attendais pas moins de toi, Maya,” répondit l’entité. “Et pour saluer ton audace, je te fais le présent d’être la première à recevoir une partie de mon être.”Maya se figea à l’écho de son prénom. L’entité s’avança et posa une main sur sa joue pour essuyer une larme qui coulait. Les yeux de Maya s’assombrirent et le sang remplaça l’eau salée des larmes. Des larmes carmin déferlèrent à présent et nous la vîmes se vider ainsi de son sang sans pouvoir bouger ne serait-ce que le petit doigt, littéralement. Le corps de Maya s’écroula au sol.Il continua son petit jeu macabre en prenant les poignets du garçon à la gauche du cadavre de la fille. On entendit ses os craquer. Il s’écroula à son tour inconscient. Puis il enchaîna avec les deux filles restantes, l’une se vida de son sang par le nez, l’autre par les oreilles.Les chants redoublèrent d’intensité. Le requiem enveloppait les terres d’ombres et de poussière.L’entité se déplaça sur ma droite sans m’adresser un seul regard. Il prit la mâchoire du garçon qui avait défié l’entité le premier. Il ouvrit de force sa bouche et arracha sa langue. Il s’écroula à son tour. Puis l’être s’adressa au dernier garçon.“Antony, ce sera différent pour toi, les autres pourront voir, toucher, entendre, humer et avoir le goût de la mort, toi tu connaîtras l’éveil.— Comment ça ? s’inquiéta ledit Antony.— Tu comprendras bien assez tôt, utilise ce don avec parcimonie, ce qui est mort est mort, ne l’oublie pas, les réveillés ne connaîtront la paix qu’une fois que tu les auras rendormis.”Et comme pour faire écho à ses mots, l’entité plongea Antony dans un sommeil sans rêve.J’étais debout et tous les autres étaient morts. Que quelqu’un me réveille ! C’était forcément un cauchemar ! Mais l’entité s’adressa maintenant à moi…“Et toi, Noah, je te fais un don bien plus spécial. Je te fais don de mes souvenirs. Prends-en soin, ils sont tout ce qu’il me reste. Ne vous entretuez pas pour le pouvoir ou pour l’immortalité, ce fardeau est bien trop lourd à porter seul, tu le comprendras mieux que quiconque. Bonne chance et gloire aux nouveaux dieux des morts.”Sur ces mots, il posa deux mains sur mon crâne et des milliards d’images s’immiscèrent dans mon cerveau.J’observai ainsi mon trépas dans le dernier souvenir que Hadès me transmit.

Chapitre 2 :
Noah

de l'histoire
Descendant Seven
par chlo_M_Molina
Début Écriture Collaboratif

-Madame Ben Greisset, savez-vous pourquoi je vous ai convoquée ?   La directrice d'école regardait la maman assise devant elle. Cette dernière semblait nerveuse, les yeux baissés, et tripotait un paquet de cigarette. Elle voulut en prendre une et se ravisa au « Tt tt » de la directrice d'école.   -J'imagine que c'est encore à cause de Leto.   La directrice d'école la fixait de ces yeux inquisiteurs, et approuva d'un « hum » grave qui laissait sous-tendre une pointe d'exaspération.   -Et... qu'est-ce qu'il a fait, cette fois ?   Son interlocutrice laissa passer quelques secondes pendant lesquelles seul le bruit de l'horloge mécanique résonna.   -Rien.   La mère leva les yeux, soulagé mais circonspecte.   -Rien, mais il ne me semble pas déraisonnable de dire qu'il a été à l'origine de tout ce qui s'est passé aujourd'hui.   -C'est à dire ?   La directrice inspira un grand coup, et fit le décompte sur ces doigts :   -J'ai quatre enfants à l’hôpital, deux qui ont reçus du sable et un bout de bois dans un œil, une qui s'est cognée la tête par terre et a perdu connaissance après s'être fait percuter violemment, et son agresseur qui s'est fait rouer de coups de pied par une bande de dix CM2 enragés. J'ai cinq de ces dix CM2 qui ont du se faire soigner à l'infirmerie de l'école à cause de jets de cailloux. Le tireur était très doué. On a assisté à une bataille rangé de jets de billes et de calots, qui s'est heureusement terminé par seulement trois gamins et un instituteur à l'infirmerie et cinq impacts sur deux vitres. Une de mes institutrice a failli s'étouffer en avalant sa cigarette alors qu'elle cherchait à séparer deux de ces élèves qui se crêpaient le chignon en hurlant comme des poissonnières. Ce qui a d'ailleurs occasionné la venue de la police car un passant dans la rue à cru à une agression. Enfin, cru... c'en était une, mais pas comme il le pensait. Et pour couronner le tout, j'ai un gamin qui s'est enfuit pour échapper au reste de la bande de CM2 qui le poursuivait, et que l'on ne retrouve plus. Et je ne vous liste là que le plus grave, je passe sous silence les petits bobos et égratignures, les échanges verbaux normalement non tolérés ici et les pleurs en tout genre qui ont fait perdre une demi après-midi de classe à l'ensemble de l'école.   -Et... c'est grave, tout ça ?   -Au mieux, je risque ma place. Au pire, je finis en prison.   D'une main tremblante, la maman ouvrit le paquet de cigarette. La main précise et rapide de la directrice de l'école plongea dans le paquet pour un piquer une, qu'elle s'alluma avec un briquet apparu comme par magie. Elle alluma la cigarette de Mme Ben Greisset et les deux femmes aspirèrent un grand coup dans le silence.   -Et Leto, dans tout ça ?   La directrice la regarda d'un air insondable :   -Je vous rassure, il n'a rien. Il est resté paisible, petit enfant sage et innocent, assis dans son bac à sable, pendant tout ce déchaînement de violence. Il ne lui est rien arrivé. Tout bougeait, hurlait, sautait, lançait, s'agitait autour de lui, et il restait là à se délecter en silence de tout ce spectacle.   Les larmes montaient aux yeux de la maman :   -Mais... il y a un mais ?   La directrice tira un coup sur sa cigarette, et souffla la fumée par le nez :   -Vous savez très bien qu'il est à l'origine de tout ça.   La mère se mis à sangloter doucement :   -Je... je sais bien ! Mais... » sa voix se brisa, tandis que les sanglots coulaient maintenant à flots « ...je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas avec ce... gamin.   -Je... » la directrice semblait mal à l'aise devant la tournure de la situation.   -Sa grande sœur, elle, elle est très bien, très serviable, très gentille. Son petit frère aussi. Il est poli, il est calme. Alors que lui... il a... il a quelque chose qui ne va pas. Je ne sais pas si c'est dans sa tête. Vous savez ? Comme si... vous savez... non, vous ne savez pas. Comme s'il était... il n'était pas... casher ? Comme s'il était trief ?   -Je...   La mère semblait maintenant lancée, les coudes sur la table et la tête dans ses mains :   -Avec sa petit bouille d'ange, on lui pardonnerait tout. Et il nous sourit, et on oublie tout. Il nous parle, il nous dit plein de chose, des choses belles. On a envie de lui faire des câlins. Puis il dit des choses moins belles. On le gronde, mais il fait sa petite bouille triste et on a peur d'avoir dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Alors on redevient gentil. Et il en profite. Il dit d'autres choses. Et il nous fait croire des choses. Et on a envie d'y croire. Et... Et... Je... je ne sais pas. Je ne sais plus ce qu'il faut faire. Plus ce qu'il faut dire. Je ne sais pas quoi faire avec ce gamin...   Le flot s'étant interrompu, la directrice tenta de reprendre le contact :   -Et... monsieur ?   La mère releva la tête, les yeux rouges mais avec un air vindicatif. Elle cracha :   -Monsieur ! Qu'est ce que vous voulez que je fasse de son père ! Il n'est jamais là. Toujours en déplacement. Un coup à Israël, un coup aux États-Unis, puis en Russie. Il ne rentre que pour dire Shalom, me rappeler qu'il est mon mari, ce qu'il doit d'ailleurs faire ailleurs avec d'autres femmes qui ne sont pas sa femme, si vous voulez mon avis, avant de redécoller pour les « affaires ». C'est à peine s'il connaît ses enfants. Alors les éduquer ? Ce serait... ce serait...   Ne trouvant pas les mots, elle ralluma sa cigarette et inspira une bouffée, la tête ailleurs. La directrice hasarda :   -Madame Ben Greisset, et si jamais...   Elle laissa la phrase en suspens, espérant par là capter l'attention de son interlocutrice. Ce qui fonctionna :   -Oui, madame Corrino?   Madame Corrino termina sa cigarette, écrasa le mégot sur sa semelle et le lança dans sa poubelle.   -J'ai entendu parler d'un institut privé élitiste avec une formation scolaire très fortement axée sur les arts.   Madame Ben Greisset renifla :   -C'est bien, et alors ?   -C'est assez cher, pour ne pas dire très cher, mais je ne pense pas que ce soit un problème pour vous.   -Je ne vois toujours pas où vous voulez en venir.   -Leto est ce qu'il est. Mais il déborde, pour son âge, d'une pulsion créatrice immense. S'il a réussit à déclencher tout ce qui s'est passé aujourd'hui à l'école, c'est qu'il a un don pour créer des histoire, et entraîner les gens avec lui. Madame Ben Greisset, votre fils pourrait devenir un écrivain très talentueux s'il arrivait à conserver cette faculté de création, et à se canaliser. Et je pense que cet institut pourrait lui apporter cela.   -Vous pensez que ça pourrait le canaliser ?   -Oui, je le pense. Et sachez que l'institut se trouve très loin de la capitale.   Madame Ben Greisset lui lança un regard interrogateur.   -Et qu'ils s'occupent de tout là-bas pour les élèves. Nourris, logés, blanchis. Vous n'aurez plus à vous soucier de rien, vous récupérez vote fils pour les vacances scolaires, et vous soufflez entre temps.   Le regard interrogateur changea pour un regard intéressé.   -Et Leto peut intégrer l'institut dès à présent, vous n'êtes pas obligés d'attendre la fin de l'année scolaire.   Le regard intéressé devint convaincu, et un sourire apparut sur le visage de Madame Ben Greisset.

Chapitre 3 :
Convocation

de l'histoire
Que la bataille commence
par Wargen

Je me retournai, le regard hagard :   -Grande-Tante ! Je...   Mes yeux étaient rouges et menaçaient de couler. A mon air déconfit, elle comprit que tout ne s'était pas bien passé. Ou au moins une chose.   -Viens mon enfaaant, allons au boudoir pour que tu m'expliqueees.   Nous remontâmes toutes les deux dans la petite pièce de confiance de Grande-Tante, dans laquelle le service de thé avait été posé. Elle servit deux tasses, portant la sienne aux lèvres en me scrutant attentivement :   -Alooors ?   -Le... le sieur Bono ! Il sait... il sait mon nom ! Mon pré...   -Tututut ! Ma chèèère Anne, voilà qui est fâcheeeux.   Elle but tranquillement deux gorgées, pendant que je faisais tourner la tasse chaude entre mes mains.   -Mais je ne comprends pas comment...   -Tututut ! Chaque chose en son teeemps. Raconte-moi tout ce qu'il s'est passé avec notre cher Jeaaan.   Je trempai les lèvres dans la boisson chaude, fis le vide dans ma tête, et me lançai. Ma colère initiale à sa vue et mon envie de le renvoyer. Ses explications et son monologue. Ma gifle. Son emprise sur moi pour me forcer à danser. Mes appels à l'aide. Mais sa danse envoûtante qui me conquit. La volte et ses portés. L'intervention finalement trop tardive de Soizic et Michon. L'altercation entre Michon et le sieur Bono. Grande-Tante leva un sourcil. Les avances à peine voilées du sieur Bono à Soizic. Un sourire s'esquissa sur le visage de Grande-Tante. La reprise du cours de danse d'une manière méthodique et savante, jusqu'à mon épuisement. Les railleries finales. Et ce mot. Ce prénom, lâché en guise d'au revoir. Mon désarroi intérieur. Ma confusion. Et ma perte de temps, ne me permettant pas de le rattraper avant son départ de l'hôtel particulier.   -Quelle histoiiire ! Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusééée !   Grande-Tante, qui faisait onduler ses doigts les uns contre les autres devant sa bouche, ne semblait pas si perturbée que cela par mon annonce.   -Je ne comprends toujours pas comment... oui, j'ai murmuré mon prénom hier soir chez la marquise de Drouot, mais il n'a pas pu l'entendre, avec le crissement des violons...   -Ma chérie, nous faisons face à un problèèème. Et ne perd pas de vue que, lorsque tu fais face à un problèèème, il faut toujours commencer par le résouuuudre, avant de chercher à savoir d'où il vieeent. Sache être toujours alerte et aux abois dans la société dans laquelle tu vas baigner pendant cette annééée. Elle est aussi dangereuse que n'importe quel champ de bataiiille.   Elle but une nouvelle gorgée. Je portai la tasse à mes lèvres.   -Et ne recule devant rien si la résolution de ton problèèème passe par la mort d'un homme ou d'une feeemme.   Je recrachai ma gorgée, les yeux grands ouverts :   -Quoi ? Grande-Tante, voyons !   -Ma chère Anne, tu as été on ne peut plus claiiire dans la lettre que tu m'as faite parvenir à ton arrivééée : le secret doit être conservé à tout priiix, quelles qu’en soient les conséquences, au moins jusqu'à la résolution de la mission que tu t'es fixééée. Et mon expérience de la capitale me dit que tu as tout à fait raisooon.   Les pourquoi et comment étaient maintenant bien loin.   -Mais... tuer le sieur Bono, n'est-ce pas excessif ? Et comment faire ?   -C'est dans ces moments-lààà qu'il faut être perspicace et inventive, ma chère enfaaant ! Tu me dis que Jean Bono et le braaave Michon ont eu maille à partir de manière belliqueuse à ton endroiiit ?   Je murmurai, piteusement :   -Oui.   Ses doigts papillonnaient encore devant sa bouche, laissant à peine deviner un sourire.   -Jean Bono est un gentilhooomme pour qui l'honneur est une notion importaaante. Et Michon me semble être un brave garçon passionneeel, dont tu me dis pouvoir guider l'esprit selon ta convenaaance.   Ma bouche s'ouvrit dans un rond incrédule :   -Michon ?   Un sourire carnassier s'afficha aux lèvres de Grande-Tante :   -Oui, ce brave et impétueux Michooon. Qui va provoquer le sieur Bono pour un duel d'honneur à mort à ton propooos. Et pour lequel je vais te demandeeer de trouver un motif fallacieux mais crédiiible. Un bon exercice d'apprentissage au mensooonge et à l'inventivité, dont tu auras fortement besoin pour apprendre à survivre iciii.   Grande-Tante se leva et vint se poster derrière moi.   -Mais c'est...   Elle passa ses bras autour de mon cou et, se penchant, me chuchota :   -C'est ce qu'il faut faiiire. Et c'est ce qu'il faut que tu apprennes à faiiire. Dans ce monde impitoyaaable, nous devons lutter avec nos aaarmes. Et si nous n'avons pas la force et l'impulsivité des hooommes, sache, ma belle Anne, que nous avons, nous autres les feeemmes, bien d'autres arguments à faire valoiiir. Et j'ai confiance en toiii. Maintenant, va mon enfaaant. Une lourde tâche t'atteeend.     Je sortis du boudoir chancelante. Grande-Tante s'était voulu réconfortante, mais elle m'envoyait mentir à un brave garçon pour provoquer un duel à mort. Pour une sombre histoire d'interversion de personne et de prénom.   Je hantais les couloirs de l'hôtel particulier, à la dérive, me laissant guider par mon inconscient. Un homme allait mourir. Pour moi. Pour une cause idiote. Je manquai de percuter Grégoire, qui portait une caisse de légumes. Je bredouillai :   -Mon bon Grégoire, aurais-tu vu Michon, par hasard ?   -Vous avez triste mine, mademoiselle. Je l'ai effectivement croisé, il se rendait à l'écurie. Et savez-vous quoi ? Au contraire de votre triste mine, j'ai cru déceler une trace de sourire sur ses joues. Troublant chez ce jeune homme, n'est-il pas ?   Le remerciant à demi-mot, je le laissai sur sa remarque cocasse pour me rendre aux chevaux. En traversant la cour, j’eus soudain froid. Mentir pour envoyer un homme à la mort. Je tremblais doucement. Mes yeux s'humidifiaient. Un duel d'honneur pour un motif fallacieux. Je m'attrapai les bras à pleines mains pour me réchauffer et me mordillai la lèvre inférieure. L'odeur du crottin m'assaillit quand j'entrai dans l'écurie. Michon était au fond, en train de frotter le beau cheval alezan qui nous avait guidé de la sauvage Soulogne jusqu'à la capitale. Le grand palefrenier sifflotait, complètement absorbé dans sa tâche. Je me mis à courir vers lui. Il se retourna, surpris, et n'eut le temps de dire quoi que je me jetasse dans ses bras, le visage en pleurs caché dans son torse.   -Mademoiselle ?   A travers mes larmes non feintes, j'articulai péniblement :   -Michon, c'est terrible.   -Ah, » il ne chercha pas à en savoir plus.   Je sanglotai et reniflai, serrant les mains dans son dos. J'étais confuse et désorientée. Un homme allait mourir à cause de moi, et il me fallait mentir pour y parvenir. Cette pensée impure me souillait. Michon posa sa brosse sur le rebord du boxe et m'étreignit de ses grands bras costauds.   -Ne me touche pas, Michon, je suis souillée, impure.   -Ah ? » Son intonation était légèrement montée dans les aigus, comme interrogatrice, tandis que ses bras se détachaient de moi.   J'avais de plus en plus froid, mais je suais abondamment. Mon cœur palpitait dangereusement.   -Michon, j'ai mal en moi. Dans ma chair et dans mon être.   C'était sorti tout seul, mécaniquement. Ses bras m'enlacèrent de nouveau.   -Mademoiselle, que s'est-il passé.   Mes sanglots semblaient se calmer, alors que je tentais de me concentrer. Mais l'hébétude et les questions étaient toujours là.   -Michon, le sieur Bono...   -Oui ? » ses bras se serrèrent.   -Après que vous soyez partis, avec Soizic...   Il fallait trouver quelque chose. Mon cœur battait la chamade. Je transpirais abondamment. Que pouvais-je bien inventer ?   -Il vous a fait du mal ?   -Oui !   -Il a osé vous toucher ?   -Oui !   -Il vous a forcé.   Mes yeux devenant secs, j'essayai de forcer les pleurs, en pensant à Père.   -Oui, Michon. Si seulement tu savais...   -Il vous a menacée ?   Je sentais une masse grossir petit à petit contre mon ventre. La tension dans la voix de Michon était palpable. Il fallait que j'invente quelque chose de crédible.   -Oh Michon, si tu avais été là... il avait un couteau. Il me l'a mis sous la gorge, et il m'a dit qu'il me la trancherait si jamais je criai. Et il m'a...   Je réussis à intensifier mes sanglots et tremblements. Son sexe était maintenant dur contre mon ventre. Sa voix dure gronda :   -Il vous a ?   Je murmurai :   -Michon... ce qu'il m'a fait. Ce n'était pas chrétien. C'était l’œuvre du démon. Il m'a obligé à des choses... Tu ne peux pas imaginer. Tu ne dois pas imaginer.   -Je préfère ne pas imaginer. Des actes dignes du péché originel ?   -Ou... oui...   -Le monstre !   -Il... il m'a souillée. Il m'a déshonorée. Michon, je me sens si sale. Il ne faut pas que...   Je me sentais effectivement moche et sale, mais pas pour les vagues raisons invoquées. Tout cela était ridicule. Je me dégageai vivement de lui et me tournai pour sortir de l'écurie. Michon m'attrapa le bras :   -Mademoiselle, ne partez pas. Je ne sais ce que ce démon vous a fait, mais je sais que vous êtes une personne juste et sincère, jamais vous ne me mentiriez.   Une décharge parcourut mon échine. J'avais honte de moi. Je murmurai :   -Michon...   -Cet être immonde ne m'inspire pas confiance, et j'aurais dû le trucider alors qu'il était encore temps.   -Michon... » ma voix était suppliante, mais trop faible pour l'arrêter.   -Mademoiselle, laissez-moi laver votre honneur dans son sang. Laissez-moi régler son compte à ce vil manant, et racheter votre vertu auprès de Dieu. Dussé-je y mourir. Mais ma cause est juste, et Dieu sera avec moi.   -Michon...   Je baissai les yeux, honteuse. Les larmes s'étaient de nouveau remises à couler. J'étais parvenue à mes fins sans trop savoir comment.   -Mademoiselle, accordez-moi le droit de provoquer le sieur Bono en duel pour racheter votre honneur.   J'avais menti.   -Michon...   J'étais souillée.   -Mademoiselle, dites-moi oui.   Impure.   -Oui.   Il me reprit dans ses bras réconfortants, calant sa tête sur la mienne :   -Mademoiselle, j'ai foi en Dieu et en vous, tout se passera bien, je vous le promets.   Je pleurai maintenant à brides abattues.     Nous restâmes ainsi enlacés pendant une durée indéterminée, le temps de retrouver mon calme, mes esprits, et d'assimiler le fait que je venais de condamner un homme à mort.   Le cheval alezan passa sa tête au-dessus de la paroi du boxe et vint frotter son museau contre ma joue. Je sursautai d'un petit cri, puis ris du fait des frottements des poils contre ma peau ultra-sensible vu mon état de tension actuel.   -Philomène est jalouse de vous et aimerait que je termine ce que j'ai commencée. Attendez-moi dans la cour, avant que nous...   Il laissa la phrase en suspens, penaud, ne sachant trop ce qu'il fallait faire par la suite.   -Nous irons demander à Grande-Tante où pouvoir trouver le sieur Bono, pour...   Je tressaillis intérieurement.   -Oui, pour que je le provoque en duel.   Il reprit son grattoir et se tourna vers le cheval. J'attendis dans la cour qu'il termine, fixant les nuages qui s'écoulaient paisiblement dans le ciel de cette fin d'après-midi mouvementée. Qu'ils devaient être tranquilles et sereins, loin de l'agitation grouillante du sol et des hommes. Grande-Tante me tira de mes rêveries :   -Mon enfaaant...   Michon sortit au même moment de l'écurie, frottant ses mains sur son haut.   -Madame Le Teiller.   -Michooon...   -Anne m'a tout raconté.   -C'est terriiible, n'est-ce pas ?   -Que ne saurais-je vous le dire ! Cela la mise dans un tel désarroi...   -Ouiii ?   -Son honneur et sa réputation ont été si touchés... Je me suis senti dans l'obligation de lui demander de m'accorder le droit de laver son honneur dans un duel à mort avec le sieur Bono.   -Oooh ! » Grande-Tante mit sa main devant sa bouche, grandement étonnée. « Mon garçon, que voilà un geste chevalereeesque. Mais avez-vous conscience du dangeeer ? Êtes-vous bien sûr de vouuus ?   -Oui, Madame, je suis convaincu de la nécessité de l'acte. Et j'ai dû arracher son accord à Anne. Pour qui passerai-je si je devais finalement me défiler ?   Grande-Tante se rapprocha de Michon, posant délicatement sa main sur son avant-bras.   -Mon garçooon, je reconnais là la bravoure qui accompagne les juuustes, mais je ne peux que vous conseiller de prendre le temps de réfléchiiir, sérieusement et à tête reposée, à ce que vous proposeeez. Je ne veux pas que vous vous sentiez notre obligééé, de sorte à vous lancer dans un acte si dangereuuux. L'affront subit par Anne est terrible, mais la sentence d'un duel à mort peut l'être d'autant pluuus !   -Madame, l'affront fait à Anne peut la condamner devant le tribunal de Dieu, et il faut absolument racheter son honneur de son vivant. La cause est juste, et ma main sera guidée par Dieu. Je n'échouerai pas.   Grande-Tante prit les deux mains de Michon dans les siennes :   -Mon enfaant, je suis admirative de votre courage et de votre dévotiooon. Avec Dieu à vos côtééés, l'affaire est entre de bonnes maiiins. Je confiance en vous, vous réussireeez.   -Je vous remercie, Madame. Maintenant, sauriez-vous nous indiquer où pouvoir trouver ce triste sire ?   -A cette heure de la journééée, peut-être pourriez-vous le trouvez à la Taverne du Rince-Cochooon, dans la rue de Sorbeaune, un peu plus au sud-eeest. C'est un établissement respectaaable, mais ne vous y rendez pas richement vêtus, sait-on jamaaais. Vous pourrez demander le chemin dans la ruuue, la taverne est connue de la populaaace.   Alors que nous nous dirigions vers l'intérieur de la maison, Grande-Tante reprit :   -Mes enfaaants, revenez me voir dès que vous serez rentrééé, il faudra sûrement préparer la chose sérieusemeeent !   Après nous être changés et un parcours confus d’une vingtaine de minutes dans les rues très fréquentés de la capitale, nous finîmes par tomber sur l'établissement. Les rayons du soleil étaient maintenant cachés derrière les murailles de bâtiments qui bordaient les rues. Un panneau représentant un cochon tenant une choppe en bois à la patte grinçait au bout de deux chaînes juste au-dessus de l'entrée. D'où entraient et sortaient du monde. L'ambiance, à l'intérieur, semblait animée. Après un dernier regard hésitant, nous nous décidâmes à rentrer.   L'intérieur était large, profond mais bas de plafond. Six rangées de plusieurs tables de huit personnes s'allongeaient jusqu'au fond de la pièce. Un escalier, sur la gauche, semblait mener à un étage également ouvert à la clientèle, des gens montant et descendant, une choppe à la main. Un comptoir et des fûts en bois parcourraient tout le flanc droit de la pièce. Les trous dans les bancs des tables étaient rares. Le mélange de conversations, rires, braillements et engueulades formait un vacarme assourdissant. La lumière oscillante due à la faible luminosité du soleil et aux bougies déjà allumées formait un thème fantasmagorique et oppressant. La chaleur de fin de journée était accentuée par le nombre de personnes présentes dans l’établissement.   Étant donné l'éclairage, il était difficile de distinguer les gens de loin. Nous commençâmes à nous déplacer entre les rangs, à la recherche de Jean Bono. Michon devait de temps en temps imposer son physique pour obliger une personne à se décaler pour nous laisser le passage, ou pour déplacer le corps avachi d'un ivrogne endormi. Je sentis plusieurs mains glisser sur mes jambes et tâter mes fesses. J'essayai de faire abstraction. Après tout, était-ce si différent de chez madame la marquise de Drouot ?   Alors que nous atteignions le fond de la pièce après avoir traversé la trouée entre la deuxième et la troisième rangée de tables, une voix enjouée et connue atteint difficilement mes oreilles :   -Mais je vous reconnais, bellissima donna. Qui eut cru que nous nous reverrions de sitôt !   Le sieur Bono, assis de l'autre côté de la table, qui tendait sa choppe pour me saluer.   -Vous languissiez-vous tellement de moi, que vous...   Sa voix s'éteignit quand il remarqua Michon, qui venait de se retourner, à côté de moi. L'ensemble de la tablée s'était tournée dans notre direction, nous jaugeant plus ou moins sérieusement selon l'état d'ébriété.   -Savez-vous, ma chère, que le Rince-Cochon est un endroit respectable et qu'il n'est pas nécessaire de venir avec un gorille comme garde-de-corps.   Un ricanement sec parcourut la tablée.   -Monsieur...   Michon me coupa :   -Monsieur, si l'établissement est si respectable, je ne comprends point qu'un adorateur de Satan tel que vous y soyez admis.   Un « oh » parcourut la tablée.   -Un adorateur de Satan, plait-il ? Ce singe sait donc parler, mais comprend-il ce qu'il dit ? Je vous trouve une fois de plus bien impétueux, jeune homme, pour venir ici me lancer cela à la face.   -Vous osez souiller, que dis-je, profaner l'honneur de la demoiselle ici présente dans des actes que la morale chrétienne réprouve au plus haut point, et vous osez être surpris que l'on vienne vous chercher réclamation ?   Un « ouh » parcourut la tablée. J’attrapai la main de Michon.   -Continuez, mon jeune ami, vous m’intéressez, répondit Jean Bono en portant sa choppe à la bouche.   -Monsieur Bono, je vous convoque en duel à mort afin de racheter l'honneur souillé de mademoiselle Anne de Pont de Sainte-Croix !   Jean Bono explosa de rire, aspergeant de vin les trois personnes attablées en face de lui, Michon et moi-même. Je sentis la crispation de fureur de la main de Michon dans la mienne :   -Ahahahahahah ! Fantastico, mon garçon ! A défaut de gant jeté au visage, considérez mon jus de raisin comme l'acceptation du duel à mort.   Il me gratifia d'un beau sourire :   -Je reconnais là la main subtile de notre chère Marguerite, n'est-il pas, mon enfant.   Je détournai les yeux, honteuse. Heureusement, Michon ne se rendit compte de rien.   -Monsieur, cessez de dire des énormités !   -Soit. Maintenant, en tant qu'offensé, et comme le veut la coutume, à moi de choisir la date, le lieu et l'arme.   Il se gratta le menton, songeur. Je sentis le cœur de Michon battre la chamade dans ma main. A moins que ce ne fut le mien ?   -Oui, cela me semble une bonne idée. Rendez-vous le surlendemain, sur les coups de huit heures du matin, à la cour des miracles de la rue du Bacq. Le duel se fera au pistolet, chacun devant amener sa propre arme. Faites en sorte qu'elle soit fonctionnelle, mon jeune ami !   -Je vous attendrais le surlendemain, à huit heures, pour vous trouer la peau au pistolet, monsieur !   Un « ah » parcourut la tablée.   -Et veuillez amener deux témoins, dont un doit déjà être précisé en ce jour. Je serais, pour ma part, accompagné d'un ami médecin. Une profession toujours enviable dans ce genre de circonstance !   Il nous regarda d'un sourire satisfait. Michon ouvrit la bouche, et la referma de sitôt.   -Avez-vous perdu votre langue, mon jeune ami.   La poigne de Michon resserra ma main. Je m'avançai légèrement :   -Je serais une de ses deux témoins.   Jean Bono se tourna vers moi :   -C'est bien courageux de votre part, mademoiselle, mais savez-vous que ce duel aboutira à la mort de votre ami ici présent ?   La main de Michon me serra encore plus. Je ne le savais malheureusement que trop bien.   -Ce n'est pas un spectacle pour les gentes demoiselles, savez-vous ?   Il me fit son clin d’œil charmeur.   -Étant personnellement impliquée dans ce duel, il serait malvenu que je n'y participe pas en tant que témoin.   Jean Bono leva sa choppe :   -Bien parlé, belle demoiselle !   Je serrai ma main dans celle de Michon.   -Et pour acter ces belles paroles, j'offre ma tournée !   Un « ouai » parcourut la tablée. Jean Bono, galvanisé, apostropha Michon :   -Mon jeune ami, souhaiteriez-vous vous joindre à nous pour votre dernière choppe de vin ?   Je tirai Michon vers moi et la sortie de la taverne, sentant sa colère sur le point d'exploser.   Avant qu'il ne soit hors de portée de voix, Jean Bono nous cria :   -Surlendemain, huit heures, cour des miracles rue du Bacq, pistolet ! Faites de beaux rêves mes enfants !   Des rires gras. Beaucoup de bruit. Une chaleur suffocante. Le décor qui tourne. Émergeant hors de la taverne, poussée par Michon qui m'avait rattrapé, je repris quelque peu mes esprits, l'air frais du début de soirée sur mon visage. Je venais néanmoins de condamner un être humain à mort.

Chapitre 6 :
Duel d'honneur

de l'histoire
Le Grand Bal du Roi
par Wargen

 Allez Thierry. On se lève. Ca a cogné fort cette fois ! Je ne sais pas ce que Marco t’a vendu cette fois, mais manifestement c'était du lourd. Au moins tu n’as plus mal au crâne. D’ailleurs, je ne le sens plus du tout. Il ne gratte même pas.Tiens ! C’est quoi cette substance gluante sous mes doigts ? Je me suis endormi dans une poubelle ou quoi ? Il faut que j’ouvre les yeux pour voir ça. Ah oui, c’est une rue crade. Mais pourquoi mon oeil droit ne s’ouvre plus ? Ah si, mais c’est bizarre, j’ai l’impression qu’il regarde mon menton, je dois encore être défoncé. Ce n’est pas grave, ça ira mieux dans quelques heures.D’ailleurs, quelle heure est-il ? Le ciel est gris blanc, assez sombre, comme de la cendre. Tôt le matin ou tombée de la nuit ? Que dit ma montre. Tiens, je ne trouve plus mon bras gauche. Pourtant je le sens encore. Où est-il ? Un peu plus loin sur ma droite, il me fait coucou. Sa peau est plus bleuté que dans mon souvenir. Attrapons-le, il sera toujours temps de le remettre plus tard, quand je serai plus réveillé.Pouah ! Je me traine, c’est long, je n’ai pas mal, mais j’ai l’impression de trottiner plus difficilement qu’un nouveau né. J’ai une démarche de mec bourré au ralenti. Tiens, voilà Marco ! À l’entrée de la ruelle, il a encore l’aiguille dans son bras et son regard est vitreux. Je ne me rappelais pas que son visage était si bleu. Il doit être en plein trip encore. Je l'envie un peu, mais il va bientôt falloir que j’aille bosser. Et avant il faut que je prenne une douche, donc il faut que je passe par chez moi et que je mange un morceau.Je me ferais bien un peu de cervelas. Si le magasin est ouvert, je passerai en prendre tout à l’heure. Ca doit encore se vendre. Allez Thierry, encore un effort et tu seras au bout de la rue. Oh ! Mais c’est madame Vermont, la voisine du deuxième, elle a toujours été gentille avec moi. Allez ! Je vais lui faire un signe et lui dire bonjour.“Grunt !”Ouh là ! C’est ma voix, ça ? Et mon haleine qui sent le fond de cage de hamster abandonné au soleil pendant E jours ? Je comprends qu’elle soit partie en courant et que les gens s’écartent sur mon passage. Mais c’est un peu vexant quand même. Et pourquoi ils ont envoyé les flics ? Ils semblent avoir peur aussi, le quartier doit craindre vraiment. Et ils m’envoient des petits moustiques de métal qui font mal. C’est chiant ! Ils ne peuvent pas me foutre la paix ? Je vais finir par m’enerver.“Grunt !”Ils sont partis. Mais mon coup de colère a fait tomber un truc devant mon visage. Ca ressemble à une vieille éponge tout entortillé en forme de noix, mais en plus visqueux. Ca semble attaché à ma tête. Autant l’y remettre.Il y a un truc qui bouge sur ma gauche. Ah, ce n’est rien, ce n’est que mon reflet dans la vitrine. Mais attends, mon oeil pendouille vraiment et j’ai la moitié du crâne qui manque. C’est mon cerveau qui trainait devant mes yeux et mon oeil droit est sorti de son orbite. J’ai moi aussi le teint bleuté.Oh merde ! Mon pauvre Thierry je crois que t'en tiens une bonne là. Ou alors, t’es vraiment un putain de zombie. Rentre chez toi te coucher, ça ira mieux demainMais non, ça y est mon grand, tu commences à comprendre, toutes ces années à gâcher ta vie selon tous tes proches, ils riraient bien s’ils apprenaient que même mourrir, tu n’avais pas su le faire correctement. Toute l’histoire de ma vie et de ma mort manifestement.Quelqu’un ouvre une porte sur ma droite.“Vous êtes Thierry Manadent ?-Grunt !-Dis-donc, votre mère ne mentait pas sur votre CV. Mais pour le coup, ça fera parfaitement l’affaire pour effrayer les cambrioleurs.Grunt ?-C’est ça, Monsieur Dupont le propriétaire de la société Nozama. Vous avez exactement le profil pour le poste et en plus vous êtes proche du public cible. Allez, soyons fou, vous pouvez commencer quand ?-Grunt !- Parfait ! Je vous laisse entrer. Vous commencerez votre séance d’essai ce soit même et demain nous signerons le contrat si ça vous va ?Grunt.”C’est bien ma veine, il m’a fallu attendre d'être mort pour enfin décrocher un job. Plus qu’un logement décent et une petite amie et je ferai le bonheur de ma mère.

Chapitre 1 :
Surprise au réveil

de l'histoire
Surprise au réveil
par R.Th
Isekai Réincarnation Humour

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