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Lettre 2 – Lundi 7 juillet 2085
Cher Andromède,
Je crois que je suis restée longtemps sans bouger après avoir lu ta lettre.
D’abord, j’étais simplement… étonnée. J’ignorais que tu répondrais. Une part de moi ne l’espérait même pas. Je m’étais préparée au silence, comme à une conséquence logique. Alors, quand ton message est arrivé, j’ai ressenti une bouffée de chaleur. Une joie, fugace.
Et puis j’ai lu. Et cette chaleur est devenue brûlure.
Je n’ai pas grand-chose à dire sur tes mots. Ce serait inutile de les contredire, et lâche de les ignorer. Ils existent. Ils m’ont frappée. Mais ils m’ont aussi permis de te retrouver. Et c’est peut-être ce paradoxe cruel qui me pousse à écrire aujourd’hui.
Tu avais besoin de dire ces choses. Et moi, j’ai besoin de t’écouter.
Je ne vais pas défendre ce que j’ai fait. Je ne peux pas. Je n’ai jamais voulu que tu te sentes rejeté. Et pourtant, tu l’as été. J’ai cru bien faire. J’ai cru protéger, en m’effaçant. Il n’y a pas de gloire dans cette erreur. Seulement des regrets.
Ton prénom, je l’avais imaginé comme une offrande. Une trace du ciel entre nous. Un fragment de beauté. Un pont. Et tu y as vu une barrière. Je comprends. Tu avais besoin d’un refuge, pas d’une métaphore.
Tu sais, moi aussi j’aurais voulu m’appeler vraiment Cassiopée. Ce nom, je me le suis donné, comme on se recouvre d’une étoile pour cacher les plaies.Mais si tu préfères, tu peux m’appeler par mon vrai prénom. Si tu le veux. Si tu t’en souviens.
Je me rappelle de ta naissance. Je ne parle pas souvent de ce souvenir, mais il est intact. Il faisait encore nuit. La mer était calme ce jour-là. Une lumière pâle entrait par la fenêtre. Et toi, minuscule et furieux, tu t’es mis à pleurer comme si le monde t’avait trahi dès le premier souffle. J’ai posé ma main sur toi. Elle tremblait. Je n’étais ni prête, ni forte. Seulement… là. Et terrifiée de ne pas savoir être mère.
Je ne suis pas partie parce que tu étais de trop. Je suis partie parce que je ne savais plus où tenir. Ni comment rester.
Ici, les choses vont… disons, moins bien. Rien d’inquiétant encore. Une panne technique, un désaccord entre deux sections, une tension qui monte sans raison précise. Peut-être que l’espace use ce qu’on croyait stable.Ou peut-être que c’est simplement le silence, qui amplifie tout.
Le signal commence à ralentir. À cause de la distance. Ce n’est pas qu’il s’abîme, mais chaque message met plus de temps à faire l’aller-retour. Des semaines, bientôt des mois. Un jour, il faudra accepter que nos mots mettent plus de temps à voyager que nos pensées à changer.
Je ne sais pas combien de messages je pourrai encore envoyer. Peut-être un. Peut-être deux. Peut-être aucun. Mais tant qu’il m’est encore possible de parler, je veux poser ces trois questions. Tu en feras ce que tu veux.
À quoi ressemble ton fils ?Te rends-tu parfois sur la plage ? Celle aux rochers plats, où l’eau jouait à être tiède.Et dis-moi : penses-tu que l’absence se transmet ? Comme une habitude, ou un écho.
Si tu ne veux pas répondre, je comprendrai. Mais moi, je continue à écrire. Même si la lumière met des mois à te parvenir. Même si les mots, un jour, ne passent plus.
Je tiens ce fil. Tant qu’il vibre, je suis là.
W.