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Autopsie d’un Asthmatique
Part I
Je me demande ce que je vois. De la chair, des membres, de la peau et ses imperfections. Mais ce triste paysage n’est qu’une coquille, une carapace. J’aimerais devenir mon propre médecin légiste et pratiquer mon autopsie, une auto-dissection. Une analyse de la psyché à coups de scalpel, et hop, on recoud le tout, en enlevant peut-être un organe mental source des tourments inextricables : le cœur, ce putain de cœur, cette conscience. Cette morale interne. Oh… Franchement, c’est cher payé, le coût de l’existence, que de se prendre une averse de cauchemars, troubles et afflictions, qui font de toi un martyr, ce foutu témoin des dystrophies des âmes. Une putain d’averse en pleine tronche qui ruisselle sur ton corps comme une pluie d’hiver. Tes vêtements et ton odeur s’imprègnent de leurs liquides pensées qui s’apparentent à des gouttes d’acide tombées du ciel, en apparence inoffensives, mais qui te marquent et ne te laissent pas de marbre. On me hante sans aucun répit. Ce ruisseau bavard colle à la peau de ma réflexion.
J’aimerais m’ouvrir le crâne et inventorier les dialogues de mes neurones fêlés. J’aimerais m’ouvrir le torse pour m’arracher ce cœur damné et le bannir aux côtés de mes envies de meurtre passagères et pacifistes. J’aimerais fermer mon esprit à la moindre ébauche et jeter la clé au milieu de l’océan. Que mes songes n’aient plus de son.
Maintenant, j’entends la pelle du fossoyeur me chanter les mêmes cris d’agonie. Je sens l’odeur de la terre que je touche et que j’ai dans la bouche. J’ai les yeux fermés et ils ne s’ouvrent pas.
Je vois.
Tout est clair maintenant.
Le système dictatorial qui a été créé par mon fait de penser n’a, dans sa finalité, qu’une quête cruelle et barbare : l’abattement de mes murs, la destruction de ma maison biologique animée, l’oppression de mes cloisons. Cette société de paroles coachées par les souvenirs est relative aux aspects d’une séduisante violence. Mes arcanes sont des amalgames de mots infectés. Mais penser et subir la conscience en trifouillant à coups de couteau son inconscient puis en sondant ses veines avec une pince à épiler ne mène qu’à s’ouvrir les carotides et tous ses portails et juste laisser s’en échapper les prisonniers occultes : Les Démons.
La pensée est fondamentalement et radicalement satanique.
Je suis dans les enfers que j’ai connus toute ma vie et que je subirai pour l’éternité : ma tête, cette matière dépravée. Tout mon être est coincé dans les os de mon crâne qui sont verrouillés digitalement. Je ne peux donc pas monter au ciel.
Part II
Antoine, 29 ans, affalé sur son bureau, se réveille en sursaut et laisse s’échapper un bref et modeste cri. Il est essoufflé. Il respire fort. Se remémore son rêve. Et préférerait l’oublier. Il met la main sur son front. Il commence à rire.
Il se lève et commence à parler en regardant une feuille accrochée à un support en bois :
“Bonjour, mon cher compagnon, alors… 23 ans… waw ! C’est jeune, ça… et tu te nommes… Noah ! Alors, c’est moi qui vais m’occuper de comprendre ta fin, ton point. On s’y met ?”
Il commence à procéder à l’autopsie de Noah. Il est méticuleux, délicat, et ne peut s’empêcher de vouloir mettre à l’aise le cadavre, comme si c’était un client dans un spa. Il lui parle.
Puis, se retourne brusquement, rapproche ses mains pour couvrir sa bouche et commence à tousser violemment, à la limite de s’étouffer…
Il s’exclame en se raclant la gorge : “Putain d’asthme !”
The Fin
-Mackabr