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Octobre 2024
Je regardais la lettre posée sur mon bureau. Un N en calligraphie était imprimé sur un petit cachet de cire rose. Je n’avais plus parlé à Nora depuis qu’on s’était embrassées il y a trois semaines. J’étais remontée à la surface et puis, plus rien, plus de nouvelles jusqu’à cette lettre. Je m’apprêtais à l’ouvrir quand le son de la clochette de la porte d’entrée retentit, indiquant qu’un potentiel client venait de pénétrer dans ma boutique : le Lycoris Violet. Je ne fus pas surprise cependant, je l’avais senti à l’instant où il était descendu de sa voiture.
Ma mère ne comprenait pas pourquoi j’avais choisi d’ouvrir cette boutique de fleurs qui battait de l’aile. Elle ne ratait aucune occasion de me rappeler que j’avais trois masters différents en biologie, en physique quantique et en mathématiques appliquées, et qu’avec toutes ces connaissances, je me refusais à chercher un travail à la hauteur de mes compétences. Elle finissait toujours par modérer ses propos en me rappelant qu’elle n’avait rien contre les fleuristes. Cependant, les fleurs n’avaient jamais été ma passion d’autant plus que j’y étais allergique et donc mon choix ne faisait pas sens.
Certes, je devais prendre un traitement quotidien ne serait-ce que pour rentrer dans ma boutique sans éternuer et pleurer à chaudes larmes, mais c’était préférable à toutes les autres options. L’odeur des fleurs était préférable à toutes les autres.
L’homme se tenant entre les rangées d’orchidées et de pétunias était un quadragénaire aux cheveux grisonnants. Il portait un costume gris et une sacoche noire pendait sur son épaule. L’odeur qu’il dégageait était si forte que je ne pus retenir un haut-le-cœur.
Il avait le regard dans le vide et je retins ma respiration en l’approchant.
“Je peux vous aider ?” demandai-je en apnée.
Il tourna ses yeux vers moi, soudain conscient de ma présence. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux, mais il ne les laissa pas couler.
“Je ne pense pas,” dit-il tout bas.
Je le savais. Personne ne pouvait plus rien pour cet homme. Il était condamné. Un cancer, probablement. L’odeur d’une mort lente était la pire de toutes.
Je pris une faible inspiration et regrettai amèrement à la seconde où les effluves provenant de l’homme atteignirent mes narines.
“Phase terminale ?” demandai-je sans trop savoir pourquoi ; d’habitude, je préférais ne pas m’impliquer émotionnellement.
Une larme solitaire glissa lentement le long de la joue de l’homme.
“Je voudrais acheter des fleurs pour mon mari… s’il vous plaît… pourriez-vous m’indiquer celles qui… celles que je…” articula-t-il difficilement.
“Venez, j’ai ce qu’il vous faut.”