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François , le 31 juillet 2024 15:48
OK, ça se précise…
Je quittai le bureau de Stanley accompagné de Margaret, le coeur lourd. Je ne savais absolument pas comment les aider et ils n’avaient pas l’intention de me lâcher, surtout Margarette. Ses yeux me suppliaient de rester, de donner un coup de main.
Elle insista pour continuer la visite malgré tout. Nous descendîmes au douzième étage, là où se concevait le casque à rêver.
– Nous en sommes à la troisième génération de casques, me dit Margaret. C’est Eliot qui supervise ce département et il se débrouille bien. On s’entend très bien, sauf des fois quand il n’arrive pas à contenir ses émotions. Je dois dire qu’il est toujours resté un enfant à l’intérieur de lui même. Ne vous fiez pas à ses cheveux blancs. Il les a teint. Ne me demandez pas pourquoi.
Je la gratifiai d’un petit sourire et commençai à examiner le casque qu’elle venait de me tendre. Il avait l’air très banale à première vue. On aurait dit un simple casque de moto à coque transparente et avec une visière opaque. Un anti-casque, me dis-je. Est-ce à cause d’une besoin technique ou est ce que c’est le symbole du passage de l’éveil à un état autre et symétrique?
Comme si elle lisait dans mes pensées, et je l’en crois capable, Margarette me dit que c’était l’idée de Stanley de faire le casque transparent.
– Ca a donné du fils à retordre à Eliot mais il était content de relever le défi. Un enfant je vous l’ai dit.
– Comment est ce que ça marche? demandai-je impressionné par ce bijou de technologie d’à peine trois cents grammes.
– Je vais d’abord me permettre de te tutoyer . Nous nous connaissons depuis suffisamment longtemps pour faire semblant de nous découvrir. Donc, comme tu le sais déjà, le cerveau humain n’a plus de secrets pour la communauté des neuro-sciences. Nous avons percé tous les mécanismes de la pensée. Les avancées spectaculaires dans le domaine de l’imagerie médicale nous ont permis de développer des scanners de plus en plus performants et de plus en plus légers, capables de déceler et de traquer la moindre activité cérébrale.
Le casque que tu as entre les mains n’est tout autre qu’un scanner haute résolution capable , et là c’est nouveau, de stimuler des régions du cerveau à un niveau cellulaire et ainsi de reproduire les mécanismes complexes à la manière d’un rêve. Tu te rend compte, une bonne partie de notre vie est déjà un rêve!
Les séances proposées à nos clients correspondent à un cycle de sommeil, soit quatre-vingt-dix minutes, pas plus. Ils s’installent sur un fauteuil confortable et mettent leurs casque. Exposés à une musique douce, ils sombrent doucement vers le sommeil. Le casque surveille la fréquence de l’activité du cerveau pour detecter la phase de sommeil profond. Dès que l’activité reprend indiquant l’entrée dans le sommeil paradoxal, nous prenons le contrôle du cerveau pour faire jouer le scenario convenu avec client. Nous prenons en compte bien sûr la plasticité neurale du cerveau, une autre caractéristique que notre casque ainsi que les algorithmes qui le commandent peuvent évaluer, connaissant l’age et le sexe du client.
Il nous fallu beaucoup de temps pour pouvoir maitriser cette phase et éviter que des activités spontanées, des rêves naturels, ne viennent se télescoper avec l’activité générée artificiellement. Le casque lui même ne pouvant opérer ce contrôle, nous avons eu recours à des substances spéciales que le client doit avaler avant de s’endormir. Elles nous aident à maitriser les neurotransmetteurs. Nous arrivons aussi à réactiver partiellement le cortex prefrontal afin d’aider à donner de la cohérence au rêve. Après tout, les gens viennent nous voir pour des histoires réalistes.
– Je ne savais pas que vous aviez recours à des produits chimiques comme adjuvants.
– Je m’en serais bien passée, beaucoup de clients sont réticents à les prendre. Mais c’est l’état actuel de notre technologie. La production, le stockage et l’administration de ces pilules sont sou étroite surveillance, bien entendu. C’est Marla, notre biochimiste en chef, qui s’en occupe. Tu ne l’as pas encore rencontrée, je pense.
– Non, je n’ai pas encore eu ce privilège, dis-je.
Notre conversation fut interrompue par l’approche d’un agent au visage inquiet qui vint chuchoter quelque mauvaises nouvelles à l’oreille de Margaret.
– Tu veux voir une anomalie en vrai? Me dit Margaret après de départ de l’agent.– ici? Dis-je, surpris.– Oui, nous avons un centre de divertissement au deuxième étage. Suis-moi.Nous y descendîmes au pas de course. Eliot était déjà sur place entouré d’agents en blouse blanche. En nous voyant arriver, il prit conger et nous fit signe de le rejoindre.Pendant que nous travers…
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