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Intéressante histoire que j'ai envie d'amener dans un registre SF.
A vous de dire si l'idée semble pertinente
“Pas moi… pas moi…”
Ma pensée résonnait tel un écho lointain qui s’estompait, avalé par le vent. Ne subsistait que le violet. Couleur accompagnée d’un son. Cette voix féminine, un brin moqueuse. Féminine, mais non humaine.
Pourquoi me harcelait-elle ainsi ? Qu’avais-je fait pour mériter pareil tourment ? Mon cœur tapait dans ma poitrine, ou plutôt je l’imaginais taper, car seul le vide habitait ma cage thoracique.
Flash mauve sur ma droite, à gauche. Le rire. La douleur entre mes côtes. Tout s’accélèra et soudain elle apparut dans un éclair parme. La voilà face à moi, immobile. Pour la première fois, je voyais son visage.
Pas de nez, pas de cheveux, une peau lisse sans aucun poil, de teinte aubergine. Elle était le violet dans sa plénitude. Ses yeux luisaient telles des braises améthystes, ses lèvres fines s’arquaient en un sourire improbable et elle tendit sa main aux longs doigts crochus. Son index désignait quelque chose.
Incapable de résister, mon regard se détourna du sien et je le vis, posé sur un autel d’obsidienne, esseulé, baignant dans une flaque poisseuse alimentée par chacune de ses pulsations erratiques.
Mon cœur.
Il ne m’appartenait plus, ne faisait plus partie de moi. Il agonisait sur sa plaque d’ébène, se gonflait et se dégonflait tel un soufflet de forge moribond. Les battements se raréfiaient. Le sang ne jaillissait plus en bouillons, mais gouttait en sillons vermillon.
Il s’épuisait, se tassait sur lui-même. Ne restait qu’une outre vide pressée jusqu’à plus soif. Puis rien. Le calme de l’absence du moindre mouvement.
Je hurlais ma douleur, comprimais mes mains sur le trou béant de mon torse.
Étais-je mort ?
Sous mes paumes je sentais pourtant le staccato puissant d’un organe plein de vie. Je redressais la tête pour plonger dans les iris du violet.
J’y lu de la colère, de la rage. Et là je vis entre ses seins une plaie ouverte, aussi profonde que la mienne. Une fissure sur le vide, car il n’y avait rien.
Pas de cœur.
Et je compris…
***
La lumière. Elle m’aveugle. J’étouffe. Une chose sinue dans ma gorge pour me distribuer de l’oxygène. Je suis intubé.
J’entends des voix, celle des médecins de campagne. Je les vois au travers d’un brouillard cotonneux s’activer dans leurs blouses blanches à me tourner autour telle une nuée d’insectes soucieux de ma personne. Un cobaye miraculé.
Je… me… rappelle.
Parmi un flot d’images toutes plus chaotiques les unes que les autres, une s’impose, celle de la guerre contre l’envahisseur extraterrestre, ces « Violets » venus d’outre-monde qui nous exterminent depuis des années.
Je revis le massacre de mon unité dans cette forêt sombre et lugubre, tous mes amis décimés par ces créatures non-humaines à la vélocité sans pareille, invulnérables à nos armes conventionnelles, capables de se téléporter en un clignement de paupière pour réapparaître ailleurs ou dans notre dos.
Aucune chance de survie pour mes compatriotes. Juste l'espoir de me donner l'opportunité d'approcher suffisamment l'une de ces créatures et d'essayer l'Arme, avant de mourir à mon tour.
Je suis un soldat. Un soldat mort, au cœur arraché par ces femelles démones qui se repaissent de nos palpitants. Mais je l’ai eu avant de crever. Je suis le premier à avoir réussi pareil exploit. Je suis parvenu à l’approcher suffisamment pour activer la sphère de réciprocité au moment où sa main dématérialisée plongeait dans ma poitrine pour en prélever la vie.
La sphère de réciprocité, une technologie expérimentale mise au point par nos plus éminents chercheurs, capable d’inverser le processus de transfert au moment du prélèvement d’organe. Seul problème, il me fallait mourir pour revivre.
Et cela semble avoir marché.
Car désormais, dans ma poitrine bat son cœur à elle…