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L’aurore teintait le ciel de nuances de roses que je n'aurais jamais imaginé la nature capable de produire, comme une peau enflammée d’une part et gelée de l’autre. Ou peut-être n'était-ce que le reflet de mon état d’esprit du moment, excité par l’adrénaline un instant puis déprimé par la dopamine une seconde après.
La buée qui envahissait le pare-brise diminuait progressivement le temps qu’il me restait pour admirer ce spectacle éphémère. Il serait bientôt perdu à jamais dans le temps et ma mémoire aussi évanescente que ce fragile moment.
Elle dormait encore à l’arrière, mais il ne me restait que peu de temps pour me décider, s’il n’était pas déjà trop tard. Un mouvement naquit sur la droite. Un passant qui se rendant au travail, trop tard pour un boulanger, trop tôt pour un vendeur de chaussures. Puis une deuxième arriva bien vite alimentant le flux croissant d’anonymes passant dans la même rue au même moment sans se dévoiler un regard, tous affairés à une tâche bien précise, bien déterminée comme décidée par quelqu’un d’autre. Des automates pris dans les filets d’un plus grand dessein collectif, engrenages d’un tableau dont la finalité nous échappait à tous peint par une intelligence collective ou une divinité aux objectifs insaisissables. Aucune hypothèse ne trouvait grâce à mes yeux.
Quelle que soit cette intelligence, il me fallait à présent la surpasser pour qu’elle m’ignore. Passer à travers la fourmilière et ses milliers d’habitant sans éveiller les soupçons ne serait pas une mince affaire. Même les alliées que je croisais chaque jour semblait compromises, comme Mme Chen, l’épicière 24/24 du coin chez qui j’avais tenté de trouver un refuge pour réfléchir, mais qui avait exprimé bruyamment sa crainte en me voyant. Ses cris résonnaient encore dans mon crâne, surtout au niveau de la bosse sur ma tempe, dont le noir s’accentuait encore. Parfois une larme de sang en coulait accentuant la douleur et propageant un voile rouge devant mon œil droit.
Manifestement, je n’aurais jamais pu atteindre l’aéroport avec l’usurpatrice. J’avais besoin de soins et d’anonymat. D’après les grésillements de la radio, il ne me restait ni l’un ni l’autre. Ce Clomenski osait me juger devant la presse avant même de m’avoir retrouvé. Quand tout irait mieux, il faudrait que je le rencontre en privé. Mais pour l’instant, il fallait que je décide quoi faire de l’usurpatrice. Mon visage devait encore être gravé dans sa rétine et elle ne viendrait pas de son plein gré. La solution simple aurait été de la tuer avant d’aller chercher Amanda, la vraie. Simple… Plus facile à dire qu’à faire, je n’avais pas pu. En la regardant dans le rétroviseur, allongée sur la banquette arrière, ses cheveux blonds bouclant sur sa joue, mon doigt avait glissé de la gâchette. Je n’aurais jamais pu l’étrangler non plus.
Force m’était d’admettre, que ma seule solution était de l’abandonner, mais je ne ferai pas ça avant d’être sûr qu’elle se réveillerait en bonne santé. Un hôpital ? Trop voyant, ils ne manqueraient de me poser des questions. Un vétérinaire pour me soigner moi-même. Trop risqué à deux avec les chiens, il fallait que j’aille vite. J’irai seul chercher le matériel dont j’avais besoin. Il ne me restait que l’option qui s’étendait devant mes yeux. Mais il me fallait attendre que le flot de fourmis se calme. Ou improviser. Je me vis composer le 112 sur le téléphone et décrocher comme un de ces automates qui passaient dans la rue.
« 112 je vous écoute.
- Il y a une jeune fille abandonnée dans une voiture au croisement de la rue Jean Moulin et de l’avenue Zola, en face de la caserne des pompiers. Elle a été droguée à la kétamine et se réveillera bientôt.
- Qui êtes-vous ?
- Localisez ce téléphone si besoin. »
Le haut-parleur grésilla encore, mais je fermais déjà la voiture à clefs en laissant mon seul moyen de communication sur le siège passager. A l’aide d’une échelle de service, je me hissais sur un toit pour observer. Elle se réveilla avant l’arrivée des secours, vomit en souillant ses beaux cheveux effaçant le parfum fleuri du shampoing que sa mère utilisait depuis bien avant notre rencontre. Comme quoi, l’immuable pouvait encore trouver sa place dans ce monde.
Trop faible, elle n’arriva pas à ouvrir la voiture. Les pompiers cassèrent la fenêtre et l’emmenèrent loin de moi, pour lui prodiguer les soins dont elle avait besoin. Ma main se serra plus fort autour de la poignée de l’arme. Il ne me restait plus qu’une chose à faire et j’étais déterminé.
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