Passeport

J'avais patienté quelques minutes, le temps de voir la jeune femme quitter mon champs de vision, et plus encore le temps de m'assurer qu'elle soit assez loin de moi. En me relevant, mes cuisses étaient endolories de ce temps d'attente dans la position dans laquelle j'étais.

Sur le sol, il y avait un sac de toile blanche, plutôt basique. Ce qui était intéressant, c’était bien sûr son contenu. Il y avait trois choses. Un carnet en cuir, une lettre scellée à la cire, et un passeport.

Le passeport était français. En l’ouvrant, je vis une photo de la femme qui était passée devant moi, associée à son nom et prénom. Elle s’appelait Morgane Chevalier, et avait 35 ans, soit tout juste deux de plus que moi. Elle avait visiblement beaucoup voyagé. En effet, une page contenait des tampons de plusieurs pays : Japon, Angleterre, Ghana, Australie, Groenland, Canada, Kenya, Afrique du sud, Allemagne, Suisse, et enfin Irlande. Je n’appris rien de plus la concernant.

En prenant la lettre, mon regard fut évidemment attiré par le cachet de cire rouge qui scellait la lettre. Un logo y avait été appliqué. Un logo que je ne pu que reconnaître.

C’était un crâne, avec en dessous deux roses croisées, comme le seraient des sabres sur un drapeau pirate. D’aussi loin que je me souvienne, ce symbole avait toujours suivit mon père. Bien sûr, j’avais demandé de multiples fois ce qu’il signifiait, mais il avait ne m’avait alors toujours répondu que je comprendrais quand le moment serait venu. Il fallait croire que ce jour arrivait.

Après un moment d’hésitation, je décidais de ne pas ouvrir la lettre.

Le carnet fut ce que je regardais en dernier. Et son contenu me glaça le sang.

C’était les notes personnelles de la femme, Morgane. Et ces dernières étaient claires. Elle avait reçu pour consigne de me surveiller après la disparition de mon père. Cette consigne venait de mon père lui-même. Il lui avait dit qu’un jour, je viendrais sur ce sentier.

J’étais effectivement sur le sentier, comme l’avait prévu mon père. Et Morgane m’avait vu y pénétrer, et me suivait depuis mon arrivée.

Ces révélations me rendaient à la fois terrifié, mais aussi très excité.

Tout cela avait été prévu. Et bien j’allais jouer au jeu de mon père.