Vous vous cachez dans le trou

Une patte velue manque de vous faucher, mais vous parvenez à rejoindre la crevasse à temps, le souffle court.

Le félin a juste assez de place pour y faufiler une griffe incurvée qui vous effleure le nombril, mais pas sa patte entière.

C’est à présent son œil qui vous fait face.

Il vous fixe.

Avec la proximité et votre nouveau gabarit vous pouvez détailler toutes les nuances de jaunes qui cerclent sa pupille effilée. Nul doute qu’il sourit, de son affreux sourire plein de dents. Sait-il que vous êtes condamné ? D’un autre côté, il ne pouvait pas prédire ce que vous choisiriez.

Vous ne pouvez pas rester comme ça. Piégé dans ce trou et réduit à la taille d’un pouce. Vous espérez encore pouvoir recouvrer votre taille d’origine avant de vous enfuir, mais, pour l’heure, le chat barre votre seule issue, toujours à vous fixer, toujours à attendre, à tester votre patience et votre ténacité.

Votre cœur bat la chamade, vous avez peur.

Vous avez peur, vous ne voulez pas mourir.

Vous ne voulez pas mourir, vous reculez.

Un pas, deux pas, trois pas… Ce trou semble plus profond qu’il n’y paraît. Est-ce bien l’œuvre de rongeurs ou d’autres petites personnes acculées sont-elles passées par ici ?