Vous vous couchez

Votre main n’est pas si mauvaise, mais vos oreilles bourdonnent de votre mauvaise intuition. Il y a quelque chose qui vous dérange dans cette partie. Peut-être le sourire vicieux de celui qui vient de distribuer ?

Vous vous dites que la table peut n'être qu’une occasion de se rapprocher de Lim-Dûm, mais pas de jouer. Vous vous rappelez les propos de votre grand-papi : « Quand t’as un mauvais jeu, il vaut mieux se coucher, comme quand tu te lèves du mauvais pied. »

Alors, vous glissez lentement de votre chaise. Vos fesses raclent sur le rebord, puis le bas du dos, et enfin tout le dos. Vous tombez mollement sur le sol. Et dans une petite roulade, vous vous couchez sous la table.

La partie bat son plein au-dessus de votre tête, mais vous êtes si bien, allongé en fœtus, sur le sol pas si sale de cette taverne. Au bout d’un moment, plusieurs coups de pied vous sortent de votre contemplation. Il semblerait que l’on veuille vous parler.

Votre tête émerge à la table, tel le soleil à l’horizon, et vous vous rasseyez. Tous les regards sont braqués vers vous et les cartes déposées en tas approximatif devant votre place.

Votre main est constituée d’un as de cœur, d’un as de carreau, d’un as de trèfle, d’un as de pique et d’un autre as de cœur.