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Bon, j'espère vraiment que ce texte sera bon, et dans la même vibe de ceux d'avant !
Si y a des soucis, hésitez pas à le dire, je corrigerais.
Edit : Du coup, voici la V2 du chapitre, il y avait trop de trucs à changer x)
En espérant qu'il fasse mieux le taff maintenant !
Lyn , le 9 octobre 2024 00:43
Alors je pense que c’est le genre de fin qui peut diviser genre « tout ça pour ça », mais le côté anti-climatic a son charme, ça va assez bien avec Camille qui est du genre à vraiment se prendre la tête pour rien. Mais justement le côté « se prendre la tête pour rien », je trouve que tu l’exploites assez peu et c’est dommage. Donc je vais te faire un peu le même reproche qu’à Nisha lors de son premier jet, je pense qu’il faut un peu plus t’approprier le côté lunaire de Camille (d’ailleurs c’est justement parce que c’est un garçon qui a une tendance à la sur-analyse que, pour le coup, ça m’a fait sourire la reflexion sur les cours de français^^).
Je te donne quelques exemples :
« J’essaie de penser à autre chose que ce rêve, que ces soi-disant coïncidences. Mais ça me revient en tête en permanence. Si encore le cours était intéressant, je pourrais peut-être y échapper, mais non. » typiquement, ça aurait pu être marrant de le voir essayer de se centrer sur quelque chose pour quand même revenir au rêve (comme dans le chapitre 2 où il fait une fixette sur son déjeuner pour quand même y revenir)
« J’allume mes enceintes, prends ordi, et lance ma playlist de chansons de style metal, espérant que ça m’aide. » là aussi t’aurais pu glisser une reflexion (est-ce parce que le métal fait beaucoup de bruit que ça lui permet d’ignorer celui qu’il y a dans sa propre tête ?)
« - Fait attention Camille s’il-te-plaît. Passe le sous l’eau avant de le ranger.
Je m’exécute. » pourquoi on aurait besoin de nettoyer la peau d’un pamplemousse alors qu’on la mange pas ? et que de toute façon entre le moment où il la lavera, et le moment où on va le manger, qui sait combien de bactéries se seront installées entre temps ? (ne serait-ce que les particule de bouse que les mouches transportent si le fruit est laissé à l’air libre)
« Je suis à table avec ma mère. Mon père est évidemment encore absent. Il ne vit que pour son travail.
Le moment est lourd. Ça pèse ma mère. Je décide de parler un peu avec elle, pour la soulager. On parle de tout et de rien, aucun sujet vraiment profond. » Là, je pense qu’il y avait un truc à creuser
« Je n’ai pas les idées très claires, et aucun souvenir de rêve de cette nuit. » en vrai, c’est dommage d’abandonner l’idée du journal de rêve (qui est sa résolution de nouvelle année :D), du moins de pas avoir un petit mot là-dessus.
Attention, aussi, à quelques détails de cohérence :
« Je suis curieux de vérifier si l’épouvantail est toujours là » alors pourquoi il ne l’a pas fait dès son arrivée chez lui à 16h02 ? Mieux pourquoi ne s’est-il pas déplacé devant le jardin de la voisine tant qu’il était dehors ? (après tout, c’est pas comme si ça l’avait pas turlupiné toute la journée cette histoire, et Camille étant un gamin qui pense beaucoup, avec un espèce de besoin constant de s’auto-justifier, tu peux difficilement te passer de justification à l’instant T).
« Pour m’aider, je lance youtube. Feldup vient de sortir la suite de sa vidéo sur la radio et ses mystères. » c’est anachronique ; chapitre 1, c’est dit que l’histoire se passe au début du printemps. D’ailleurs les vidéo de Feldup sur la radio sont sorties pendant les vacances d’été, donc pas école de toute façon.
Evidemment, j’invite les autres plumes, Saule et Nisha à partager leur opinion 😉
Coin du chipotage :
-« 15h » 15 h 00 (si tu veux être en harmonie avec ce qui avait été fait avant, avec le 7 h 00)
-« Le cour de français » cours
-« Il n’y a aucune place pour ça dans le cour. » cours
-« Un oiseau s’est prit la vitre » pris
-« Je ne me rappel pas du tout l’avoir déjà vu. » vue
-« c’est impossible que je l’ai déjà vu » vue
-« - Page 31, La tristesse est rouge, deuxième quatrain. » j’aurais mis des guillemets ou l’italique, quand elle cite le vers
-« Rouge comme quand on n’est tombé a plat » est ; à plat
-« Anaïs, prend la suite s’il te plaît. » prends
-« Au moins 15 lignes l’analyse. » quinze en toutes lettres dans ce genre de contexte (pour le concours, je suis un peu plus relou sur les règles de typo, même si je risque aussi d’en toucher un mot à Bat.Jacl :p)
-« Ma mère m’appelle depuis le rez-de-chaussé. » rez-de-chaussée
-« J’ai mentis sur la première partie. » menti
-« Pourquoi je l’ai vu dans ce foutu rêve ? » vue
-« - Fait attention Camille s’il-te-plaît. Passe le sous l’eau avant de le ranger. » fais ; s’il te plaît (sans trait d’union)
-« Je me suis dis que ça pouvait m’aider. » dit
-« et les deux filles que j’y ai vu » vue
-« Mon réveil sonne, et me réveil. » réveille (mais j’apprécie l’homophonie, qui, pour le coup, va avec le côté bizarre de Camille, je ne m’explique pas trop pourquoi^^)
En tout cas, félicitation à tout le monde pour la construction de cette histoire :)
saule , le 11 octobre 2024 15:49
Salut Laurent,
Contente qu’une quatrième plume s’en soit mêlée ! 😃
Je suis d’accord avec Lyn pour dire que le chapitre est un peu trop ‘‘plat’’ niveau activité cérébrale intempestive. Mais j’ai beaucoup aimé ses réflexions sur le cours de français ! (J’aurais aimé le voir aller plus loin dans cette direction et se demander pourquoi il n’y a pas de place pour l’essentiel dans le cours… émettre des hypothèses… ronger son os et y revenir même après la fin du cours, par surprise, dans ses digressions… Ça cadrerait bien avec le personnage, incapable de lâcher quelque-chose qui le perturbe.)
Sinon… Je dois t’avouer que ta manière de conclure l’histoire m’a laissé un goût amer. (Un peu comme si j’ouvrais une boîte de gâteaux et… que je la trouvais vide ! Ça met les nerfs en pelote. Petite, il m’arrivais de faire des cauchemars où des livres auxquels j’accrochais se terminaient de cette manière-là ! ^^)
J’explicite. J’adore les fins ouvertes. Mais je pense que pour ouvrir une deuxième porte, il faut avoir fermé la première. Or, là… cette histoire de manteau qui disparaît, ça ne fait qu’épaissir le mystère sans rien apporter à ses autres éléments. Johanna ? Cassandre ? J’aime bien avoir des indices sur le sort des personnages. Ont-elles disparu elles-aussi ? Auquel cas ça entraînerait Camille dans un nouveau tourbillon de questions. Et là, on serait dans le genre de fin ouverte qui me plaît : la boucle est bouclée, on n’a aucune réponse… mais on a ouvert un espace que le lecteur peut explorer à sa guise.
Après, ce n’est peut-être que moi. C’est juste que mon premier élan a été de me demander qui écrivait le chapitre 5, suivi d’une intense frustration en me souvenant qu’il n’en fallait que quatre ! Cette impression me semble importante à partager.
À part ça, un petit détail : dans ton chapitre, Camille revient du collège à pieds alors que, dans le premier, il est dit qu’il prend le bus.
Bon travail de réécriture et, comme Lyn, n’hésite pas à me tenir au courant ! 😉
saule , le 28 octobre 2024 18:39
Je viens de lire la deuxième version de ton chapitre et je confirme qu’elle fait mieux le taff que la précédente. Bravo !
Quelques petits chipotages au passage :
_ « les sur-analysent, cherchent à trouver » : analyse, cherche (sujet : on).
_ «Je ne me rappel pas » : rappelle.
_ « Vu que tu es plus blanche1 » le renvoi serait mieux placé à l’extérieur du guillemet, et en exposant : blanche »1
_ « elle m’avait laissé » La narration est au présent donc c’est « a ».
_ « me souvenir de où j’aurais pu » d’où
_ « La discussion a continué ensuite » Pourquoi ce passage au passé ? Autant je comprend sur la phrase d’après (car c’est une explication sur ce qui s’est passé juste avant), autant il me semble ici sans aucun intérêt.
_ « les deux filles que j’y ai vue, puis que j’ai vue au collège. » vues.
_ « Enfin c’est qu’elle avait dit. » Pourquoi du plus-que-parfait ? Comme la narration est au présent, de l’imparfait suffirait.
_ « autre que le fait que ma mère » Grammaticalement juste pour ce que j’en sais, mais moche. « hormis le fait que ma mère » ? « sinon le fait que ma mère » ?
_ « J’ai l’impression de l’avoir déjà vu » Tu as oublié le point à la fin de cette phrase.
_ « Elle est tout proche. » toute proche, non ?
15h00
Le cours de français se poursuit. On étudie la poésie, mais pour moi ça ressemble plutôt à un travail de boucher. On décortique les poèmes, les sur-analysent, cherchent à trouver le pseudo sens caché de chaque phrase, chaque mot, et pourquoi l’auteur a utilisé ce mot ou cette phrase et pas un autre. Au final, on oublie totalement le but premier de la poésie, les émotions. Il n’y a aucune place pour ça dans le cours.
15h06
J’essaie de penser à autre chose que ce rêve, que ces soi-disant coïncidences. Mais ça me revient en tête en permanence. Si encore le cours était intéressant, je pourrais peut-être y échapper, mais non.
Je lis le texte devant moi une première fois, je me perds, je recommence, encore, et encore. J’oublie ce que je viens de lire. Je relève la tête, et observe la nouvelle, Cassandre. Elle est assise deux rangées devant moi. Ses cheveux frisés arrangés en deux couettes, sa peau métisse, mais surtout son pull. Ce pull à rayures de toutes les couleurs. Le même pull, sur la même fille, de la même couleur que dans mon rêve.
15h07
Un bruit d’impact se fait entendre, ce qui me sort de mes pensées. Un oiseau s’est pris la vitre. Je trouve l’ironie de cette situation acide.
15h11
Je revois le manteau sur l’épouvantail de la voisine. Je ne me rappel pas du tout l’avoir déjà vu. Et pourtant, il était dans mon rêve. J’aurais pu l’avoir déjà vu, de même que Johanna, mais la nouvelle, c’est impossible que je l’aie déjà vue, elle vient d’arriver. Et pourtant, elle était dans mon rêve.
Ou alors j’aurais rêvé d'une personne qui, par hasard, lui ressemble ? Impossible, elle a le même pull.
J’essaie de revenir à mon cahier.
« Il y a trois niveaux de rimes. Les rimes pauvres, les rimes suffisantes, et les rimes riches. »
Est-ce que l’épouvantail avait vraiment ce manteau depuis le début ? Et je ne l’aurais pas vu ?
15h12
- Camille ?
Je sors de nouveau de mes pensées. On m’appelle ? La prof me regarde.
- Tu es avec nous ?
- Oui, pardon.
- Tu peux nous lire le premier quatrain ?
Je regarde mon cahier. Le premier quatrain ? Mince, j’ai perdu le fil. Après un moment à chercher, sachant très bien que je suis de toute façon incapable de trouver, la prof souffle.
- Page 31, « Vu que tu es plus blanche1 »
- Oui… désolé…
« Vu que tu es plus blanche que le lis,Qui t’a rougi ta lèvre vermeilletteD’un si beau teint ? Qui est-ce qui t’a misSur ton beau sein cette couleur rougette ? »
- Merci Camille. Anaïs, prends la suite s’il te plaît.
J’arrête déjà d’écouter.
15h13
Encore cette couleur. Elle me poursuit, c’est sûr. D’abord le manteau, ensuite le fromage blanc, le pull de la nouvelle, et maintenant le poème qu’on étudie. Il y a forcément un lien quelque part, un signe, un indice, un truc caché. Ça fait trop pour une coïncidence. Pourquoi elle m’avait laissé son dessert ? C’est forcément un message. Et pourquoi le rouge ? Pourquoi cette couleur ? En même temps, si ça avait été du bleu, je me serais fait la même réflexion.
15h31
La sonnerie se fait entendre. Le cours est fini.
- Bien, pour la semaine prochaine, je veux une analyse des deux premiers quatrains de ce poème selon les outils qu’on a découverts aujourd’hui. Au moins quinze lignes pour l’analyse.
Je note ça sans même y prêter attention, et fuis le plus vite possible.
Ma journée est finie.
15h39
Je passe le portail du collège.
16h12
J’arrive chez moi. J’ai passé tout le trajet en bus à réfléchir, à essayer de me souvenir de où j’aurais pu voir la nouvelle avant qu’elle ne m’apparaisse en rêve. Le supermarché, dans la rue, ou alors au collège directement, si jamais elle était venue en repérage. Sauf que je ne retrouve aucun souvenir la concernant.
16h13
Je m’apprête à rentrer chez moi, quand l’image du manteau rouge me revient. Je reste sur place plusieurs secondes, hésitant, avant de me résigner. Je quitte le palier de la porte, et me dirige vers le potager de la voisine.
Il est là, sous mes yeux. C’est un long manteau rouge. Il a l’air d’être en velours. Pourquoi mettre un manteau de velours sur un épouvantail, à la merci du vent et de la pluie ? Je ne comprends pas. L’épouvantail me nargue, avec son manteau de velours rouge.
16h15
Je finis par rentrer chez moi. Regarder l’épouvantail dans les yeux ne me donnera pas plus d’indices.
16H16
Je monte dans ma chambre, jette mon sac sur le lit, et m’y allonge.
J’essaie de me reposer, en vain. Désespéré, j’allume mes enceintes, prends mon ordi, et lance ma playlist de chansons de style metal, afin que le « bruit » couvre mes pensées.
16h42
J’entends la porte d’entrée se fermer. Ma mère vient de rentrer du travail. A-t-elle vu, elle, l’épouvantail et son manteau rouge ?
Je fais de mon mieux pour me concentrer sur la musique, et pas sur cette pensée.
16h57
Je crois entendre mon prénom. Je baisse alors la musique.
Ma mère m’appelle depuis le rez-de-chaussée. Je coupe les enceintes, et vais aux escaliers.
- Oui ?
- Tu viens m’aider à ranger les courses s’il te plaît ?
Je n’ai pas du tout envie d’interagir avec qui que ce soit.
- J’arrive.
16h58
J’arrive dans la cuisine.
- Tu as passé une bonne journée ?
- Une journée normale. Mais on a une nouvelle élève dans la classe.
J’ai menti sur la première partie.
- Ha oui ? Elle vient d’où ?
- Je ne sais pas, elle est métisse, et s’appelle Cassandre, c’est tout ce que je sais.
- Ho d’accord. Tu pourrais lui faire découvrir le collège.
- Hum…
Pourquoi j’irais vers une inconnue pour lui faire visiter, quand n’importe qui d’autre peut le faire ? Et puis, elle me perturbe trop. Pourquoi je l’ai vue dans ce foutu rêve ? Était-ce un rêve seulement ?
Je fais tomber un pamplemousse par terre.
- Fait attention Camille s’il te plaît. Passe le sous l’eau avant de le ranger.
Je m’exécute.
Je lui ferais bien remarquer que la peau des pamplemousses ne se mange pas, mais elle a pris l’habitude de laver tous les fruits, ce que je trouve sans grand intérêt.
17h06
Les courses sont rangées. Je remonte aussitôt.
De retour dans ma chambre, je ne peux m’empêcher de regarder l’épouvantail.
Il est toujours là. Ce n’est pas étonnant, je ne sais pas à quoi je m’attendais.
J’ai la nausée.
19h12
Je suis à table avec ma mère. Mon père est évidemment encore absent. Il ne vit que pour son travail.
Depuis qu’il a eu sa promotion et qu’il gère tout un département de l’entreprise où il bosse, il rentre tout le temps tard. On mange beaucoup moins souvent avec lui maintenant. Moi je préférais comme c’était avant.
Il dit qu’il fait ce qu’il peut, que son poste est important donc il ne peut pas partir quand il veut.
Moi je pense surtout qu’il se sent important, et que ça lui plaît, donc il préfère rester là-bas que venir à la maison, où il est au même niveau que ma mère, et qu’il doit s’occuper de moi.
Le moment est lourd. Ça pèse ma mère.
Je veux engager la conversation pour la détendre. Je repense alors au manteau.
- Dis, tu avais remarqué que l’épouvantail dans le potager de la voisine avait un manteau rouge ?
Ma mère lève la tête, et me regarde, surprise. C’est vrai que je n’engage pas souvent la discussion.
- Non, je n’avais pas vu. Un manteau rouge ? C’est original.
Elle ne l’avait pas vu. Quelque part, cela m’aurait rassuré qu’elle l’ai déjà vu, ça voudrait dire qu’il était bien déjà présent, et que je n’avais juste pas fait attention.
- C’est un long manteau rouge, on dirait du velours.
- C’est étrange de mettre du velours dehors.
- Je me suis dit pareil.
La discussion a continué ensuite sur des sujets légers.
19h43
Le repas est fini. Je débarrasse pendant que ma mère va prendre une douche. Elle m’a proposé de regarder un film. Je me suis dit que ça pouvait m’aider.
20h11
On commence le film. C’est Joker. Le film est vraiment bien, même si je ne devrais peut-être pas le voir vu mon âge.
Arthur, quand il est en Joker, est habillé en rouge.
Cette couleur me poursuit encore.
Je n’en parle pas. Elle me prendrait pour un fou.
22h34
Je suis dans mon lit, et j’essaie de dormir, mais je n’arrête pas de penser à ce rêve, ce manteau, le rouge, et les deux filles que j’y ai vue, puis que j’ai vue au collège.
Pourquoi le rouge ? Pourquoi pas une autre couleur ? Est-ce qu’il est vraiment partout depuis aujourd’hui, ou est-ce que je ne le vois que maintenant alors qu’il était déjà là avant ?
Pourquoi je rêve de deux filles, qui apparaissent ensuite dans la réalité ?
J’essaie de trouver un sens à tout ça.
Je reprends mon carnet, avec le rêve d’écrit dessus.
Une vielle dame voulait nous donner des pouvoirs, mais pourquoi faire ? Pourquoi vouloir nous donner des pouvoirs ? Elle ne l’avait pas expliqué.
Pourquoi il fallait faire des ronds les yeux bandés ? Je ne vois pas en quoi marcher en rond les yeux bandés pourrait nous aider à avoir des pouvoirs.
Elle voulait nous sauver de la réalité. Enfin c’est qu’elle avait dit.
Pourquoi je n’ai pas voulu de ces pouvoirs ? Pourquoi je me suis énervé à ce point ? Je ne m’énerve jamais comme ça. Je ne m’énerve jamais tout cours en fait.
Je relis, encore et encore. Rien ne fait sens.
22h41
Je vais me coucher. Je n’ai rien appris aujourd’hui, autre que le fait que ma mère n’avait pas vu le manteau rouge.
J’essaie de dormir, mais encore une fois je n’y arrive pas. Ça arrive souvent.
Je prends mon ordi, lance youtube, et mets une playlist.
06h55
Mon réveil sonne, et me réveille. Je suis en sueur.
Je prends mon carnet.
Je suis la même fille que la dernière fois.
Je suis dans ma maison. Dans la cuisine.
Je suis seule. L’ambiance est pesante, et clairement pas amicale.
Au sol, un pamplemousse périmé traîne.
Il fait sombre.
Soudainement, un bruit se fait entendre à l’étage. Je n’ai pas peur, mais je ne suis pas rassurée.
Je monte les escaliers.
Une fois en haut, je vois que seule la porte de ma chambre est entrouverte.
Je m’approche, et la pousse.
Là, dans la pénombre, je distingue trois silhouettes. Il me faut quelques secondes pour les reconnaître, mais il s’agit des deux filles du dernier rêve. La troisième… c’est une fille pendue au plafond, de dos.
Elle porte le manteau rouge.
D’un coup, la tête de la pendue tourne à 180°, et me fixe droit dans les yeux. Son corps tourne ensuite, lentement.
Le visage de la pendue me terrifie, mais je reste statique, incapable de bouger.
Il me dit quelque chose. J’ai l’impression de l’avoir déjà vu
La pendue penche légèrement sur le côté, puis se met à parler.
« Tu n’as pas voulu des pouvoirs ? »
Sa voix est irréelle, un mélange de trois voix différentes parlant en même temps, dans un ton faussement amical. Elle me traverse les os et le cœur.
« Tu n’aurais pas dû refuser les pouvoirs. Les autres sont restées. »
Maintenant, les deux autres filles sont également pendues, mais elles ne bougent pas. Elles sont inertes.
« Je vais venir pour toi. »
Sa voix se fait plus menaçante.
« Je viens pour toi maintenant. »
Restant toujours pendue, elle se rapproche de moi, les mains en avant. J’ai de plus en plus peur.
Elle est tout proche.
Je reconnais enfin son visage. C’est le visage de la sorcière. La fille pendue est la sorcière, à un autre âge.
Elle continue de s’approcher. Ses yeux sont vides.
07h03
J’ai fini d’écrire mes souvenirs du rêve de cette nuit.
Des gouttes de sueur perlent sur mon visage.
Je reste là quelques temps.
07h07
Je vais un peu mieux.
Je dois vérifier si le manteau est encore là, mais j’ai peur.
07h09
Je me lève, et me dirige vers la fenêtre.
L’épouvantail est là.
Il a son manteau.
1 Vu que tu es plus blanche : Pierre de Ronsard
Ce chapitre possède une prime de 8 🌳 !