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317 lectures, 2 votes1 suite, 2 ramifications7 commentaires
Lyn , le 22 mai 2024 22:18
Tu vois, je réserve un peu mes votes pour quand on arrivera à la fin du concours, histoire d’être sûre de donner de l’importance à des trucs que je vais vraiment plus aimer, bah là, je n’ai même pas attendu^^ (amusant de voir cette suite arriver cette semaine alors que le week-end dernier, je commençais à travailler sur ton chapitre).
J’aime beaucoup le fait que t’aie pu rebondir sur cette tendance qu’a le protagoniste à ressentir le besoin de tout justifier (bebou, il me fait de la peine^^), parfois de façon logique, parfois de façon un peu plus bizarre. Sa grande sensibilité aussi est bien retranscrite (quand je disais avant qu’il était du genre à plus vite pleurer que s’énerver).
Et puis, faut dire ce qui est, dans la liste des prénoms épicènes, j’adore Camille pour un garçon.
Peut-être juste, je sais pas si c’est nécessaire ça, « Je déteste mon prénom. Parce que c’est un nom de fille, comme si ma voix ne suffisait pas. » dans le sens où, personnellement, je n’avais pas eu besoin de ça pour comprendre qu’il pouvait y avoir un malaise. D’autant plus qu’il est quand même plus nuancé dans le chapitre d’avant « Je me fais traiter de fille, je m’en veux de le prendre comme une insulte, j’ai honte de moi, des autres, de la situation et sur tous les plans existentiels possibles. »
J’espère que tu as pris du plaisir à écrire ce chapitre (parce que j’y trouve quelque chose de très parlant – humain si je peux dire), et j’espère vivement que quelqu’un prendra la suite 😉
Coin du chipotage :
-« Je hausse une épaule et hoche le tête avant de remettre le nez dans mon assiette. » la tête
-« Le plateau entre dans mon champs de vision sur la table » champ
saule , le 23 mai 2024 16:38
Bah dis donc, quel retour ! Je suis vraiment contente que mon texte t'ait plu (et un peu soulagée, aussi, je dois dire, j'ai toujours peur de faire trop creux).
Pour les tendances psychologiques du personnage, ça faisaient partie des choses qui m'avaient beaucoup parlé dans ton chapitre, donc j'ai vraiment voulu m'y accrocher. En plus, c'est un peu ma pierre d'angle en écriture, de faire ressortir l'intérieur d'un personnage, donc je suis contente quand j'y arrive😊.
Merci pour la correction des coquilles, je m'en occupe tout de suite. Je supprime également la phrase en trop ; si le malaise peut être clair en étant sous-entendu c'est encore mieux !
Merci et hâte de voir ta suite pour "Les cendres" !😉
Lyn , le 4 juillet 2024 20:08
saule , le 11 juillet 2024 10:48
Eh oui, on a une suite ! Merci pour le couac, je corrige ça tout de suite.
Laurent , le 8 octobre 2024 16:48
Alors j'avoue que je suis un peu perdu sur un truc ^^
C'est un bon chapitre, il reprend très bien la façon d'être du protagoniste du premier chapitre, mais dans le premier, c'était une fille “Moi, je suis une fille de quatorze ans”
Du coup, je suis pas sûr de bien saisir si c'est une erreur, ou si je comprends pas un truc x)
7 h 03.
Je relis ma feuille de cette nuit. « …une fille de quatorze ans avec des lunettes et un manteau rouge. » Zut.
7 h 04.
Peut-être que c’est juste mon inconscient qui m’a baladé. Si j’avais déjà vu ce manteau rouge avant, et je l’avais certainement déjà vu sans m’en rendre compte…
7 h 05.
Sauf que quand même c’est un peu gros. Une vieille dame ? Mon pouls s’accélère, ça pourrait vraiment être vrai ? Alors l’épouvantail… Non. Je veux croire qu’il y a un lien parce que ça serait plus commode. Ainsi, j’aurais un point d’accroche plus concret que mes brumes nocturnes. Sauf que non, ça ne tient pas, je me raconte des histoires, c’est juste une coïncidence. Une coïncidence, voilà tout.
7 h 06.
Il est vraiment temps que je m’habille.
12 h 17.
Je n’ai pas pris de fromage blanc, à cause du coulis qui me rappelait trop l’épouvantail de la voisine. C’est idiot, j’aime le fromage blanc, j’aurais dû en prendre… Oui, sauf que maintenant c’est trop tard.
12 h 18.
Je cherche une table libre, un petite où personne ne viendra m’emmerder, le plus proche possible de la baie vitrée qui donne sur la cour.
12 h 19.
J’en trouve une dans l’ombre d’un pilier, parfait. Je m’assois face à la vitre, dos aux autres. C’est déjà assez que de les entendre, mais si en plus je devais les voir passer à chaque fois que je lève le nez de mon assiette… Qu’est-ce que j’ai foutu de mes écouteurs, bon sang ? Deux jours que je n’arrive pas à mettre la main dessus. Je les aurais fait tomber ?
12 h 20.
Ils sont tous en groupe dans la cour. Ils jouent au foot ou au basquet, ils sont assis sur les bancs ou dans le carré de verdure sous les arbres, ils marchent côte à côte ou sont réunis en cercle pour parler… Toujours par deux au moins. Je ne vois pas un seul laissé pour compte perché sur le muret avec un bouquin.
12 h 21.
Je prends une bouchée de salade. Elle est molle, je ne l’aime pas. Tant pis.
C’est comme à la cantine d’ailleurs, je veux dire, les groupes. Manger seul, c’est le comble de la honte, on le sait tous, instinctivement, depuis tout petits. On ferait n’importe quoi pour être admis à une table.
12 h 22.
Sauf qu’au final, on se sent encore plus seul que quand on l’est vraiment. Le jour où j’ai vraiment réalisé ça, je m’en souviens très bien. Deux filles plus âgées m’avaient proposé de venir à leur table parce que ce serait toujours mieux que de manger seul et j’avais accepté. Elles m’avaient posé deux ou trois questions bateaux auxquelles je n’avais pas trop su quoi répondre – d’ailleurs je pense que les réponses ne les intéressaient même pas et qu’elles les posaient juste pour être polies – puis avaient parlé entre elles de choses et d’autres et m’avaient ignoré tout le reste du repas. Pas moyen de retourner à ma table, même si elle avait été libre ça n’aurait pas été correct envers elles. J’avais donc mangé le plus vite possible puis m’étais enfui, la gorge encore pleine, en marmonnant un remerciement auquel elles avaient à peine répondu.
12 h 23.
Depuis, je décline ce genre de propositions. Ça désespère mes parents que je n’aie pas d’amis, que je n’essaie même plus de m’en faire, d’ailleurs je pense que c’était une des raisons du déménagement même s’ils ne me l’ont pas dit, ils ont dû se dire que nouveau collège… Elle n’est vraiment pas bonne, la salade. Je soupire parce que le poulet sera sans doute pareil et que le riz est fade et collant. Pourquoi je n’ai pas pris de fromage blanc ?
12 h 24.
Je mastique, il faut bien manger.
12 h 25.
Je mastique.
12 h 2…
— Je peux m’assoir ?
12 h 26.
Une fillette se tient devant ma table, son plateau dans les mains. Elle doit avoir une dizaine d’années tout au plus, elle est blonde avec une frange, les cheveux au carré, je l’ai déjà vue, j’en suis certain, mais où ? Et surtout, qu’est-ce qu’elle fout au collège ? Non, surtout, qu’est-ce qu’elle fout là, devant ma table, à me demander… quoi ?
12 h 27.
Je hausse une épaule et hoche la tête avant de remettre le nez dans mon assiette. Qu’est-ce qu’elle me veut ? Qu’est-ce qu’elle fout là ? Où c’est que je l’ai déjà vue, bordel ? Sans doute que je l’ai déjà croisée au collège, c’est sans doute ça mais… ça ne me satisfait pas. Le plateau entre dans mon champ de vision sur la table, raclement de la chaise contre le carrelage, elle s’assoit.
12 h 28.
Tiens, elle a pris du fromage blanc. Pas folle. Je lève les yeux vers elle, elle mélange sa salade avec le riz et la sauce du poulet, elle a réussi à en avoir pas mal de la sauce, c’est vrai que moi je n’ose jamais demander, pourtant je ne risquerais pas grand-chose, mais je n’ose pas. Elle lève les yeux vers moi, me sourit – elle a un joli sourire, avec des fossettes profondes.
— Je m’appelle Johanna, et toi ?
12 h 29.
Je peine à comprendre la question. Je cligne des yeux et réponds précipitamment :
— Ah heu… Camille.
— T’es nouveau ?
— Oui, enfin… ça fait près de deux mois quand même. Mais c’est vrai qu’il y eu pas mal de vacances entre temps.
Je déteste ma voix, elle est de pire en pire. Mon père dit que je suis en train de muer et que ça va s’améliorer, mais j’ai un peu de mal à le croire parce que j’ai toujours eu une voix pourrave.
12 h 30.
— Ah, d’accord.
Elle prend une bouchée, la mâche. Moi aussi. Elle a soudain l’air de comprendre quelque chose, veux parler, avale :
— Eh, dis donc, tu serais pas dans la maison d’Auguste Paillat, au Buisson ?
12 h 31.
— Comment tu sais ça ?
— C’est un ami de mes parents. Il a dit qu’il avait loué à un couple avec un fils de treize ou quatorze ans à la voix haut-perchée. C’est toi ?
« Un fils de treize ou quatorze ans à la voix haut-perchée. » Ouais, c’est exactement moi.
12 h 32.
J’acquiesce.
— Il était content d’arriver à la louer, personne n’en voulait.
— Pourquoi ?
— Ah, t’es pas au courant…
Elle a un sourire mutin, elle prend une bouchée et la mâche lentement, savourant son effet plus que son déjeuner.
12 h 33.
— C’est parce qu’il y a un fantôme.
— Un… fantôme ?
Je la regarde avec un sourcil plus haut que l’autre, c’est quoi cette blague, elle hoche la tête et reprend une bouchée.
12 h 34.
— La fille des précédents locataires. Elle allait pas bien dans sa tête, ça a commencé un peu après leur arrivée, il paraît. Elle entendait des voix, elle avait des visions, elle croyait qu’on la suivait… Puis un jour, elle s’est pendue dans sa chambre.
Quelle chambre ? La mienne ?
12 h 35.
Johanna reprend une bouchée. Elle se fout de ma gueule, c’est sûr, il n’y a pas plus de fantôme dans ma chambre que de plats bouffables dans une cantine. Les larmes commencent à monter, c’était sûr qu’elle avait une idée derrière la tête en venant s’assoir, personne ne va s’assoir à la table d’un inconnu à la cantine, surtout d’un inconnu avec des verres trop épais et une voix trop haut-perchée, surtout s’il mange seul à la cantine, c’est trop louche de manger seul à la cantine, puis ça peut être contagieux. Non, c’est sûr, elle a dû faire un pari, de quoi bien se faire valoir auprès de ses copines à la récrée, et moi je suis tombé dans le panneau comme un gros blaireau.
12 h 36.
Johanna reprend une bouchée, elle me surveille du coin de l’œil en même temps, c’est ça qu’elle veut la sadique, voir le doute se frayer un passage dans mon cerveau, j’ai envie de fondre en larmes.
— C’est faux, fais-je, la voix encore plus enrouée que d’habitude.
Elle hausse les épaules, avale.
12 h 37.
— Si tu ne me crois pas, tu peux toujours demander à madame Rougier, la voisine. Celle qui a l’épouvantail.
L’épouvantail. Rougier. Rouge. L’épouvantail. Le manteau. Rouge.
Le visage de Johanna. Sûr que je l’ai déjà vu. Cette frange me dit vraiment quelque chose. C’est idiot, il y en a plein des filles avec une frange.
12 h 38.
— Pourquoi t’es au collège ? Tu dois pas avoir plus de dix ans.
Elle me sourit, encore ce joli sourire, tu m’étonnes que le cuisinier lui ait donné plus de sauce.
— J’ai dix ans. Mais j’ai sauté des classes.
12 h 39.
Johanna regarde sa montre, écarquille les yeux et commence à manger plus vite. Moi aussi, il faudrait que je mange. Alors je mange.
12 h 40.
41.
Johanna regarde encore sa montre et grimace.
— Je te laisse mon fromage blanc, je vais être en retard.
Elle pose le bol dans mon plateau et se lève.
— Où ?
— J’ai latin à 45. À la prochaine.
12 h 42.
Johanna ramasse son plateau et s’éloigne. Pourquoi ai-je l’impression de l’avoir déjà vue ? C’est comme si un oiseau frappait au carreau quelque part dans ma tête. Je l’entends qui appelle, il veut sortir, mais je n’arrive pas à le voir. Pourtant, je sais qu’il est là et qu’il a quelque chose de super important à me dire. Mais pas moyen.
12 h 43.
Je baisse les yeux sur le fromage blanc qu’elle m’a laissé. Le coulis de fruits rouges. Rouge. Comme l’épouvantail. Tout ça à cause de ce maudit manteau. Rougier. Et zut.
12h45 Elle est quand même sacrément bizarre cette fille ! Mais je l'ai déjà vue quelque part j'en mettrais ma main à couper. 12h46Où ? À l'école ? Ou au magasin ? Elle me rappelle quelqu'un mais j'arrive pas à savoir qui. C'est une fille, assez jeune, du prénom de Johanna, un carré, les cheveux bruns. Avec un air un peu fillette mais mature. 12h46 et 30 secondes Ah mais c…
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