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Petit mot à Marieno, MaxP, Caius_OGara et MarietteCZT, j’avoue que ça me fait un peu bizarre de poster ce texte parce que je sais que vous aviez prévu votre nouvelle en amont depuis plusieurs semaines ; j’avais besoin de le dire, le but n’est pas de vous troller^^
D’ailleurs, je trouve ça même plutôt excitant d’être un peu en compétition avec quelqu’un que je connais, surtout que Mariette est aussi l’autrice d’une partie 4. Et j’espère qu’on aura l’occasion de produire quelque chose ensemble ici (et là, si je n’avais aucun scrupule, c’est le moment où je ferais de la pub pour le défi que j’ai moi-même proposé sur TRB le mois dernier, histoire de s’occuper après la fin du concours – oh, oups 😉 )
Message à tout le monde : bonne lecture !
saule , le 26 novembre 2023 10:26
Jolie fin 😃 ! Et sacrément rapide, bravo !
Sauf que je n'ai pas bien compris comment on en était arrivés à la disparition de tout le groupe. Je vois bien que tu l'explique avec ces histoires de légende du point de vue de Nina, mais je suis quand même un peu restée sur ma faim.
quelques grammes de chipotage :
_ "D’abord, Willem toisa sa cuisine avec défiance." Dans la première phrase surtout, j'avoue que ça rend perplexe ^^.
_ "la jeune femme rejoignit les quatre garçons" Un autre s'est ajouté à l'équipée ?
_ "Qu’était-il arrivé au village, à la foule, aux maisons pour aujourd’hui retrouver les lieux, non pas à l’abandon, mais à l’état primitif, ce qu’aurait pu être le bourg avant même que le moindre édifice y soit érigé." La phrase commence à l'interrogative mais se termine par un point. Voulu ?
_ "Écoute" Pas de point. Peut-être voulu pour ouvrir sur le souvenir ? Si c'est l'idée, deux points seraient sans doute mieux.
_ "un sentiment de stupeur et d’émerveillement prend possession de toute ses pensées." toutes.
_ "T’es vraiment pas douée, se moqua Sara." Jusque-là, tu as mis la partie en italique au présent. Ici, le verbe est au passé.
_ "qui s’était remise à saigner" Même remarque.
_ "Quelques gouttes rien d’alarmant." Est-ce que ce ne serait pas mieux avec une virgule entre "gouttes" et "rien" ?
_ "que quiconque soit blessés" blessé, au singulier.
_ "Deux tantes" tentes.
Voilà :) !
Lyn , le 26 novembre 2023 11:07
Pour le coup c’est assumé 😉
L’idée c’était de donner une pseudo-explication au surnaturel pour lui donner un sens métaphorique (j’avoue que t’as bien fait de situer l’action au printemps, c’était terriblement plus classe pour caser la nuit de Walpurgis qui implique la tradition de l’arbre de mai – selon les pays/région ça peut juste être un mât qu’on plante ou un vrai arbre... bon, pas des comme ça, mais on parle de buisness de sorcières, là 😅). Mais de laisser le choix aux gens sur ce qu’il est advenu de nos campeurs puisque le bâtiment n’a pas été exploré (sont-ils en vie à l’intérieur, morts à l’intérieur… ou se sont-ils volatilisés ; est-ce que Francesca s’est suicidée parce que tout le monde est mort ou pour anticiper une catastrophe dont elle ne voulait pas se sentir responsable...).
D’où le fait, aussi, que je fasse exprès d’être floue sur la durée des recherches.
J’aime bien l’idée que tout fasse « sens » mais sans donner toutes les clés non plus aux lecteurs.
Ceci dit… pour me citer moi-même en bêta-lecture « on a les qualités de ses défauts et vice-versa ».
La qualité, c’est que si on est réceptif à un peu de masturbation intellectuelle, on aura envie de se pencher sur l’interprétation (typiquement, avec Helhiv, j’avais bien aimé le débat sur « Zoé animale » XD), si on l’est pas trop, on est frustré.
Et j'ai aucun jugement en disant ça. Il y a des gens qui aiment bien quand la fin c'est vraiment la fin et d'autres qui aiment bien restés encore un peu impreignés d'une oeuvre (vu comme j'ai peu vous enquiquiner, je pense que vous devinez de quel bord je suis^^ - moi je trouve ça fort stimulant, mais j'ai parfois peur que ça passe pas)
Aussi, pour le cadre du concours, je voulais une fin différente de l’embranchement « On aurait dû le jeter d’un pont/On n’aurait pas dû continuer » qui partait sur un postulat fort similaire (des jeunes seuls en forêt et confrontés à des phénomènes horrifico-paranormaux). Et, dans vos partie 4 respectives, toi et Helhiv aviez un peu fait l’inverse : le surnaturel n’a pas vraiment de sens ou de cause, mais on est fixé sur le sort des protagonistes.
Je trouve que ce sont deux façons d'aborder ce genre d'histoire qui méritent d'exister.
Et merciii pour le chipotage 💚, c’est corrigé !
Moi je trouve quand même qu'on a sacrément géré pour avoir fait notre nouvelle en une semaine 😆
helhiv , le 26 novembre 2023 16:51
Bravo à saule et Lyn d'avoir terminé cette histoire en espérant qu'elle convienne à Marieno qui l'avait initiée 💚💚💚.
Je la trouve culottée cette fin parce qu'elle ne cède pas à la facilité et qu'elle relance l'histoire (peut-être sans avoir le temps de tout expliquer c'est ce que est osé pour un épilogue). La toute fin me plaît plutôt bien avec un point de vue complètement différent d'une descendance (supposée) de Madame Bréard.
Il y a quelque chose que j'avais essayé de suggérer suite au texte de saule. L'arbre aurait pu sauver Emma en l'absorbant. Elle aurait ainsi disparu tout en continuant à vivre dans l'arbre pendant des siècles. Sa propre voix aurait de ce fait pu l'appeler elle-même pour accomplir son destin ou pour l'en dissuader.
Ce que je n'ai pas du tout compris, Lyn, c'est ce que vient faire un shérif dans cette galère. Je pense que dans l'imaginaire commun shérif=USA. Pourquoi ce besoin d'États-Unis d'autant que la nuit de Walpurgis est plutôt européenne, non ?
Autre chose marrante, dans mon esprit les jeunes avaient plutôt 18-19 ans (mais on est encore jeune à 23 ans ! et à 39 aussi au passage !!!).
Est-ce que tu peux nous en dire plus, Lyn, sur le défi que tu as proposé ? Où se trouve-t-il ? C'est comme pour le thème de l'arbre, en quatre séquences ?
Lyn , le 26 novembre 2023 17:38
Yes ! bravo à nous ! 🌳💚
Je pense avoir bien expliqué mes intentions dans le commentaire d’avant concernant la fin, mais ce que je n’ai pas dit, c’est que, effectivement, j’ai vu votre tendance à toi et à Saule à introduire des nouveaux points de vue à la fin des histoires donc voilà… (et, tu as bien repéré le nom Bréard qui est effectivement une ref à ta partie pour faire des hypothèse comme celle que tu as formulée). En tout cas c’était le cas dans les parties où vous m’aviez suivie.
Or, j’aspire toujours un peu à faire plaisir aux gens qui me précèdent dans ce genre d’exercice.
Ça aurait pu si on voulait que l’histoire se finisse bien, mais j’avoue que j’aimais bien cette idée d’arbre qui protège tout en étant très paradoxal dans sa façon de le faire (on est là plus sur une entité qui se complait dans sa colère qu’une entité bienveillante ^^).
Pour la présence d’un shérif, je te revoie à la partie 1 « Le shérif de leur petite ville, lui, manquait cruellement de sens de l’humour et ne semblait pas apprécier leurs apparitions trop fréquentes dans son bureau. ». Après je peux remplacer la mention de Walpurgis par une nuit de sabbat mais j’ai envie de dire que les colons américains c’étaient des européen à la base, donc il y a forcément des cultes et des fêtes d’Europe là-bas (Halloween aussi c’est une fête celtique à la base – les américain y ont implanté le côté bonbons et citrouille, mais la racine de la fête est européenne).
Ça ne me semblait pas logique qu’ils aient 18-19 ans, parce qu’on peut conduire seul qu’à 18 ans il me semble et on voit qu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai, tu le suggères toi-même dans ta partie "— Sauf qu’on en a toujours un coup dans le nez quand on vient zoner dans les bois." (je ne sais plus, elle est passée la lois pour l’avoir à 17 ?? – je ne peux pas conduire moi, donc j’ai le droit d’être à la ramasse sur la question 😅) sans parler du fait de se procurer de l’alcool. Or, en partie 1 on a ça : « Ils avaient souvent dormi à la belle étoile, ça oui, mais plus par nécessité que par romantisme. Se réveiller allongé sur le sol terreux de la cour d’un copain, à quelques mètres de sa voiture, ne voulait dire qu’une chose : Quelqu’un tenait encore assez à leur vie pour leur avoir confisqué les clés à un moment donné… Les trois amis se connaissaient depuis leur entrée au lycée et avaient collectionné pas mal d’anecdotes amusantes à raconter. ». Tout ça pour dire que 18-19 ans ça me semble juste pour vivre tout ce qu'ils ont l'air d'avoir vécu, ça laissait une faible marge de temps par rapport à l’autonomie nécessaire à de tels bêtises (je trouve qu’on dirait plus des bêtises d’étudiants que de lycéens leurs histoires).
Ahahah bien sûr que j’avais un but intéressé en mentionnant mon défi 🌳 et tu mets les pieds dedans, fort bien, fort bien (scrupule/10). Mais bon, comme t’aimes bien faire des trucs qui finissent mal, ça devrait être ta came, non ? (enfin, j’espère)
En gros il s’agit de faire un Battle royal (le nombre de parties n’est pas imposé – faut juste que l’histoire entière se passe sur une nuit maximum dans le cadre du récit) pour le moment il y a 3 ramifications et on voit que chacune instaure un rythme très différent... donc certaines pourraient se finir en 4 parties, d'autres pourraient être largement plus longues.
J’avoue que ça se prêtait plus à Halloween mais bon, j’adoooore les Battle royal à toutes les saisons de l’année.
Normalement, il est encore trouvable facilement en bas de la page d’accueil mais je mets le lien pour plus d’infos https://therootbook.fr/chapitre/330/
helhiv , le 26 novembre 2023 22:20
Mea culpa, Lyn, pour le shérif. Encore un truc qui m'avait échappé de la partie 1 (rappelle-toi le 308 et l'odeur de poulet, si c'était bien avec toi 😊). Alors si c'est aux États-Unis, ils peuvent conduire à partir de 16 ans, je crois. En fait, je parlais plus de la maturité des personnages que du contexte...
Je vais donc lire toutes les contributions à ton défi pour voir si je suis de taille à mettre mon grain de sel. Mais je viens de me renseigner sur ce qu'est un "Battle royal" et je ne suis pas sûre d'être une adepte...
Lyn , le 26 novembre 2023 22:53
Oui c'était en parti avec moi :D
Oh, tu peux être très débile et immature en ayant la vingtaine (tu sais, quand j'étais étudiante, j'ai un pote qui m'avait appelée, un peu torché je pense, parce qu'il avait eu la brillante idée de casser ses toilettes en mettant une bouteille en verre dedans et en tirant la chasse... 😅)
Après dans le défi je mentionne l'idée de jeu d'élimination de manière générale. Donc pas obligé-obligé que ce soit un battle royal (le slasher marche aussi).
Bat.Jacl , le 28 novembre 2023 01:45
Vraiment, félicitations à vous trois, helhiv, saule et Lyn !
Je ne m'attendais pas à ce que vous réussissiez à terminer cette branche aussi rapidement, tout en lui donnant autant de cohérence et une véritable conclusion.
J'ai beaucoup apprécié la lecture de votre nouvelle, qui se distingue par son originalité. Elle est donc inscrite au concours, aux côtés des nombreuses autres contributions 😊
Encore bravo !
D’abord, Willem toisa sa cousine avec défiance.
— Encore…
— De quoi ? fit Ben.
— Bah tu te rappelles pas ? Quand elle est sortie de l’eau, c’est le premier truc qu’elle a dit.
Benjamin haussa les épaules.
— Et maintenant on fait quoi du coup ?
— On va rentrer. Emma peut pas rester comme ça.
Face à sa main tendue, le visage de sa cousine exprimait l’envie de fuir.
Pourtant Benjamin prit ses jambes à son cou en premier, direction un buisson, avant d’émettre en rot sonore précédé d’un son moite.
— Mec, ça va ? s’enquit Willem.
— Ouais… Hé, pourtant on n’a pas trop bu hier…
Et peu mangé.
— Allez Emma, insista Willem. Là faut qu’on rentre.
— Je ne suis…
— Francesca, d’accord, d’accord. On va en discuter mais avec les autres, un peu plus au chaud et pas à côté de… ça.
Si la forêt semblait moins menaçante au lever du jour, l’arbre était toujours aussi imposant et douloureux à regarder.
Se voulant rassurant, Willem posa une main sur l’épaule de sa cousine et, aussitôt, une bile acide incendia sa gorge.
Lorsque le jeune homme se pencha pour vomir, ce qu’il régurgita n’avait pas l’aspect d’un reste de bière, de pain à hot dog, de chips et de sardine.
— Sara, va vraiment falloir que tu nous expliques.
Groggy, la jeune femme rejoignit les trois garçons autour du feu de camp éteint.
Avant qu’elle prenne la parole, Benjamin relata les évènements depuis que Willem l’avait réveillé jusqu’à leur retour au camp.
— Vous êtes partis sans Emma ? grogna Alex.
— On ne peut pas la toucher, réexpliqua Benjamin. Et elle voulait pas nous suivre.
— T’as juste pas bien digéré un truc d’hier.
Sans doute une sardine pas fraîche.
— Et Will qui crache du sang juste après, tu l’expliques comment ! Au fait, ça va ?
Le concerné, silencieux depuis l’évènement, leva un pouce en l’air.
— Hier, quand elle s’était jetée à l’eau, une couche de gel nous empêchait de la chercher. Et maintenant ça…
Willem en était arrivé à la conclusion que plus ils tenteraient d’intervenir dans le cours des interactions entre Emma et cette Francesca, plus les représailles s’intensifieraient.
— C’est du délire, soupira Alex.
— Bah vas-y alors, argua Benjamin. Tu nous fais confiance pour l’épitaphe ou tu veux un truc en particulier ?
Alex jura pour ne pas admettre ouvertement, surtout devant Sara, qu’il était en train d’accepter le surnaturel de la situation et que ça le faisait flipper. Il avait surtout pris la parole pour que Sara ne soit pas mise en porte-à-faux.
— Et vous voulez que je vous dise quoi ? osa celle-ci d’une petite voix.
— Il s’est passé un truc en particulier quand vous êtes allées faire pipi sur l’arbre, hier ? interrogea Benjamin.
— Euh… non. Enfin, à un moment, elle s’est vautrée sur une racine mais c’est tout…
Pourquoi ?
Tremblante et éperdue, Francesca tournait atour de l’arbre, enjambant laborieusement ses racines noueuses.
Viens.
Elle se lova au pied du tronc, l’endroit exact où elle avait été découverte par les deux jeunes hommes. Qu’était-il arrivé au village, à la foule, aux maisons pour aujourd’hui retrouver les lieux, non pas à l’abandon, mais à l’état primitif ? Ce qu’aurait pu être le bourg avant même que le moindre édifice y soit érigé.
Qu’était-il arrivé à sa propre maison ? Brûlée avec la sorcière ?
Moi !
Les mains enfonçant son crâne dans l’eau.
Encore.
Chut…
Tousser, éructer, la gorge en feu, les poumons en feu.
Respire…
Son corps tracté par les poignets, d’abord sur les graviers, puis dans les airs, sous les branches de l’arbre, objet d’inspiration pour la future mise à mort.
Ce n’est pas juste.
Son corps devenu trop lourd pour qu’elle puisse soulever convenablement sa poitrine.
C’est fini.
La suite ne lui appartenait plus.
Écoute.
— Tu la sens comment cette virée ? se soucie Sara.
— Impossible qu’on arrive à tenir tout le week-end, rigole Emma. Ces bouffons ont encore tout improvisé. Mais t’as peut-être une touche ?
— Hein ?
Emma glousse et lance à son amie un sourire goguenard. Elle s’apprête à l’éclairer sur les intentions d’Alex, quand un sentiment de stupeur et d’émerveillement prend possession de toutes ses pensées.
— C’est quoi ce truc, il est énorme !
Et ce n’est rien comparé à son allure biscornue donnant l’impression que cet arbre sort tout droit d’un bois enchanté, d’une jungle sauvage ou d’une forêt hantée.
Les deux amies marchent autour, ébahies quoiqu’un peu frustrées que la nuit les empêche d’immortaliser cette trouvaille dans leur téléphone. Elles constatent la présence d’une construction datée qui fait carburer l’imagination d’Emma.
— Raison de plus pour qu’on y emmène les garçons ! sourit-elle. Ça nous occupera à défaut de crever de faim.
Au bout du compte, elles sont d’accord pour considérer que l’agencement des racines permettrait de faire leurs petites commissions plus confortablement que dans un buisson.
— T’as fini ? s’écrie Sara en réajustant sa robe.
— Ouais attends… Ah !
Alertée, Sara fait fi de toute pudeur pour se précipiter sur le versant de l’arbre investi par Emma.
— Ça va ?
Son amie lui fait dos, genoux à terre, en appuie sur ses mains.
— Emma ?
Comme elle est toujours immobile et à quatre pattes, Sara est prise d’un vague sentiment d’inquiétude. Elle s’apprête à poser sa paume sur son épaule quand Emma semble prise d’un sursaut.
Puis elle jure.
— T’es vraiment pas douée, se moque Sara. Et après ça taille son cousin.
Emma pouffe tout en prenant le soin de s’inspecter furtivement. Rien à signaler si ce n’est sa cheville, celle-là même qui avait accroché un roncier pendant leur errance à la recherche des garçons, qui s’est remise à saigner.
Quelques gouttes, rien d’alarmant.
— Ça commence bien, tiens.
— Je sais pas dans quel état on te retrouvera à la fin du week-end à ce rythme !
Francesca se détacha de l’arbre, consciente de la vie qu’elle prenait.
Emma.
De quel droit usurperait-elle l’existence de cette pauvre fille ?
Pour te sauver.
Emma lui apparaissait comme une demoiselle fort enjouée et aimée pour cela.
On pouvait reprocher à Francesca son oisiveté, son impudence, et une tendance raisonnable à nourrir d’inavouables pensées lubriques pour la gent masculine, mais en aucun cas de chercher à faire sienne la vie d’autrui, surtout si cela impliquait de l’échanger avec l’enfer qu’avait été sa mort à elle.
Ce n’était pas ce qu’elle avait souhaité en s’adonnant aux sciences de la nature. D’autant plus qu’elle n’était ni désirée ni attendue ici.
Telle la sorcière qu’ils avaient condamnée.
Mais tu ne veux pas mourir ?
⁂
Un groupe de cinq campeurs âgés de vingt-deux à vingt-trois ans avait disparu entre le 30 avril et le 2 mai. Les trois jeunes hommes du groupe étaient connus du shérif de leur bourgade pour des incidents divers et variés, mais c’était la première fois qu’il était question que quiconque soit blessé ou pire.
Originaire d’une localité avoisinant la forêt, Nina Bréard avait décidé de prendre part aux recherches lorsqu’elle avait entendu parler de cette histoire. Les gens du coin n’oseraient pas bouger le petit doigt, eux. La légende disait que trois siècles auparavant, du monde vivait ici. Un soir, le trois-quarts de la population se serait volatilisé, le reste aurait fui, laissant le comté à l’abandon. Ça se serait passé en une nuit et si, maintenant, on tendrait à penser que se serait le fruit d’une catastrophe naturelle, d’une épidémie, d’une intoxication, ou d’une hallucination collective, la piste de phénomènes paranormaux persistait dans toutes les têtes sans franchir aucune lèvre.
Nina contacta le shérif lorsqu’elle trouva un campement. Deux tentes, un feu de camp mort, des glacières et des packs de bières, beaucoup de packs de bière. Une réserve à peine entamée. Sans doute que la bande de joyeux lurons n’avait pas profité de l’intégralité du séjour.
Son rapport terminé, elle s’autorisa un tour des environs, supposant qu’à partir de là, ils toucheraient au but.
Quand elle était petite, on racontait aussi à Nina que cet endroit était le lieu de rencontre des sorcières pendant la nuit de Walpurgis. Une année, elles y auraient planté un arbre maudit. Un arbre qui se dota d’un sentiment de révolte lorsqu’il se retrouva témoin et instrument du supplice d’une apothicaire. L’arbre se serait alors voué à sauver la jeune martyre lorsqu’une femme du même âge mêlerait son sang à la sève.
Petite fille, Nina avait trouvé que l’histoire faisait trop peur.
Adolescente, Nina avait trouvé que le récit d’un arbre vengeant une innocente par la mort d’une autre innocente était vide de sens.
Adulte, Nina avait laissé ce conte sortir de son esprit.
Aujourd’hui, elle avait l’arbre tourmenté sous les yeux, bien réel, le corps d’une jeune femme ballant sous ses branches.