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Shadowlight , le 4 juillet 2023 18:08
Super suite de la malignité des jumeaux. Félicitations. Tu introduis un nouveau personnage en proie à ses terreurs. Celui du bûcheron et de son symbiote ne t'as pas inspiré ou tu laisses à d'autres sa reprise ?
en tout cas, bravo pour ton style sombre qui s'accorde parfaitement
Asphalte , le 4 juillet 2023 20:19
Merci 😊 J'ai lu plusieurs fois ton chapitre pour tenter de recréer une ambiance similaire.
En ce qui concerne le personnage du bûcheron, mon intention première était de le reprendre après la scène impliquant les jumeaux. Cependant, j'ai finalement eu l'idée d'aborder l'histoire du point de vue d'une proie témoin du désaccord entre les jumeaux. La proie pourrait ainsi les dépeindre, avant d'être elle-même dévorée. Mais au final, j'ai choisi de couper avant la fin tragique (ou pas), pour laisser le soin à l'auteur suivant de décider de son sort.
Et puis, je me suis dit que l'opportunité pour le bûcheron de faire une réapparition spectaculaire restait un atout pour les chapitres suivants !
Shadowlight , le 4 juillet 2023 21:12
Ah au fait ! Je n'aurai pas utilisé le prénom Theophile qui s'eloigne un peu de l'univers gaëlique dessinée avec le nom Gallen Mac Finn
Asphalte , le 5 juillet 2023 16:30
Je n'avais pas vraiment réfléchi au prénom et tu as raison.
Je viens de lui en trouver un qui signifie « héroïque » ou « courageux ». Nous pourrons voir si c'est prémonitoire 😊
Shadowlight , le 8 juillet 2023 13:20
Top ! Laissons le soin à d'autres de continuer alors... bien que j'avais 😃 en tête une fin dès le début de l'écriture. Curieux de voir l'interprétation que certain(e)s en feront.
Shadowlight , le 9 octobre 2023 19:06
Hello, asphalte.
Je reviens vers toi car j'aimerai beaucoup que Arbor Demonium évolue, voire se conclue (et j'en en tête certains éléments qui pourraient y contribuer).
Toutefois je tiens absolument à conserver ton écrit et celui de Saule qui sont actuellement sur deux branches divergentes de l'arborescence de l'histoire. J'ai proposé à Saule de lier vos deux récits et de les raccrocher ensemble.
Un lien m'a semblé évident. Farell pourrait être le mari de Sheena ce qui donnerait une ligne conductrice aux deux chapitres. Saule mentionne dans son écrit un mari absent qui pourrait devenir Farrell, et ton Elise, si tu en est d'accord, pourrait devenir Sheena.
Bref, quelques modifications minimes, avec peut-être quelques lignes de transition entre vos deux chapitres les ameneraient à se compléter.
Et par la suite, je pourrais y raccrocher mon propre récit final.
Qu'en penses-tu ?😅
Asphalte , le 23 octobre 2023 18:04
Hello Shadowlight et excuse-moi pour le temps de réponse, je ne m'étais pas reconnecté.
C'est bien vu pour le lien entre les chapitres, je veux bien découvrir l'histoire complète que tu as en tête. Je vais faire les modifications.
Mon chapitre se placerait avant ou après celui de Saule ?
Shadowlight , le 26 octobre 2023 20:16
De mon point de vue, ton chapitre resterai juste apres le mien et celui de Saule viendrait après. Il suffit de trouver un lien entre eux, ou bien une transition temporelle quelconque, ce qui ne devrait pas trop etre problématqiue.
Peut etre te rapprocher de Saule et voir comment organiser ça ?
Shadowlight , le 27 octobre 2023 10:11
Ou alors, je peux écrire un chapitre de transition, sans chercher à créer de lien concret avec le chapitre de Saule, mais en "utilisant" Farell pour introduire une inquiétante caractéristique des jumeaux qui m'est venu à l'esprit.😆
Je pourrai terminer ce mini chapitre avec un fil chronologique qui permettrait à Saule d'y raccrocher le sien, et ensuite écrire la conclusion que j'ai en tête. C'est une possibilité aussi. Qu'en penses-tu ?
Asphalte , le 27 octobre 2023 15:31
Hello Shadowlight,
L'idée de créer un lien entre les chapitres de Saule et le mien à travers Farell et Sheena me semble vraiment intéressante. 🤔
Je viens de voir que la transition est déjà en ligne, je vais la découvrir de ce pas.
Je vais en parler à Saule pour voir comment nous pourrions organiser tout ça. C'est une excellente idée de créer une cohérence entre nos récits, et je suis curieux de voir comment cela va évoluer.
Je te tiens au courant dès que j'ai des nouvelles de Saule.
Asphalte , le 4 novembre 2023 14:21
J'ai procédé aux modifications que nous avions discutées pour le texte :
J'aimerais beaucoup avoir ton avis sur ces changements. Penses-tu qu'ils s'intègrent bien au reste de l'histoire ? Toute suggestion est la bienvenue.
Shadowlight , le 4 novembre 2023 17:13
Excellent ! Je trouve tes modifications très bien intégrées à la trame de l'histoire. Elles ramènent celles-ci à rejoindre le chapitre de Saule. Je pense juste que Saule doit modifier son allusion au voyage de Farell pour la rattacher à une temporalité plus courte. Et bien sûr introduire Farell dans son chapitre !
mais c'est top ! bravo
Shadowlight , le 4 novembre 2023 17:31
Remarques annexes : je changerais juste le temps de certains verbes de ces phrases pour les amener dans un passé composé :
L'esprit de Rhonda, enfermé au sein de l'écrin complexe qu'était son cerveau, s'était fait aspiré, drainé, par cette connexion effroyablement charnelle. Ces parasites mentaux avaient infiltré le sanctuaire intouchable de leur génitrice, se gorgeant des souvenirs et expériences qui façonnaient l'identité de la femme.
Ce processus de parasitisme mental était intime et impudique à un degré déroutant, un sacrilège de la dernière forteresse de l'être humain, l'esprit. Les souvenirs de Rhonda s'étaient évaporés progressivement, aspirés par la curiosité vorace des jumeaux, remplacés par la réalité glaciale de l'existence des créatures. L'humanité de Rhonda s'était évanouie, dévorée par les pensées primales et bestiales des monstruosités.
pour le reste pas de modification à apporter de mon point de vue. A toi de voir.
saule , le 5 novembre 2023 19:18
Hello Asphalte !
Lu et approuvé😃!! Je fais les modifications nécessaires sur mon texte puis je demande le déplacement.
J'ai repéré en passant quelques coquilles et des tournures de phrases que je pense améliorables. J'ignore quel degré de bêta-lecture tu préfère : est-ce que je te fais juste la grammaire ou aussi les petites lourdeurs ? Tu me dis :).
Shadowlight , le 8 novembre 2023 10:41
Hello, Asphalte. J'ai posté ma conclusion de l'histoire et aimerait bien avoir ton avis sur cette fin en deux temps.😅
saule , le 9 novembre 2023 11:48
Asphalte, Shadowlight a relevé une ambiguïté par rapport à Farell : il avait compris qu'il venait de quitter la maison de Sheera, alors je suggère dans ma partie qu'il y revient (ça se raccorde mieux ainsi). Pourrais-tu rajouter une précision à ce sujet, pour dire qu'il revient d'un long voyage (tel que je l'explique dans ma partie) ? Ainsi, il n'y aurait plus aucun doute.
Asphalte , le 10 novembre 2023 15:17
Hello saule
Merci pour ton retour. Je suis content que la modification du chapitre te convienne. 😃
Je veux bien connaitre les coquilles que tu as repéré dans le texte ainsi que les tournures de phrase maladroite. N'hésite pas à me dire tout ce qui te vient à l'esprit, si ça permet d'améliorer mon texte, c'est une bonne chose. Merci d'avance.
Et je suis d'accord, je vais rajouter la précision concernant le retour de Farell.
Salut Shadowlight
Je vais de ce pas découvrir la fameuse fin de notre nouvelle 😃
Asphalte , le 10 novembre 2023 15:22
Voilà les petites modifications apportées :
"Ils entraperçurent alors une immense stature d’ours qui se dirigeait vers le village."
"Au crépuscule, alors que l'ombre du soir étendait son voile diaphane sur le paysage bucolique, Farell, l'immense férailleur sortait de l'obscurité de la forêt, en direction des faibles lumières du village. Son voyage n'avait que trop duré, et bien qu'exténué, il était bien content de retrouver son "chez-lui"."
Est-ce que vous pensez que ça convient, ou je m'étend un peu plus sur son retour ?
Shadowlight , le 10 novembre 2023 15:25
Hello asphalte.
De mon point de vue, c'est suffisant pour lever l'ambiguité que j'avais ressentie.
Mais je laisse Saule avoir le dernier mot.
saule , le 11 novembre 2023 19:24
D'accord avec Shadowlight : l'ajout fonctionne très bien 😃.
Bon, les corrections dont on parlait (c'est un peu long, accroche-toi) :
Pour les coquilles, la ponctuation et les redondances les plus grossières :
-"L'esprit de Rhonda, enfermé au sein de l'écrin complexe qu'était son cerveau, se faisait aspirer, drainé, par cette connexion effroyablement charnelle." Deux choses ici. La première : je remplacerais "au sein de" par "dans". La deuxième : le "drainé" au participe passé ne va pas dans cette tournure de phrase. Je te suggérerais plutôt de le mettre à l'infinitif, ou bien de changer légèrement la formulation : "se faisait aspirer, drainé dans cette connexion".
-"un sacrilège de la dernière forteresse de l'être humain, l'esprit" Ici, je remplacerais la virgule par deux points, mais c'est bien sûr très personnel.
-"Emplis des souvenirs de leur génitrice, les jumeaux monstrueux" Tu qualifies déjà les jumeaux de "monstruosités" à la ligne d'avant.
-"ils avaient appris le silence de la discrétion" L'idée de silence étant déjà comprise dans la discrétion, je ne vois pas bien ce que ce mot ajoute.
-"Ils entraperçurent alors une immense stature d’ours qui se dirigeait vers le village. Et une tension inédite commença à s'insinuer entre les jumeaux." Pourquoi séparer les deux propositions par un point ? Je les verrais plutôt d'une traite, reliées par le "et".
-"Farell, l'immense férailleur sortait de l'obscurité de la forêt" Il manque une virgule entre "férailleur" et "sortait".
-"et bien qu'exténué, il était bien content" Deux fois "bien". N'y aurait-il pas moyen d'en remplacer un par un équivalent ?
-"Les jumeaux, leurs esprits fusionnés dans une horreur partagée, observèrent Farell prendre la fuite" Je ne comprends pas bien cette phrase. Signifie-t-elle que les jumeaux ressentent de l'horreur ?
-"Puis, comme s'ils étaient mus par un seul désir" Le "comme s'ils étaient", je pense que tu peux t'en passer : il n'ajoute rien et augmente la distance narrative.
Maintenant, le dur du sujet (c'est sans doute un peu plus que ce que je t'avais annoncé, j'espère que ce n'est pas trop) :
La principale cause des lourdeurs de ton texte est que tu es trop démonstratif dans le champ lexical de l'horreur. Je m'explique : si tu dis qu'une chose est horrible, le lecteur le classe dans la cathégorie "horrible" de son esprit, il met un mot dessus, mais il ne ressent pas l'horreur ; en d'autres termes, tu racontes au lieu de montrer. L'idéal serait que le lecteur ressente l'horreur comme s'il la vivait, et pour ça, utiliser des mots du champ lexical correspondant est rarement efficace.
Je ne te ferai pas le détail de toutes les phrases où je vois cette lacune : ce serait indigeste, laborieux et contre-productif. Je vais juste choisir des passages représentatifs afin d'illustrer mon propos :
-"Sous l'ombre d'une lune ensanglantée, les jumeaux, entités d'une monstruosité impensable, s'adonnaient à un rituel atroce : le festin du corps maternel. Dégustant sa chair encore tiède, leurs griffes aiguisées effleuraient avec délicatesse le crâne de Rhonda, telle une caresse cruelle et déshumanisée. Leurs doigts grotesques grattaient la peau froide de sa tempe, dessinant des cercles pervers sur sa peau blême."
Typiquement, dans le premier paragraphe, je rentre beaucoup mieux dedans et la nausée me vient beaucoup plus facilement en enlevant les morceaux en gras. Un exemple de reformulation : "Sous une lune ensanglantée, les jumeaux s'adonnaient au festin du corps maternel. Dégustant sa chair encore tiède, leurs griffes aiguisées effleuraient avec délicatesse le crâne de Rhonda. Leurs doigts tortueux grattaient sa tempe froide, dessinant des cercles sur sa peau blème." Si je peux te donner un conseil d'ordre général : ne dis pas au lecteur ce qu'il doit penser, montre-lui et laisse-le faire le chemin tout seul ; c'est beaucoup plus efficace ainsi.
-"La singularité de leur conscience jumelle leur octroyait une coordination épouvantable" Dans la droite ligne de ce que je te dis plus haut, préfère des termes neutres ("grande", par exemple, même si ce n'est sans dout pas l'idéal). Si tu montres correctement ce que tu as à montrer, ton lecteur sera épouvanté, et d'autant plus que tu ne lui donneras pas le mot tout cuit.
-"Ses yeux, largement écarquillés, se figèrent sur la silhouette terrifiante d'une paire de créatures que même ses plus horribles cauchemars n'auraient pas osé engendrer. Les jumeaux monstrueux, sortis tout droit d'une dimension cauchemardesque, se tenaient là, devant lui."
Ici, tu enchaînes avec une description des créatures qui parle très bien d'elle-même, alors pourquoi les annoncer ? En temps que lecteur, on aimerait les découvrir en même temps que Farell. Je te donne un exemple de procédé que j'emploie parfois (à toi de voir si tu l'utilises ou si tu en trouve un autre) : "Il écarquilla les yeux sur..." points de suspension et tu enchaînes sur la description. Fais-nous sentir l'angoisse de Farell ;).
-"Sa gorge se noua d'effroi à cette pensée." On comprend bien que c'est de l'effroi. Le souligner en le nommant augmente la distance narrative.
Tu vois l'idée. Si tu souhaite creuser dans cette direction, je peux bien sûr t'aider à affiner couche par couche (dans la limite de mes capacités). À toi de me dire si tu souhaites faire ce travail (pour l'avoir fait et le faire encore, je trouve qu'il en vaut la peine).
J'espère ne pas te décourager, ce serait tout le contraire de ce que je veux faire !
Le chapitre ci-dessous comporte des scènes pouvant heurter la sensibilité du public.Si tu veux quand même le lire, il te faut créer un compte et le configurer "majeur".
Sous l'ombre d'une lune ensanglantée, les jumeaux, entités d'une monstruosité impensable, s'adonnaient à un rituel atroce : le festin du corps maternel. Dégustant sa chair encore tiède, leurs griffes aiguisées effleuraient avec délicatesse le crâne de Rhonda, telle une caresse cruelle et déshumanisée. Leurs doigts grotesques grattaient la peau froide de sa tempe, dessinant des cercles pervers sur sa peau blême.
L'esprit de Rhonda, enfermé au sein de l'écrin complexe qu'était son cerveau, se faisait aspirer, drainé, par cette connexion effroyablement charnelle. Ces parasites mentaux infiltrèrent le sanctuaire intouchable de leur génitrice, se gorgeant des souvenirs et expériences qui façonnaient l'identité de la femme.
Ce processus de parasitisme mental était intime et impudique à un degré déroutant, un sacrilège de la dernière forteresse de l'être humain, l'esprit. Les souvenirs de Rhonda s'évaporaient progressivement, aspirés par la curiosité vorace des jumeaux, remplacés par la réalité glaciale de l'existence des créatures. L'humanité de Rhonda s'évanouissait, dévorée par les pensées primales et bestiales des monstruosités.
Emplis des souvenirs de leur génitrice, les jumeaux monstrueux s'engagèrent dans une marche morbide vers le village voisin, leur appétit abyssal grandissant de minute en minute. La singularité de leur conscience jumelle leur octroyait une coordination épouvantable, chaque entité absorbant et partageant les savoirs de leurs proies respectives.
Leurs pas, guidés par les échos de Rhonda, les amenèrent vers les maisons les plus proches, situées aux confins du village. Ils se glissèrent furtivement dans l'obscurité, leurs corps grêles et difformes se mêlant aux ténèbres. Grâce à Rhonda, ils avaient appris le silence de la discrétion.
Ils entraperçurent alors une immense stature d’ours qui se dirigeait vers le village. Et une tension inédite commença à s'insinuer entre les jumeaux. Leur faim démesurée, exacerbée par la dévoration des souvenirs de leur mère, se muait en une compétition silencieuse et féroce. Ils savaient, avec une certitude glaciale, que la fin de l'autre signifierait un festin plus abondant pour celui qui resterait. Cette prise de conscience instilla une méfiance vicieuse dans leur esprit partagé, une discorde naissante qui menaçait de rompre leur unité monstrueuse.
***
Au crépuscule, alors que l'ombre du soir étendait son voile diaphane sur le paysage bucolique, Farell, l'immense férailleur sortait de l'obscurité de la forêt, en direction des faibles lumières du village. Son voyage n'avait que trop duré, et bien qu'exténué, il était bien content de retrouver son "chez-lui". Ses pas, sûrs et silencieux, étaient empreints de la précision du renard évoluant parmi les hautes herbes. Sa besace, telle une fidèle compagne, se balançait doucement au rythme de sa démarche, frappant sa hanche avec une régularité presque hypnotisante. C'est l'image chérie de sa femme Sheera, avec son sourire radieux qui rivalisait avec les premières lueurs de l'aube, et de sa fille Naela, incarnation de son bonheur, qui éclairait son chemin à travers l'obscurité oppressante de la nuit, tel un phare guidant un marin perdu.
Subitement, un hurlement perçant déchira la quiétude nocturne, provoquant une onde glacée qui parcourut l'échine de Farell. Ses yeux, largement écarquillés, se figèrent sur la silhouette terrifiante d'une paire de créatures que même ses plus horribles cauchemars n'auraient pas osé engendrer. Les jumeaux monstrueux, sortis tout droit d'une dimension cauchemardesque, se tenaient là, devant lui.
Ils étaient d'une maigreur pathologique, leurs corps déformés dans une parodie macabre de l'humanité. Leurs visages, étrangement anguleux, étaient éclairés par deux orbites d'un noir abyssal qui semblaient absorber la lumière environnante. Leur peau d'une pâleur spectrale, presque translucide, laissait apparaître un réseau complexe de veines bleutées et de muscles frémissants. Ils inspiraient à la fois une vulnérabilité effroyable et une puissance terrifiante, tels deux titans déchus capables de déclencher des cataclysmes.
L'un des jumeaux poussa violemment l'autre, refusant d'avoir un rival dans ce festin macabre qui s'annonçait. Celui qui avait été écarté, déconcerté, fixa son frère d'un regard mêlé de colère et d'incompréhension. Un grondement sourd, révélateur d'un ressentiment brûlant, résonna dans la gorge du premier, se transformant peu à peu en une colère froide et impitoyable.
La confrontation qui s'ensuivit fut d'une sauvagerie à peine croyable, rivalisant avec la férocité d'une tempête déchaînée en pleine mer. Les corps maigres des jumeaux s'entrechoquaient, leurs griffes acérées lacéraient l'air dans une danse mortelle. Paralysé par l'effroi, Farell assistait impuissant à ce spectacle de violence brute.
Un sentiment de terreur insidieuse s'insinua lentement en Farell, le faisant se sentir insignifiant face à cette scène d'horreur. La réalisation qu'il aurait dû être leur proie, que c'était lui qu'ils auraient dû traquer, fit monter les larmes à ses yeux. Sa gorge se noua d'effroi à cette pensée.
Cependant, malgré la peur qui l'envahissait, une détermination farouche s'ancra en lui. Il pensa à Sheera et à Naela, à leurs sourires complices qui faisaient éclore des papillons de joie dans son cœur, à leurs rires qui dispersaient les ombres de ses inquiétudes. Pour elles, pour la promesse d'un avenir en famille, il savait qu'il devait trouver la force d'agir.
Enfermé dans la cage de sa peur, Farell sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, chaque pulsation faisant écho aux coups et aux griffures que les jumeaux se lançaient. L'image de ces créatures inhumaines s'affrontant pour leur pitoyable suprématie était gravée dans son esprit, une scène d'horreur qui menaçait de l'engloutir.
Pourtant, malgré la paralysie qui menaçait de le submerger, malgré l'effroi qui faisait trembler chacun de ses membres, il savait qu'il devait bouger. Un filet d'air froid glissa sur son visage, chatouillant sa barbe hirsute et lui rappelant la réalité de la situation. Son instinct, cette voix basse et continue qui résonnait au plus profond de lui, lui criait de s'enfuir.
Il ferma les yeux un instant, cherchant à s'isoler du chaos qui régnait devant lui. Il se concentra sur sa respiration, tentant de calmer les battements affolés de son cœur. Il se remémora la tendresse de la main de Sheera entrelacée à la sienne, et le regard pétillant de Naela, reflet de leur amour partagé. Ces souvenirs étaient un remède contre la terreur qui menaçait de le submerger, lui offrant le courage de rassembler ses forces pour protéger le monde qu'elles illuminaient.
Farell rouvrit les yeux, sa détermination ravivée. Il n'était plus seulement un spectateur de l'horreur, mais un homme résolu à survivre. Il jeta un dernier regard horrifié aux jumeaux toujours en train de se battre, avant de tourner les talons et de se mettre à courir aussi vite que ses jambes musclées pouvaient le porter.
Les jumeaux, leurs esprits fusionnés dans une horreur partagée, observèrent Farell prendre la fuite, ses mouvements lourds et désespérés tranchant avec la grâce prédatrice de leurs propres corps déformés. Un instant, ils restèrent immobiles, leurs sens aiguisés analysant, calculant. Puis, comme s'ils étaient mus par un seul désir, ils se lancèrent à sa poursuite, leurs silhouettes se fondant dans l'obscurité comme des spectres affamés.
Leur course était silencieuse, une chasse orchestrée par la nature même de leur être. Ils étaient la faim incarnée, la terreur personnifiée, et Farell était devenu l'objet de leur convoitise morbide. Ils le rattrapèrent avec une facilité déconcertante, leurs corps maigres et agiles se mouvant avec une synchronicité parfaite.
Le férailleur se battit avec une vigueur surprenante, mais contre la force combinée des jumeaux, il était aussi impuissant qu'un agneau entre les griffes d'un loup. Ils le mirent à terre, leurs griffes déchirant sa chair avec une précision chirurgicale, leurs dents s'enfonçant dans ses muscles avec une avidité grotesque. Ils le démembrèrent avec une efficacité brutale, chaque morceau de sa chair étant une promesse de savoir et de souvenirs à dévorer.
Alors qu'ils consommaient le corps de Farell, ils s'abreuvèrent de ses connaissances, de ses compétences, de ses peurs et de ses espoirs. Ils apprirent de ses mains habiles, de son esprit rusé, de son cœur aimant. Ils ingurgitèrent son amour pour Sheera et Naela, et avec lui, une faim nouvelle et dévastatrice s'éveilla en eux.
Ils se redressèrent, le sang de Farell encore chaud sur leurs lèvres, et un désir ardent les consuma. Sheera et Naela, les noms résonnaient dans leur esprit comme un appel. Ils voulaient les connaître, les posséder, les dévorer. Ils voulaient s'imprégner de l'amour qu'il leur portait, de la douceur de leurs étreintes, de la lumière de leurs sourires.
Les jumeaux se tournèrent vers le village, leurs yeux brillant d'une lueur nouvelle, plus sombre, plus profonde. Ils savaient où trouver Sheera et Naela, Farell leur avait involontairement tracé le chemin. Ils se mirent en marche, leurs corps encore affamés, leurs esprits assoiffés de cette nouvelle quête.
Le village, plongé dans l'innocence de la nuit, ne se doutait pas de l'horreur qui s'approchait. Les jumeaux, porteurs de la mort et de la désolation, étaient désormais en quête de leur prochaine proie, guidés par les souvenirs volés à leur dernière victime.
— Iiiiiih ! Maman ! Sheera se réveilla en sursaut. — Maman ! appela encore sa fille. Sheera repoussa la couverture et lança ses jambes au dehors. — J’arrive, ma chérie. Elle rejoignit le petit lit de l’autre côté de la pièce et s’y assit avec précauti…
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