...nos émotions..., par MadBlackHands

Le type débarquait bel et bien de nulle part, Leyla n’aurait même pas su dire s’il tombait du ciel ou s’il venait tout juste d’apparaître entre les brins d&…




Chapitre 4: ...vives et intenses., par Wargen

Oh bordel !
Ce fut à peu prêt tout ce que Lucien réussit à penser lorsque qu'elle se jeta à son cou, lui parla (de quoi?) et pendant l'étreinte. En boucle, de manière insistante. Même après que la superbe petite blonde ait rompu le contact des lèvres et du charme.
 
Oh bordel !
 
Il se demandait comment il en était arrivé là. Non pas où il était, ni qui étaient ces... personnes, personnages devant lui. La petite blonde avait aspiré ces questionnements là. Mais il se demandait comment on pouvait physiquement en arriver là. Lascif, détendu, bien. Heureux ? Alors qu'il se trouvait dans un endroit et avec des personnes si chelou.
 
C'était Momo qui lui avait fait prendre un de ces nouveaux trucs chimiques sans qu'il ne s'en aperçoive ? Ça ne pouvait être que ça. En tout cas, ça marchait du tonnerre ! Jamais Lucien n'avait essayé de truc qui transportait aussi loin. Ça vous faisait rentrer dans votre cerveau, d'une manière terrible ! Cette petite blonde ! Mazette, il l'aurait rêvé que ça n'aurait pas pu être meilleur. Alice, qu'elle s'appelait, à priori. Comme dans le livre. Normal, si la drogue lui faisait vivre ses pensées...
 
Oh bordel !
 
En tout cas, il était tombé amoureux instantanément. Pas de chichi, franche et directe à souhait. Son fin visage enfantin doré reflétant un esprit vif et malin, sa longue et belle chevelure blonde bouffante élégamment travaillée, sa petite voie fluette et sensuelle, ses formes légèrement marquées tout juste comme il les aimait...
 
Elle faisait pâle figure, à côté, l'autre gonzesse. La Brune. La Marcheuse d'il ne savait plus trop quoi. Il n'avait même pas capté son prénom. L'est là ? Un truc du genre.
Pas moche. Ni jolie. Ni petite, ni grande. Ni grosse, ni maigrichonne. Un visage neutre qui ne faisait rien ressortir à part un teint un peu pâlot. Moyenne. Insipide. Rien de remarquable. En plus, Lucien était sûr qu'elle était timide et coincée...
 
Ce qui le surprit quand elle haussa la voix et que les éléments autour d'eux s’excitèrent comme une unique vague venant s'écraser sur un rocher. La rafale sur son visage reconnecta Lucien aux éléments alentours, aux deux nanas face à face, et à l'autre vioque avec son drôle de chapeau qui levait une tasse fissurée derrière la tête de la Brune.
 
-Eh, toi, l'vieux schnock, qu'est-ce tu fous ?
 
Le vieux bonhomme interrompit son mouvement, légèrement surpris. Il regarda Lucien avec un sourire mauvais aux lèvres, et reprit son geste.
La libido de Lucien prit les commandes. Ok, elle est commune, mais ça reste une fille, quoi.
 
Le temps se mit à s'écouler au ralenti.
Il vit les deux nanas qui se faisaient face, comme empêtrées dans un duel verbal.
Le drôle de bonhomme lapin blanc dont une patte battait rapidement la chamade sur le sol, tandis qu'une de ses mains enfoncée sous sa veste cherchait à faire ressortir un objet.
La face démente, au sourire mauvais, du vieux fou échevelé au chapeau incongru, qui abattait sa tasse sur la nuque de la Brune.
 
Lucien bondit en avant, bouscula la Brune qui émit un cri de surprise, attrapa la tasse avant qu'elle n'atteigne son but et s'affala sur le corps du vieux qui s'effondra sous son poids. Le fou gémit de surprise en touchant le sol, son chapeau roulant et laissant apparaître un crâne dégarni entouré d'une couronne touffue. Mais il réussit à donner un coup de récipient sur la tête du jeune homme. La tasse explosa en mille morceaux, tandis qu'un filet de sang commença à s'écouler de la plaie apparue au droit du choc. Lucien, un peu hébété, reprit rapidement ses esprits et asséna trois coup de poing dans la tête qui lui faisait face :
 
-Mais... Il va... Se calmer... le Vieux Schnock, bordel ?
 
Son assaillant semblait maintenant inerte au sol, le visage tuméfié. Lucien se releva doucement, époussetant sa veste humide et couverte d'herbes. Les trois autres protagonistes le regardaient en silence, comme muets d'inquiétude.
 
-Il allait t’assommer, la Brune, j'ai fait qu't'défendre !
 
Les lèvres de cette dernières bougeaient, comme si elle voulait émettre des sons, mais sans y parvenir. Le lapin blanc parvint finalement à sortir, d'une patte tremblante, l'objet de sa veste. Une énorme montre à gousset. La Blonde, Alice, s'approchait doucement. Elle posa délicatement et prudemment la paume de sa main sur la poitrine de Lucien. Sa voix se voulait douce et calme, mais laissait tout de même transparaître un léger vibrato, signe d'une tension sous-jacente :
 
-Oh, Lucien, pourquoi toute cette violence. Le... Le Chapelier est un ami, et...
 
-Trop tard, trop tard, on est en retard ! On est en retard !
 
Tous les visages se tournèrent vers la lapin blanc qui ôtait ses lunettes et rangeait son énorme montre sous sa veste d'un geste excité. La Brune et Lucien demandèrent, de concert :
-C'est quoi c'bordel ?
-Que se passe-t-il ?
 
Tandis que la lapin blanc prenait ses cliques et ses claques, le Chapelier commençait à être pris de tremblements, à grogner et de la bave commençait à couler de sa bouche ouverte. Alice leur fit face, peu rassurante :
 
-Il ne faut surtout pas que vous restiez ici ! Vite, il faut vous enfuir par là !
 
Elle indiquait une direction, en contrebas de la petite butte sur laquelle ils se trouvaient. Le lapin blanc dévalait déjà la pente dans une autre direction.
 
-Ne tardez pas, vite !
 
La Brune semblait quelque peu désorientée. Lucien la poussa en avant, et attrapa Alice par la taille :
 
-Pas question qu'on te laisse là, poupée, tu viens avec nous.
 
Alice gémit de plaisir tandis qu'il la calait sur sa hanche, enlaçant ses bras autour du cou du jeune homme. Puis Lucien se lança et dévala la pente à grande enjambées. Il dépassa très rapidement la Brune qui se traînait, la poussant au passage avec son bras libre pour la faire avancer plus vite. Alice ne semblait rien peser, aussi légère qu'une plume. Elle rigolait à chaque enjambée, et vint caler sa figure dans le cou de Lucien pour y glisser de petits bisous. Les grognements dans leur dos s’intensifièrent. Lucien se retourna pour voir, mais la pénombre cachait déjà l'endroit d'où ils étaient partis. Il remarque par contre que la Brune n'arrivait pas à suivre. Il attendit quelques secondes qu'elle les rejoigne, l'attrapa violemment de sa main libre pour l’entraîner. Déconcentré par Alice qui lui glissait des choses grivoises à l'oreille, il ne sentait pas son bras et celui de la Brune qui s'allongeait tandis qu'elle n'arrivait pas à suivre le rythme qu'il imposait. Le contact se rompit :
 
-Aïe, tu me fais mal, tu tires trop fort !
 
-Arrête ton char, c'est toi qui courre pas assez vite, feign...
 
Un hurlement sauvage retentit au loin derrière eux.
 
-Qu'est-ce que...
 
Alice les supplia :
 
-Vite, vite, ne vous arrêtez pas ! Lucien, il faut que tu portes la Marcheuse !
 
-Quoi ?
 
Devant le regard sévère d'Alice, Lucien ne discuta pas plus. Il s'accroupit :
 
-Vas-y, la Brune, monte sur mes épaules, fissa !
 
-Je ne m'appelle pas...
 
Alice la coupa :
 
-Marcheuse, nous n'avons pas le temps de nous chamailler. Vite !
 
La Brune pouffa, s'exécuta et vint caler ses cuisses autour de la tête de Lucien. Celui-ci se remit debout en soufflant, et reprit sa course à un rythme moins soutenu, asseyant de rester le plus stable possible. La pénombre semblait s'accentuer plus ils avançaient et descendaient. Même s'il était suffisamment costaud pour porter la Brune, Lucien regrettait le poids nul d'Alice. Ainsi que ces bisous et mièvreries.
Quelque chose de confus et d'horrible semblait se passer en haut de la colline qu'ils venaient de quitter. Alice, semblant comme voler à la surface du sol, courrait aux côté de l'équipage :
 
-Vite, vite, vite, fidèle écuyer, vous y êtes presque !
 
-On... pfffuuuh... y... pfffuuuh... est... pfffuuuh... presque... pfffuuuh. J'en... pfffuuuh... ai... pfffuuuh... pas fini... pfffuuuh... avec toi... pfffuuuh, poupée... pfffuuuh.
 
-Ihihihih !
 
Comme un fantôme se déplaçant hors de tout référentiel, Alice vint se planter devant Lucien tout en reculant à la même vitesse que lui, et se jeta à son visage pour l'embrasser. La Brune serra ses cuisses autour du cou du jeune homme :
 
-Attention !
 
Alice tomba à la renverse, sur les fesses, en poussant un petit cri de surprise. Lucien se prit les jambes dans une masse vivante qui feula et miaula sauvagement au contact. Avec la vitesse et la pente, il bascula en avant, sentant les cuisses de la Brune rapper sa tête et sa cavalière passer par dessus bord. Il roula au-dessus d'Alice pour ne pas la percuter et alla s'écraser en geignant dans l'herbe humide et spongieuse qui amortit sa chute. Il s'attendait à entendre la Brune crier, mais aucun son ne vint. Se mettant à quatre patte, il vit un large sourire s'évanouir dans la pénombre. La chevelure flamboyante d'Alice était bien là, mais la Brune semblait s'être volatilisée. Il se remit debout maladroitement, et aida Alice à se relever.
 
-Elle est où, l'aut' ?
 
Alice le regardait en secouant la tête, d'un air effrayé.
 
-Je n'en sais rien, je n'en sais rien. Tout est perdu ! Tout est perdu !
 
Des larmes se mirent à couler sur son beau visage.
 
-Mais non, rien est perdu, j'suis là, voyons !
 
-Mais... tu ne comprends pas ! Tout est perdu !
 
Elle se jeta dans ses bras en sanglotant, appuyant son visage larmoyant sur son torse.
 
-Mais non, j'te dis, tout va bien s'passer. Lulu est là, et il va s'occuper de tout.
 
Il caressa doucement ses cheveux, et laissa lentement descendre sa main dans le dos de la jeune fille.
 
-Oh, Lucien... Sans la Marcheuse...
 
-Tutut. Tout va bien.
 
Sa main descendit lentement un peu plus bas. A sentir les cheveux d'Alice dans son nez, et son corps sanglotant dans ses bras, un début de tension apparut à l'entrejambe de Lucien. Un sourire s'inscrit sur ses lèvres.
 
Un énorme rire sardonique retentit du haut enténébré de la colline. Alice se dégagea en reniflant, et regarda dans la direction du son en s'ébrouant.
 
Et dans un « pop » silencieux, comme surgit de nulle part, la Brune apparut devant eux en trébuchant et tombant à quatre pattes. Elle se releva maladroitement et les regarda, ahuri, pendant quelques secondes. Lucien lui trouva une figure encore plus pâle qu'au début, et un air totalement absent, vide. Puis elle se précipita trouver refuge dans les bras du jeune homme. Qui regretta la grosseur impromptue entre ses jambes. La Brune ne sanglotait ou pleurait pas. Elle tremblait simplement. Comme si... Comme si... Il n'en savait rien. Et tandis que Lucien serrait lentement ses bras autour d'elle, une voix féminine, terrible et gutturale, se fit entendre depuis leur point de départ :
 
-QU'ON LEUR COUPE LA TETE !




Ils courent, ils courent, par MadBlackHands

Elle crut plus d’une fois être sur le point de rendre l’intégralité de son déjeuner sur les baskets de ce pauvre Lucien. Sans trop savoir comment ni pourquoi, …