Chapitre 4: Vous vous excusez, par Wargen

Vous vous excuser en levant les deux mains, expliquant que vous étiez perdus dans vos pensées et réfléchissiez au moyen de pouvoir gagner quelques écus pour subvenir à vos besoins.
Pendant quelques secondes après la fin de votre explication, le gentilhomme vous toise silencieusement de ses yeux inexpressifs en se grattant le menton. Puis il se lance :
"Ainsi donc, mon cher... euh... ami, vous êtes dans le besoin. Il s'avère que vous pourriez m'être d'une grande aide concernant un petit tracas qui me concerne. Voyez-vous, une bande de brigands s'en est pris à ma modeste personne il n'y a pas plus d'une heure, et ils m'ont dérobé un bien précieux qui me tient à coeur."
Il sort, d'un geste vif, une belle lame courbe et argentée de sous son long manteau ample.
"Voici Filétoile, une merveilleuse lame elfique qui avait été offerte, il y a plusieurs centennaires, à notre noble famille par une grande reine elfe en gâge de gratitude pour les avoir aidé à repousser une horde de scarabés pustuleux qui tentait d'envahir leur royaume. Cette belle lame était accompagnée de sa soeur Courbe Lunaire, qui vient justement de m'être honteusement enlevée par ces vils malandrins. Que ne vous serais-je redevable, en haute estime mais également en écus sonnants et trébuchants, si vous pouviez me la retourner et ainsi venger l'honneur de ma grande famille".
Vous lui demandez plus de précision.
"Voyez, mon inestimable compagnon, une fois leur terrible méfait accompli, ces vils faquins s'en sont retournés, les jambes à leur cou, dans cette tour que vous voyez là-bas."
Le gentilhomme pointe son doigt en direction d'une sombre tour à moitié écroulée située à quelques kilomètres au loin, autour de laquelle semble pointer au ciel, tel les dents cariées, les pières tombales d'un vaste cimetière, et au-dessus de laquelle tourne en rond un essain d'oiseaux noirs de mauvais augure.
"Oh, grand héro, saurez-vous donner un peu de votre précieux temps pour réparer une injustice devant les dieux et ma noble lignée?"
En dessous de ses deux yeux inexpressifs se dessine un très large sourire.