A chaque pas, les grains de poussière s’envolent, dansent devant mes yeux et retournent à leur repos. Leur inertie n’est troublée que par les crocs de métal enfoncée dans la terre pour la meurtrir. C…
Le vent se lève soulevant peu à peu mes plumes les plus externes. L’air prend un goût piquant, comme lorsqu’il se charge avant l’éclair, le moment où le ciel si accueillant d’habitude devient léger et nous chasse vers le sol. Quand il faut s'habituer et croasser jusqu'à ce qu’Eol accepte de nous laisser emprunter ses chemins.
Un craquement silencieux déchiré l'air devant mes yeux. J’incline la tête pour mieux détailler le phénomène que je ne connais pas. Un coup de pression brutal, je saute et déploie mes ailes dans cette danse cent fois répétée. Un de ces grand primates apparaît, avec des brumes d’atmosphère que je ne connais pas. Un air plus lourd, plus chargé, plus vieux que celui que l’on respire d’habitude. Plus acide, plus malade, terrifiant.
Je survole un instant le second primate et son géant à quatre pate. Ils gâchent la terre, ouvrant des plaies béantes dont saignent des myriades d’insectes et de vers perdus pour la chasse car effarouchés et fuyants ou coupés en deux pourrissant déjà. Probablement une mâne offerte au soleil qui nous abandonne pour qu’il revienne demain. Rien de brillant laissé sur je pourrais emporter vers mon nid à trésors. Je reviendrai cette nuit, profiter du fruit de leur folie.
L’apparition et son vent acide semblent reparties, mais je continue mon chemin céleste. Les courants me portent vers cet arbre géant construit par les bipèdes sans ailes. Sa pointe rassurante me rappelle le bec d’une mère qui nous nourrit et sa hauteur nous protège des vents porteurs de mauvaises nouvelles.