La fraîcheur de la soirée chasse peu à peu la chaleur orangée que les derniers rayons de soleil posent sur les arbres. La brise danse entre mes cheveux, murmurant des messages dans une langue que nou…
Le Soleil, dans sa course silencieuse, teignait de ses couleurs chaudes le bleu s’assombrissant du ciel.
J’étais épuisé par ces heures de travail dans les champs, mais fier d’avoir accompli mon labeur.
À mes côtés, ma jument, calme, restait forte malgré des signes montrant qu’elle aussi profiterai bien d’un peu de repos.
Des cris d’oiseaux se firent entendre derrière moi. Un petit groupe de corbeaux s’envola du clocher en direction du sud.
Ce clocher était simple, bien loin des églises hautes et somptueuses des villes, mais il était le premier pas, et le centre, de notre futur communauté.
Et puis, on m’avait toujours enseigné que les églises étaient les maisons de Dieu, et que Dieu était présent dans toutes ses maisons. Sûrement qu’une plus humble demeure ne serait pas un soucis pour lui.
Bientôt, les nôtres logerons sur ces terres.
Il ne me restait que peu de terre à labourer, avant d’avoir le droit de rejoindre ma femme et ma fille.
Alors que ma jument et moi étions occupés à cette tâche, cette dernière leva la tête, regardant, intriguées, vers le couchant.
Je m’arrêtai, et regardai également.
Rien ne sauta à mes yeux dans ce paysage, quoi qu’une vague silhouette sembla se dessiner un moment, mais la sueur perlant au coin de mes yeux m’empêchai d’y voir clair.
Après quelques secondes, concluant qu’il n’y avait rien, je me mouchai dans une de mes manches, mal découpée et noircie par la poussière, replaçai mon chapeau plat, et tâtai le cou de ma compagne.
Les derniers mètres n’allaient pas se faire tout seuls.
A chaque pas, les grains de poussière s’envolent, dansent devant mes yeux et retournent à leur repos. Leur inertie n’est troublée que par les crocs de métal enfoncée dans la terre pour la meurtrir. C…