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Chapitre 1: La petite fille et la forêt, par Laurent

Une jeune fille vivait dans une humble chaumière, bordée de champs et d’une forêt sombre.

La petite fille vivait avec son père et sa mère, mais n’avait ni frère ni sœur.

Elle était curieuse, et n’avait de cesse de questionner ses parents sur le petit monde qui entourait la chaumière.


 


 

« D’où viennent les champs ? » demandait-elle.

« C’est ton père, et son père avant lui, et son père avant lui, et leurs pères encore, qui, depuis quinze générations, labourent le sol, et plantent des graines, pour donner la nourriture que l’on mange. » répondait sa mère.

« D’où vient l’eau ? » demandait-elle.

« Ce sont les nuages qui se forment au dessus des océans, et qui amènent leur eau jusqu’ici, la laissant ensuite pleuvoir sur le sol pour le nourrir, et alors l’eau le traverse et une partie termine dans notre puits. » répondait sa mère.

« D’où vient la maison ? » demandait-elle.

« La maison est faite de pierres, qui viennent d’une petite carrière plus au sud, et dont les blocs ont été acheminés par carrioles, et de bois d’une ancienne forêt au nord, dont les troncs ont été tirés jusqu’ici avec des cordes. » répondait la mère.


 


 

La curiosité de la petite fille n’était jamais rassasiée, aussi chaque jour posait-elle les mêmes questions à sa mère. Mais si ses premières questions étaient anodines, elle finissait toujours par poser celle qu’il ne fallait pas.


 


 

« D’où vient la forêt ? » demandait-elle.


 


 

Chaque jour, à ces mots, le visage de sa mère s’assombrissait.


 


 

« Ma fille, jamais tu ne devras pénétrer dans cette forêt. Il y a longtemps de cela, cette forêt a été maudite. Aujourd’hui, c’est un lieu dangereux, d’où personne ne revient jamais. »


 


 

La petite fille acquiesçait aux mots de sa mère, comprenant son ordre de ne jamais, au grand jamais, pénétrer dans la forêt.

Cependant, malgré les avertissements de sa mère, la curiosité de la jeune fille pour cette sombre forêt ne diminuait pas.


 

Un beau jour, ses parents durent se rendre en ville, et laissèrent leur fille seule à la maison, après tout, elle était assez grande pour ça.

Ils lui avaient préparer de quoi manger, et avaient fermé à clef la maison.

Avant de partir, sa mère lui avait rappelé la plus importante des règles.


 


 

« Ma fille, nous devons partir quelques temps. Nous seront de retour au plus tôt. Reste à la maison, et quoi qu’il arrive, ne va pas dans la forêt. »


 


 

La fille avait opiné du chef.

Désormais, la maison était vide, et la petite fille se retrouvait pour la première fois toute seule.

Les bruits de la maison lui faisaient un peu peur, alors elle alla chercher son doudou pour s’en saisir et se rassurer.


 

Après un peu plus d’une heure, le vent se leva, grandissant en force.

La porte se mit à trembler, faisant claquer son verrou métallique. Le vent sifflait dans les petits interstices de la roche, et le bois grinçait sous la pression.

La petite fille avait de plus en plus peur, et sentit les larmes lui monter aux joues.


 

Au moment ou sa première larme coula, tout s’arrêta. C’est alors que la porte s’ouvrir calmement.

La petite fille, encore apeurée, s’avança vers la porte ouverte, pour découvrir dans le sol une fleur d’un genre qu’elle n’avait jamais vu.

C’était une fleur à cinq pétales. Tous étaient noirs, excepté leurs bases rouges, formant comme un cercle pourpre entouré de ténèbres. La tige de cette fleur, quant à elle, était d’un vert sombre, et hérissée d’épines.


 

La petite fille trouva cette fleur magnifique, et la cueillit. À cet instant, un petit nuage de fumée se dégagea de la tige fraîchement coupée.

Une autre fleur similaire sortit alors du sol, un peu plus loin.

La petite fille hésita, elle voulait cueillir cette fleur aussi, mais elle se souvenait des paroles de sa mère.


 

Après un temps de réflexion, elle avança vers la fleur. Après tout, elle n’avait pas le droit d’aller dans la forêt, mais elle pouvait s’en approcher.

Cet ainsi que, fleur après fleur, la petite fille s’approcha sans s’en rendre compte de la forêt.

Arrivée à son seuil, la petite fille se figea.


 

Une nouvelle fleur venait de pousser, juste de l’autre côté de l’orée de la forêt. La petite fille la voulait, mais elle avait peur de la forêt. Un vent froid, presque glacial, surgit de la forêt, et entoura la petite fille.


 

Gelée et grelottante, il lui fallu quelques secondes pour se rendre compte qu’une voix sifflait dans le vent.


 


 

« Petite fille, je suis la gardienne de ce lieu. Vient donc te réchauffer entre mes arbres. »


 


 

La petite fille avait peur.


 


 

« Ma mère m’a interdit d’aller dans la forêt. »

« Pourquoi donc? »

« Elle m’a dit que la forêt est maudite. »


 


 

Un sifflement surgit de plus bel, comme si le vent était en colère.


 


 

« Petite fille, cette forêt est magique. Elle peut faire des choses que les gens ne comprennent pas. Quand les gens ne comprennent pas quelque chose, ils en ont peur, et disent des choses méchantes. »

« Mais c’est ma maman, et elle m’a dit de ne pas entrer dans la forêt. »

« Petite fille, tu as froid, fais donc un pas, l’air sera plus chaud. Un seul pas. Tu pourras alors sortir si tu le désire. »


 


 

Les mots de la gardienne résonnaient dans la tête de la petite fille. Effectivement, un seul pas, ce n’était pas beaucoup.

Après un temps de réflexion, elle fini par céder, et fit un pas dans la forêt.

Soudainement, le vent sifflant cessa, et l’air devint doux et agréable.


 


 

« Il fait bon ici. »

« Tu vois, petite fille, je ne t’ai pas menti »

« Oui, vous avez dit la vérité. »

« Mais oui, je ne suis pas méchante, je ne te veux que du bien. Rejoins moi dans le cœur de la forêt, petite fille. »

« Je ne sais pas si je peux venir. »

« Petite fille, je ne t’ai pas menti, tu peux me faire confiance. Tu sera rentrée avant le retour de tes parents. »


 


 

La forêt n’avait pas menti, la petite fille s’en rendait bien compte. Après tout, peut-être que c’était vrai. Peut-être que sa mère disait des choses méchantes sur la forêt car elle avait peur.

Alors, la petite fille avança, s’enfonça dans la forêt.

Elle ne le vit pas, mais derrière elle, les arbres firent disparaître les champs et la chaumière.

La petite fille marcha longtemps, guidée par les fleurs noires, avant d’arriver devant une petite clairière.


 


 

« Petite fille, voici le cœur de la forêt. Avance. »


 


 

La petite fille s’avança donc.


 

L’air y était plus doux encore, l’herbe rase était d’un vert éclatant, tout un tas de fleurs différentes étaient présentes ça et là, et surtout, au centre, trônait un saule pleureur imposant.

Son tronc était large, dur, et ancien. De ses branches tombaient en cascades des milliers de feuilles semblables à des lianes.


 

La petite fille trouvait cet endroit magnifique, et magnifique il était.


 


 

« Tu me vois enfin, petite fille. »


 


 

Étrangement, le ton de la voix de la forêt avait changé. Il était devenu un peu plus menaçant, et la petite fille recula d’un pas.


 


 

« J’ai faim, petite fille. »


 


 

Son ton était encore plus menaçant. La petite fille comprit qu’elle devait fuir, et alors qu’elle allait prendre ses jambes à son cou, une racine de l’arbre lui saisit la cheville droite de la petite fille.


 


 

« Tu vas me nourrir, petite fille, je vais absorber ton énergie, et tu fera ensuite partie de moi. »


 


 

Désormais, la voix était clairement maléfique, et semblait prendre plaisir de la situation.

La petite fille avait fait une erreur, elle le savait, mais il était trop tard.

Les racines s’enroulèrent autour de la petite fille, et l’emmenèrent sous terre.


 

À l’orée de la forêt, bordant les champs et la chaumière, un nouvel arbre apparut.


 

Quand les parents de la petite fille rentrèrent enfin chez eux, ils ne purent trouver qu’une maison vide, la porte ouverte, et devant elle, une fleure à cinq pétales noirs, dont la base était rouge, formant comme un cercle pourpre entouré de ténèbres, la tige d’un vert sombre, et hérissée d’épines.