Chapitre 2: En orbite, par ZOU

Oui, je te rejoins dans le firmament, là où six planètes sont alignées. Je suis enfin libérée de ce carcan qui enserrait ma poitrine et mon cœur. En fait, c'était une insuffisance cardiaque. Le sang n'irriguant pas correctement mes poumons, j'avais une sensation d'étouffement. Puis, c'est sûrement un petit caillot coincé dans mon artère fémorale qui a provoqué ma paralysie. Mes maîtres s'inquiétaient chaque fois que j'ouvrais grand ma gueule pour respirer. D'habitude, les chats n'ouvrent la gueule que pour miauler ou pour bailler. De même, ils se désespéraient de voir que je n'avais pas touché à ma gamelle pourtant remplie d'une délicieuse pâtée. Moi, je faisais semblant que tout allait bien; Je ronronnais quand ils me caressaient et me déplaçais tant bien que mal dans toutes les pièces de la maison. Je grimpais même sur leur lit et posais une patte sur leurs visages endormis, comme pour veiller sur leur sommeil. Mais ils ne furent pas longtemps dupes de ce stratagème Après avoir passé deux mois enfermée (moi qui avait écumé tous les champs et les jardins alentour) à avaler trois cachets de médicaments par jour, ils ont enfin compris qu'il fallait me laisser partir. Et je fus soulagée quand cette gentille dame qui m'avait déjà examinée trois fois, me piqua délicatement l'arrière train, ce qui eut pour effet de m'endormir profondément . La suite, je ne m'en souviens pas. De là où je suis, j'admire plus de douze levers et couchers de soleil dans une journée, et je ne m'en lasse pas.