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Il pleuvait ce jour.
Je levai la tête vers le ciel. Il était noir. Il était menaçant.
C’était comme s’il était emplit de rage, de haine pure, d’en envie irrépressible de destruction.
N’importe qui serait allé se réfugier chez lui. N’importe qui. Pas moi.
J’étais seul.
J’étais toujours seul.
Ho, les gens n’avaient pas oubliés, non. C’était… inoubliable. Non, ils étaient simplement retournés à leurs vies, leurs trin-trin quotidien.
Les choses étaient ainsi faites.
Les gouttes frappaient mon visage.
Aucune larme n’avait coulée depuis ce moment. J’aimais à me laisser penser que la pluie coulant sur mon visage était comme un substitut.
Quelque part, j’essayais d’y croire.
Aujourd’hui, c’était plus difficile.
Le ciel m’en voulait. Il était sur le point de déchaîner toute sa colère sur moi.
Depuis combien de temps étais-je là, trempé par la pluie, regardant le ciel, statique, le provoquant de mon regard, le mettant au défis de faire déferler ses enfers sur moi.
Je ne savais pas.
Je ne savais jamais pour combien de temps je venais ici.
Mon manteau claquait sous la pluie. Ce même manteau qu’elle m’avait offert avec mon propre argent, si innocente.
Elle s’était même trompée de taille, et on avait dû retourner au magasin ensemble pour trouver la bonne.
Elle était si souriante alors.
Chaque matin, je prenais bien soin d’enfiler ce manteau devant elle, avant de la mettre dans la voiture et la déposer à l’école.
J’aimais ce manteau. Il était en cuir beige, descendant jusqu’à mes chevilles, une poche intérieure à gauche, deux grandes poches sur le devant.
Elle m’avait réellement surpris avec ce cadeau.
- Tu devrais te protéger de la pluie. Tu vas tomber malade.
Je reconnaissais la voix de mon chef. Elle était usée par ses années d’alcoolisme, grave, mais étonnement douce. Lui était pareil. Il avait des rides, le corps penché, ses yeux n’étaient plus aussi vif qu’alors, mais inspirait confiance et respect.
- Parles pour toi.
Il ricana légèrement.
- Aller, viens, on a du taff.
Sans rien ajouter, il retourna à sa voiture. C’était une berline noire. Je lui trouvais une aura sinistre.
Après quelques instants, je pris une grande inspiration, et baissa la tête.
- Je dois y aller ma chérie. J’ai du travail. Je reviendrai très vite, je te le promet.
Le silence me répondit.
Je tournai les talons, et me dirigeai vers la berline.