Isekai personnalisé, par Lyn

Salut à toi pauvre mortel, si tu lis ces lignes, il est temps que tu apprennes que tu viens de décéder. (ouin, ouin, je sais c’est moche, écoute, il y a pas mort d’homme – hum.) Il est ainsi de mon d…




Chapitre 1: Surprise au réveil , par R.Th

 

Allez Thierry. On se lève. Ca a cogné fort cette fois ! Je ne sais pas ce que Marco t’a vendu cette fois, mais manifestement c'était du lourd. Au moins tu n’as plus mal au crâne. D’ailleurs, je ne le sens plus du tout. Il ne gratte même pas.

Tiens ! C’est quoi cette substance gluante sous mes doigts ? Je me suis endormi dans une poubelle ou quoi ? Il faut que j’ouvre les yeux pour voir ça. Ah oui, c’est une rue crade. Mais pourquoi mon oeil droit ne s’ouvre plus ? Ah si, mais c’est bizarre, j’ai l’impression qu’il regarde mon menton, je dois encore être défoncé. Ce n’est pas grave, ça ira mieux dans quelques heures.

D’ailleurs, quelle heure est-il ? Le ciel est gris blanc, assez sombre, comme de la cendre. Tôt le matin ou tombée de la nuit ? Que dit ma montre. Tiens, je ne trouve plus mon bras gauche. Pourtant je le sens encore. Où est-il ? Un peu plus loin sur ma droite, il me fait coucou. Sa peau est plus bleuté que dans mon souvenir. Attrapons-le, il sera toujours temps de le remettre plus tard, quand je serai plus réveillé.

Pouah ! Je me traine, c’est long, je n’ai pas mal, mais j’ai l’impression de trottiner plus difficilement qu’un nouveau né. J’ai une démarche de mec bourré au ralenti. Tiens, voilà Marco ! À l’entrée de la ruelle, il a encore l’aiguille dans son bras et son regard est vitreux. Je ne me rappelais pas que son visage était si bleu. Il doit être en plein trip encore. Je l'envie un peu, mais il va bientôt falloir que j’aille bosser. Et avant il faut que je prenne une douche, donc il faut que je passe par chez moi et que je mange un morceau.

Je me ferais bien un peu de cervelas. Si le magasin est ouvert, je passerai en prendre tout à l’heure. Ca doit encore se vendre. Allez Thierry, encore un effort et tu seras au bout de la rue. Oh ! Mais c’est madame Vermont, la voisine du deuxième, elle a toujours été gentille avec moi. Allez ! Je vais lui faire un signe et lui dire bonjour.

“Grunt !”

Ouh là ! C’est ma voix, ça ? Et mon haleine qui sent le fond de cage de hamster abandonné au soleil pendant E jours ? Je comprends qu’elle soit partie en courant et que les gens s’écartent sur mon passage. Mais c’est un peu vexant quand même. Et pourquoi ils ont envoyé les flics ? Ils semblent avoir peur aussi, le quartier doit craindre vraiment. Et ils m’envoient des petits moustiques de métal qui font mal. C’est chiant ! Ils ne peuvent pas me foutre la paix ? Je vais finir par m’enerver.

“Grunt !”

Ils sont partis. Mais mon coup de colère a fait tomber un truc devant mon visage. Ca ressemble à une vieille éponge tout entortillé en forme de noix, mais en plus visqueux. Ca semble attaché à ma tête. Autant l’y remettre.

Il y a un truc qui bouge sur ma gauche. Ah, ce n’est rien, ce n’est que mon reflet dans la vitrine. Mais attends, mon oeil pendouille vraiment et j’ai la moitié du crâne qui manque. C’est mon cerveau qui trainait devant mes yeux et mon oeil droit est sorti de son orbite. J’ai moi aussi le teint bleuté.

Oh merde ! Mon pauvre Thierry je crois que t'en tiens une bonne là. Ou alors, t’es vraiment un putain de zombie. Rentre chez toi te coucher, ça ira mieux demain

Mais non, ça y est mon grand, tu commences à comprendre, toutes ces années à gâcher ta vie selon tous tes proches, ils riraient bien s’ils apprenaient que même mourrir, tu n’avais pas su le faire correctement. Toute l’histoire de ma vie et de ma mort manifestement.

Quelqu’un ouvre une porte sur ma droite.

“Vous êtes Thierry Manadent ?

-Grunt !

C’est bien ma veine, il m’a fallu attendre d'être mort pour enfin décrocher un job. Plus qu’un logement décent et une petite amie et je ferai le bonheur de ma mère.