La Vie de Rêve, par LéaLune

La lumière du matin perçait doucement à travers les rideaux en lin blanc, baignant la chambre d’une chaleur douce et réconfortante. Claire s’éveilla lentement, comme chaque jour, avec cette sensation…




Chapitre 2: Vacillement, par Ookpik

Max eut un de ses réveils que l'on a parfois. Soudains. Les yeux grands ouverts, sans avoir ressenti la moindre sortie progressive du sommeil, sans ressentir la moindre fatigue résiduelle. Il vérifia l'heure, alors que la chambre était encore plongée dans un bleu sombre, froid, silencieux. Les rideaux en lin blanc étaient teintés de nuit. Claire dormait encore, et cela lui glaça le sang, car il ne s'était encore jamais réveillé avant elle jusque là. 

Et surtout, le collier qu'il lui avait offert hier soir… Il y en avait à présent plusieurs sur sa table de chevet. Une dizaine. Peut-être une vingtaine. Max étouffa un juron et sortit, le coeur battant, le plus silencieusement du lit. Il fit un effort pour ne pas s'empresser de ramasser tous ces colliers d'orfèvre en or blanc, parfaitement identiques, car s'il ne fallait absolument pas que Claire les voit, et il ne fallait pas non plus la réveiller, jonglant entre vitesse et discrétion, retenant même son souffle pour qu'il n'effleure pas le visage de son épouse. Il sursauta une première fois lorsque la machine à café programmée s'enclencha en contrebas dans la cuisine avec un boucan qu'il jugea d'enfer, signalant qu'il ne restait plus beaucoup de temps avant que Claire ne se… Il sursauta une seconde fois alors que son téléphone se mit à sonner. Cette fois, il se précipita, fourra ces fichus colliers dans la poubelle à couvercle basculant, cachette improvisée et provisoire, et se précipita hors de la chambre avec son téléphone hurlant. Juste à temps car le matin apparut subitement pour baigner la chambre dans une chaleur douce et réconfortante.

En arrivant dans la cuisine, un plateau de viennoiseries, de fruits, et de pain frais, de beurre, de confiture, l'attendait, et les tasses de café s'y étaient déjà téléportées. Max ne montra aucun signe de surprise, et se contenta de remonter vers leur chambre avec le petit-déjeuner.

Max s'étonnait encore qu'il soit si bon menteur, mais après tout, il avait fait cela toute sa vie.

Installant son butin sur le lit et reprenant place à ses côtés, il constata que son épouse était entrain d'examiner à nouveau le collier d'or blanc. 

Si Max en rigola, il était horrifié intérieurement. Il avait toujours été parfait, jusque-là. Comment, d'où venait ce petit bedon étranger ? Décidément, quelque chose n'allait pas aujourd'hui, et si le petit-déjeuner se passa merveilleusement, et que tout était absolument délicieux, il voyait bien que Claire n'était pas comme d'habitude. Et alors que son joli regard se perdait dans une pensée mélancolique, elle laissa échapper.

Claire sourit, mais ne répondit pas.

Claire s'empourpra mais ne bougea pas, savourant le contact de l'homme qu'elle aimait, fermant les yeux alors qu'il enfouissait tendrement son visage contre lui, tandis qu'on pouvait apercevoir, par la fenêtre de leur chambre, un dragon rose avec une trompe et des oreilles d'éléphant traverser le ciel.

Plus tard, alors que leurs chemins se séparaient pour le travail, Max rappela sa belle-mère.