Quelques minutes plus tard, après avoir entendu cette voix: paniquée, Tesse se précipite sur les lieux. Effectivement, elle découvre la petite Philogone totalement paniqu…
Nous voici de retour chez la famille Kadaquess.
Philogone dort paisiblement, blottie contre Will. Elle vient de sortir d'une méningite, et sa proximité avec lui semble la rassurer.
Mais cette nuit-là, ses rêves prennent une tournure étrange; elle se trouve dans une vaste pièce, baignée d'une lumière tamisée: autour d'elle, des silhouettes floues se déplacent en silence. Soudain, elle ressent un contact glacé sur son bras.
Une sensation désagréable, comme si on lui effleurait la peau avec de la glace; Elle frissonne, et dans son rêve elle regarde son bras, mais il n'y a rien.
Puis, cette froideur se déplace lentement jusqu'à son ventre, comme un souffle glacé qui la traverse: Elle essaie de bouger, mais son corps est comme paralysé. L'angoisse monte en elle. Elle s'agrippe inconsciemment à la couverture, et son visage se crispe; même dans le sommeil.
“Non! Arrêtez…” Murmure-t-elle dans son rêve.
Mais les sensations persistent. Un poids s'installe sur sa poitrine, oppressant et lourd; Elle rêve que quelque chose est posé sur elle, une présence invisible qui la gène. Elle respire difficilement et dans son rêve, elle voit Will couché à côté d'elle, mais il est inerte; comme si il ne pouvait pas la protéger.
D'un coup, une chaleur agréable se diffuse dans ses jambes, lui rappelant les rayons d'un soleil d'été. La sensation est douce, réconfortante, mais brusquement elle change: la chaleur devient brûlante, presque insupportable; comme si ses jambes étaient en feu. Philogone gémit doucement, et finit par se réveiller brusquement.
Elle ouvre les yeux, confuse, les sensations de son rêve encore vives dans sa mémoire; elle tend la main, cherchant la jambe de Will, pensant qu'il a pu se faire mal, mais elle ne trouve rien d'anormale.
“Will, est-ce que tout vas bien?” Murmure-t-elle encore à moitié endormie.
Ses doigts effleurent son bras, mais tout est normal; aucune blessure, aucune cicatrice: ce n'était qu'un rêve, mais les sensations étaient si réelles…
Will, à moitié réveillé par les murmures et les mouvements agités de Philogone, fronce légèrement les sourcils. Sa respiration est lourde, mais il semble percevoir quelque chose dans l'agitation de sa petite nièce: il se tourne doucement vers elle, encore engourdit par le sommeil.
“Qu'est-ce qu'il y a, Philogone? Un mauvais rêve?” S'inquiète-t-il en parlant d'une voix rauque mais douce.
Philogone, encore troublée par les sensations étranges de son rêve, hoche faiblement la tête.Elle serre davantage la couverture, cherchant des mots pour expliquer ce qu'elle vient de vivre, mais tout lui paraît flou.
“Je… j'ai senti des choses. Comme si tu… tu avais mal. Mais je te touchais, et il n'y avait rien; c'était bizarre…” Répond-elle, sa voix tremblant légèrement.
Will passe une main réconfortante sur sa tête, essayant de la rassurer malgré sa propre fatigue.
“C'était juste un rêve, Philogone. Je vais bien! Tu vois, je suis là! 😃" Déclare-t-il en posant sa main sur la sienne.
“Tu sais, parfois les rêves nous jouent des tours! Il peuvent te faire croire que tu ressens des choses qui ne sont pas réelles.” Ajoute-t-il en la réconfortant.
Philogone cependant, n'est pas totalement convaincue.
“Mais c'était tellement vrai… Je sentais la glace, la chaleur… et toi, tu ne pouvais pas m'aider! 🥺" murmure-t-elle, sa voix se brisant légèrement.
Will soupire doucement et tire Philogone contre lui, la serrant contre son flanc.
“Je suis là maintenant, et rien de tout ça n'est vrai. Tu es en sécurité avec moi.” assure-t-il en caressant ses cheveux.
“Les rêves, c'est comme ça; parfois ils nous font peur, mais ils ne peuvent rien contre nous. Maintenant, essaies de te rendormir.” Poursuit-il, la voix douce et apaisante.
Philogone ferme les yeux, encore secouée par la réalité troublante de son rêve. Mais peu à peu, les battements de son coeur se calment; elle sait qu'elle est éveillée, que les sensations sont loins, mais l'inconfort persiste, comme une ombre accrochée à ses pensées.
Après un long moment de silence, sa voix faible s'élève à nouveau dans l'obscurité.
“Tu crois que je vais encore rêver de ça? Que je vais ressentir ces choses étranges?” demande-t-elle, presque en chuchotant.
Will réfléchit un instant avant de lui répondre, gardant un ton calme et apaisant:
“Je ne pense pas: et si tu rêves encore, je serais là; tu pourras toujours me réveiller. Promis.” répond-t-il d'une voix rassurante.
Avec ces paroles, Philogone finit par se laisser aller à un sommeil plus calme, son esprit retrouvant peut à peut la paix, entourée de la protection rassurante de Will: les sensations de son rêve s'estompent, mais restent présentes en elle, comme un souvenir étrange et inexplicable.