Möbius temporel, par EricTurre

Il se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Les draps se tendirent sous ses mains crispées et raides comme des serres. En dépit de la terreur qui l'habita soudain, il parvint à se concentrer, malgré…




Chapitre 2: Antworten, par Heizan

Ce contact avec la réalité sembla un instant calmer son esprit agité. Un flot de pensée jaillit comme un éclair dans sa tête et provoqua une vague de douleur dans sa boîte crânienne. Il se vit dansant et chantant, un sourire calculateur sur le visage, serrant fermement un microphone dans sa main droite dont les ongles étaient peints en rouge. Rouge, il vit du rouge, sur ses lèvres, ses cheveux, ses ongles, ses orteils. Il se mit à parcourir la pièce à la recherche d’un miroir. 

Il pénétra dans ce qui ressemblait fort à une salle d’eau et contempla son reflet. Une barbe parfaitement taillée, et un maquillage vulgaire qui avait coulé sur ses joues. Il se détailla des sourcils au menton, essayant de reconnaître un seul trait de ce visage qui aurait dû, à l’évidence, lui être familier. Une panique mortelle s’empara de lui, et des tremblements dus au désespoir le propulsèrent au sol où il se coucha en position fœtale, suffoquant. Il laissa passer la crise, se livrant entièrement à son état d’anxiété, jusqu’à ce qu’un certain rythme, imposé par sa respiration saccadée, s’installe. Les va et vient de l’air qui entrait et ressortait de ses poumons prirent petit à petit la vitesse d’un autre son présent à ses oreilles. En se concentrant sur ce phénomène nouveau, il reconnut bientôt distinctement le tic-tac d’une horloge pendulaire.

En douceur, il se redressa, faisant attention à conserver toujours un minimum de trois appuis sur le sol froid, sentiment rassurant qui lui rappelait la réalité tangible des choses. Son corps lui obéit finalement et il retourna dans la pièce où il s’était réveillé, avec le lit en désordre et les draps désormais répandus sur le sol. Dans un éclair de lucidité, il leva la tête et aperçut l’horloge. Elle indiquait huit heures passées.

Fort d’une détermination soudaine, il se mit en tête de détailler l’endroit où il se trouvait. A défaut de savoir qui il était, il lui faudrait découvrir où il se trouvait. La pièce était sombre, petite et ne possédait pas de fenêtre. Sur la petite table qui accueillait déjà une lampe de chevet, il vit un journal froissé dont le titre lui sauta aux yeux : Französische Spione enttarnt !

Il comprenait cette langue, et il se mit en devoir de lire le contenu de ce journal. Il n’y était question que de guerre et d’espionnage, ainsi que des solutions pour y mettre un terme. L’une d’elle était celle d’un certain docteur, et avait un rapport avec les rêves, mais il ne saisit pas toute les explications scientifiques qui suivaient. Il reposa le journal dans un accès de rage et fut pris d’une fulgurante envie de vomir. Il se précipita aux toilettes et rendit tout ce que son corps contenait encore, c’est-à-dire pas grand-chose, si ce n’était un petit comprimé bleu à moitié mâché et pas plus gros qu’un ongle.




Rouge comme..., par Mello

Surpris, il tendit les doigts afin de s'emparer  du cachet gluant de bave. La sensation sur sa peau lui évoqua un paysage blanc, froid, vide. Fronçant les sourcils, il approcha sa trouvaille de ses y…