Concours de Nouvelles : Rêve, par information.the.root.book

🌠 Plongez dans le "Rêve" : 2ème Édition de Notre Concours de Nouvelles CollaborativesChers membres de The Root Book,Suite au succès retentissant de notre première &e…




Chapitre 1: Möbius temporel, par EricTurre

Il se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Les draps se tendirent sous ses mains crispées et raides comme des serres. En dépit de la terreur qui l'habita soudain, il parvint à se concentrer, malgré la pénombre, sur la pièce dans laquelle il se trouvait. Etait-ce sa chambre ? Dans l'instant, il ne parvint à le dire, car il lui fut impossible de réfléchir. Des hypothèses, des mots et enfin des images se bousculèrent au gré d'un torrent informe et brûlant qui vrilla dans sa tête au gré des flux de sang dans ses tempes.

Il prit soudain conscience de sa nudité, du moins pour le haut de son corps. La peur le gagna alors à l'idée de soulever le drap en dépit de la couverture qui pesait dessus lourdement. Qu'allait-il constater ? Des éclairs morbides se mirent à claquer pour envahir son crâne, sa nuque, sa poitrine, son dos, ses bras, ses mains, ses doigts, sans qu'aucune cellule musculaire n'y échappât, mais rien en dessous de sa taille. Sa cervelle fut submergée par une terreur inextinguible à l'idée de découvrir une horrible vérité.

Il respira profondément plusieurs fois afin de se donner du courage et de vaincre la peur. Il ferma ses yeux quand il rejeta d'un geste brusque drap et couverture. Il les rouvrit progressivement. Ses jambes étaient bien là, ce qui le soulagea momentanément, car non seulement elles étaient serrées dans des bas résille aussi noirs que l'abîme qui tiraillait des tripes, mais ses doigts aussi s'empressèrent malgré tout de vérifier et de confirmer, sous ses poils couverts de sueur, qu'elles étaient de peau et de chair. D'abord insensibles, ses cuisses ressentirent la pression des doigts, ce qui atténua une partie de sa terreur. 

Il s'assit au bord du lit sans se préoccuper de sa nudité. Il prit sa tête dans ses mains et se massa les tempes dans l'espoir de disperser au plus vite les douleurs qui explosaient dans sa cervelle. Puis, il se risqua malgré tout à se redresser et à sortir de ce lit qui ne faisait qu'accentuer la chaleur malsaine qui circulait à l'intérieur de son corps. Il jeta un bref regard sur les draps dont la couleur bien que difficile à définir laissèrent apparaître malgré tout des motifs spiralaires. Il ressentit à leur vue un bref étourdissement sans qu'il pût comprendre pourquoi. Il prit conscience, bien qu'abattu à force de trembler et de suer, qu'en fait il était noyé dans le tourbillon des questions sans réponse, dont la plus importante s'imposa à son esprit et fit éclater toutes les autres pensées. Il eut l'impression qu'un coup de poignard le transperça devant ce qui se révéla être l'évidence même. 

Il était incapable de répondre à la question suivante : Qui suis-je ? Elle avait jailli dans son crâne en créant une réaction en chaîne parmi ses neurones. Il parvint néanmoins à ouvrir la bouche et à onduler les lèvres en espérant pouvoir articuler un son. Il était persuadé au plus profond de lui-même qu'il pouvait parler. 

- Wer bin ich ?

Il fut surpris que les mots qu'il venait d'expulser ne correspondissent pas à ceux qui avaient vu le jour dans son esprit. Il ne parvint cependant pas à aller plus loin dans son analyse de la situation, car son attention se reporta immédiatement sur ses jambes qu'il ne sembla plus ressentir et reconnaître dans l'instant. Son regard effrayé glissa alors des deux pieds qui devaient être les siens jusqu'à son entrejambe qui ne laissait aucun doute sur son identité sexuelle s'il en avait eu la moindre notion. Il s'arrêta un long moment sur les bas résille noirs qui emprisonnaient une multitude de poils et l'interpellaient sans savoir pourquoi. Il sentit une incohérence sans parvenir véritablement à la cerner. Les angoisses submergèrent à nouveau tout son être. Les suées ne firent qu'augmenter et inondèrent son corps qui en devint totalement poisseux. Il lui fallait partir, trouver de l'air et mettre fin à cette souffrance. Il sentit soudain la froideur du sol. C'étaient donc bien ses pieds et il pouvait donc marcher.




Antworten, par Heizan

Ce contact avec la réalité sembla un instant calmer son esprit agité. Un flot de pensée jaillit comme un éclair dans sa tête et provoqua une vague de douleur dans sa boîte crânienne. Il se vit dansan…