Chapitre 1: Une histoire de chance, par R.Th

“Et voici qu'arrive notre nouveau concurrent. Chers amis, accueillons le en l’applaudissant bien fort.”

Une nuée de claquement et de cris m’accueille alors que je franchis le pas de la porte lumineuse. De l’autre côté, j’aterris sur un plateau télé où un présentateur m'attend devant une grande roue.

“Ah ! Vous voici ! Approchez, n’ayez pas peur, cela ne va pas vous tuer.”

Cette dernière remarque provoque l’hilarité de la salle. Je me retourne vers les spectateurs, mais ne découvre que des gradins vides dont proviennent des sons pré-enregistrés. Seul le présentateur et son immense roue habitent cette salle.

“Mais qu’est ce que je fais là ? me dis-je en aparté. Suis je devenu fou ? J’ai toujours eu beaucoup de chance, à tout les coups, c’est la sénilité qui le fait voir ça.

- Allons, allons mon bon monsieur, vous n’etes pas fou. Et pour la sénilité, je crains que ce ne soit plus d’actualité. Malheureusement, nous n’aurons pas le temps d'écouter comment vous l'avez vécue, car notre candidat suivant arrive bientôt. Dépêchez-vous ! Du nerf !
- Vous m’entendez quand je pense ?
- Évidemment. Vous voudriez quoi ? Pouvoir parler ?
- J’ai toujours eu de la chance ! Me voilà tombé devant un magicien.
- Ah, si seulement mon bon monsieur, ça fait des millénaires que je fais ce métier, on finit par devenir bon, déclare l animateur et resserrant son noeud papillon. Allez ! Approchez et tournez la roue pour savoir ce que demain vous réserve.
- Apres tout, je n'ai rien à perdre.
- Ici, on gagne forcément et qui sait, c’est peut être votre jour de chance.”

Je m’approche et lance la roue. Des roulements de tambours battent le rythme du suspens tandis que le public invisible reprend son souffle. La roue tourne.

“Alors, qu’est ce que ce sera pour vous ? Lutin, licorne, zombie ou l’équivalent : président des États-Unis ? Attention, la roue ralentit. Vache, saumon ah ! Ah ! Et ce sera ?”

Je n’entends pas la réponse, car le public est hilare. Je ne peux m'empêcher de sourire avec eux.

“Au moins, vous êtes sur qu’on se reverra dans peu de temps. Revenez vite tenter votre chance à la grande roue de la vie. Et sans attendre, accueillons tout de suite notre nouveau candidat.”

Je suis soufflé hors du plateau. Ma dernière pensée est : “J ai toujours eu beaucoup de chance.”