Descendant Seven, par chlo_M_Molina

Avant propos : Le rootbook permet une présentation atypique des différents chapitres. C’est pourquoi cette histoire sera contée de sept points de vue différents, et chaque point de vue aura sa ramifi…




Chapitre 2: Antony, par chlo_M_Molina

Octobre 2021 


 

Je marchais entre les pierres tombales, le long des allées du cimetière du Père Lachaise à Paris. Tant de célébrités enterrées au même endroit, c’était une aubaine pour le nécromancien que j’étais. Charlie n’aimait pas quand je disais que j’étais un nécromancien, mais pourtant, un homme capable de ramener à la vie un mort, même si ce n’était que pour une courte période, par définition, c’était un nécromancien.

Il faisait nuit et j’avais pris soin d’éviter les gardiens de nuit du cimetière, qui de toute façon étaient bien moins attentifs en cette période de pandémie.

Qui allais-je bien pouvoir réveiller ? Guillaume Apollinaire ? Non, la poésie ce n’est pas mon truc et puis la dernière fois que j’avais réveillé un poète, il m’avait tenu la jambe pendant trois heures interminables. Je continuais alors mon périple. Peut-être… Michel Delpech ? J’hésitais quelques secondes quand mon attention fut happée par une silhouette tapie dans l’ombre d’un arbre.

Quelque chose d’instinctif m’attirait vers la silhouette. Une part de moi qui m’appartenait à peine. Je feignis de me désintéresser de mon ami Michel et me dirigeai dans la direction de l’ombre.

L’ombre ne bougea pas. Elle attendit sagement que je vienne à elle.

“Tu te sens seul ?” demanda la femme.

Elle était majestueuse.

“Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?” demandai-je, piqué.

— Nous sommes samedi soir, au milieu de la nuit, et pourtant vous êtes là, à déambuler sans but au milieu des pierres tombales à la recherche de quelqu’un à qui parler…

— Vous êtes là vous aussi, si je puis me permettre,” la coupai-je.

— Je ne suis là que pour vous observer à dire vrai.

— M’observer ? Moi ?

— Oui, vous, l’un des descendants d’Hadès,” dit-elle en ralentissant chacun de ses mots.

— Qui êtes-vous ?” demandai-je.


 

— Tu sais qui je suis.

— Perséphone.”

Je murmurai ce mot sans le conscientiser. C’était impossible, elle ne pouvait pas être la déesse du printemps. Les dieux étaient morts, à moins que…

Elle me tendit une main que j’acceptai dans une salutation bien trop formelle à mon goût.

“Bonjour, je m’appelle Nora.

— Antony.”