C'était bien au numéro 13 de la grande avenue. Je ne m'étais pas trompé. L'immeuble immense s'élançait vers le ciel perçant les nuages et défiant les lois de la gravité. Ma nuque me faisait mal à for…
l'ascenseur s'arrêta au quatrième étage.
Ici nous sommes dans le coeur névralgique de Revons, me dit tout fier Mon hôte. Nous supervisons nos quatre-cent-vingt-neuf centres de part le monde. Quinze ans auparavant, on aurait appelé ça des cinémas. Cinéma, quel mot désuet, n'est pas?
Un énorme espace de travail s'imposa à mes yeux. Des dizaines de personnes occupées à scruter le écrans et à échanger avec d'autres en vision conferences. Au fond une mappemonde interactive représentant des information diverse sur l'état du réseau inextricable de Revons.
Comme vous le savez, me dit Eliot tout fier, la société Revons est le leader mondial du divertissement. Notre concept est pourtant assez simple: nos clients quels qu'ils soient ont le droit d'être les acteurs principaux des histoires qui leur plaisent. Depuis que nous opérons, nous avons complètement cassé et jeté à la poubelle toute l'industrie vieillissante du cinéma. Le monde avait besoin d'autre chose. On en avait mare des acteurs jeunes et beaux ultra riches et des scénarios bâclés où l'on vous imposait qui devait être le gentil et qui devait endosser le rôle du méchant. Toujours les mêmes soit-dit en passant. Le passage à la création avec et par les intelligences artificielles n'a fait qu'empirer les choses. Cette artificialisation de l'art a vite fait de lasser les gens qui se sentaient de plus en plus exclus de leur destin et de précipiter l'industrie du cinéma vers l'abime. Le fondateur de Revons, le célèbre M. Stanley Revons avait bien pressenti ce malaise et avait oeuvré pour rendre le pouvoir de l'accomplissement du rêve à tout un chacun, donnant ainsi le coup de grace à Hollywood et consorts. Maintenant, poursuit-il, chaque client qui se présente dans l'un de nos centres, a droit à un traitement personnalisé. Il peut prendre le rôle qu'il veut dans l'histoire qu'il souhaite, et le vivre pleinement comme si c'était une réalité.
– Bien sûr, tout cela ne s'est pas fait du jour au lendemain. Notre fondateur s'était entouré d'une superbe équipe dont la fameuse professeure Lee et votre serviteur. Et nous y avons travaillé d'arrache-pied pendant plusieurs années avant de livrer les premiers prototypes.
– Margaret Lee?
– Oui, tout à fait! vous la connaissez?
– Nous avons été à la même université. Mais ça fait une belle éternité.
– Eh bien, vous aurez l'occasion de la rencontrer bientôt.
Nous reprîmes l'ascenseur pour aller au vingtième étage. Nous débouchâmes sur une porte blindée gardée par un vigile à la corpulence dissuasive.
Devant mon étonnement, Eliot me chuchota : nous n'avons pas que des amis, hélas. Bien des concurrents et des branches du crime organisé nous envient notre technologie.
il passa son badge puis, colla sa main sur une plaque lumineuse et la porte s'ouvrit sous le regard approbateur du gardien. Voyez-vous, dit-il, nous avons investis toutes les branches et les genres artistiques, sauf deux, et c'est une directive stricte de M. Revons: la branche dédiée aux contenus pour adultes et dans une moindre mesure l'épouvante. Imaginez ce que pourraient faire des mafieux avec notre technologie si elle venait à tomber entre leurs mains!
la salle était aussi immense que la précédente mais avec beaucoup plus d'ordinateurs et des écrans géants partout, et bizarrement moins de monde. L'ambiance y était plus décontractée et la moyenne d'âge moins prononcée.
c'est le département logiciel. Nos ingénieurs y développent et maintiennent tous nos algorithmes. Ils sont dirigés par le professeur Lee. D'ailleurs, nous devrions la rejoindre au dernier étage. M. Revons et elle nous attendent. Nous continuerons la visite de la partie Hardware plus tard.
la superbe machine à rêver avait son petit grain de sable et je ne tardais pas à le découvrir.lorsque nous arrivâmes au cinquante et unième étage, je m'attendais à se voir matérialisée la puissance f…