Donner la parole à ceux qu'on entend pasPas de fiction, que du vrai, que du fait maison,Objectif : de l'authentique, quel que soit le style de rédaction. Donnons-la parole aux enfants brisés, violés…
Aymeric, Maxence et Kader, également mis en cause, sont convoqués à la même heure. C’est le début d’audition de Sandro : mis en cause pour des viols, à 11 ans.
Le gendarme explique à sa mère, Myriam, atterrée, que certains éducateurs savaient ce qu’il se passait et qu’ils n’ont rien fait pour empêcher la récidive. Le gendarme demande si Myriam veut déposer plainte et lui demande s’ils ne se sont pas déjà vus quelque part. Il pianote sur son ordinateur. « Détention de stups ? » demande-t-il. Myriam acquiesce. Au bout de sa vie, elle refuse de porter plainte et les laisse mener leur enquête. Elle semble d’une part très gênée que le gendarme l’ait reconnue, mais aussi effondrée de ce qu’elle vient d’apprendre de son fils.
Son regard devient vide, son visage se dénue d’expression. Elle écoute sans écouter. Le gendarme poursuit. Il dit que les éducateurs seront auditionnés prochainement pour cette non-dénonciation dont ils sont soupçonnés.
C’est donc Sandro qui organisait ce qui sera qualifié plus tard de « jeux sexuels en réunion ». Le gendarme recommande une expertise psychiatrique à l’égard de l’adolescent. Myriam soupire "C'est pas vrai, il te croit taré maintenant ! En même temps, regarde le comportement de psychopathe que t'as !!!". Le gendarme arrête Myriam et précise qu’il vérifie l’« absence de pathologies ». En attendant cette expertise, le gendarme lui conseille de séparer strictement Sandro de sa petite sœur de 5 ans. Il fera une note au juge dans ce sens.
Myriam regarde durement l'avocat, au fond de la pièce. Il pianote sur son portable, qui vibre sans cesses. Il croise le regard de Myriam, qui vient de "tssiter" avec la langue en le fixant d’un air dur. Le professionnel s'excuse "Je suis de permanence". Il décroche le regard de son portable et observe le gendarme un instant : "C'est un crime impossible ce que vous décrivez. L'affaire sera classée sans suites...".
Serge, le père de Maxence, doit être, lui aussi, auditionné à ce sujet. Il n’a pas souhaité accompagner son fils et se présente donc seul. C’est un personnage antipathique. Il a vers les 50 ans, le gros ventre caractéristiques de l’alcoolique. Ses ongles sont longs, sales. Il a l’air pervers.
Il croise Myriam. Elle reste distante, polie et lui sourit. Dans sa tête, elle grince « Dégueulasse » à son fils et poursuit sa route. Puis, il aperçoit Maxence et son éducateur, qui sortent d’audition. Maxence cherche son regard, mais Serge continue sa route sans le considérer. On voit la détresse dans les yeux du gamin, qui espérait juste un peu de soutien.
Myriam et Sandro se disent au revoir. Il pleut, le temps est gris. Sandro demande des nouvelles du chien qu’ils accueillent. Myriam répond qu’une famille a envie de l’adopter et qu’après ça, elle fait une pause dans ces accueils, au profit d'un autre travail : ces chiens lui demandent beaucoup d’investissement, et elle a beaucoup de rendez-vous. Sandro proteste. Myriam répond qu'elle signe un contrat professionnel prochainement. « La conversation est close ».
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