L'air est un peu trouble, mon expiration montant jusqu'aux nuages pour les chatouiller. Ils se déforment, s'échappent un peu, et je ris. Mon rire rebondit dans les couleurs, entre les gouttes de plui…
L'obscurité m'enveloppe, omniprésente, oppressante. Chaque jour se fond dans la nuit, sans distinction. Le besoin impérieux de comprendre cette obscurité permanente me pousse à agir. Les souvenirs des jours où la lumière du jour baignait le monde me hantent, souvenirs d'un temps révolu, d'un monde vivant. Aujourd'hui, je décide de sortir explorer la ville, à la recherche de réponses.
Je me prépare méthodiquement pour cette exploration. Vêtements chauds pour lutter contre le froid mordant, une lampe torche pour percer les ténèbres, quelques provisions pour tenir la journée, et un carnet pour prendre des notes. Tandis que je rassemble mes affaires, mes pensées vagabondent vers la sécurité et la solitude. Est-ce vraiment prudent de sortir seule ? La question reste en suspens, mais la décision est prise.
Les portes grincent en s'ouvrant, révélant l'extérieur sombre et hostile. L'air froid et humide m'enveloppe immédiatement. Chaque pas résonne dans le silence, comme si le monde entier était figé dans le temps. La sensation est étrange, presque surnaturelle, comme si marcher dans cette obscurité me transportait dans une autre dimension.
Les rues de la ville sont désertes, envahies par les ténèbres. Les lampadaires sont cassés, les bâtiments en ruine, et la végétation envahissante reprend ses droits sur l'urbanité déchue. Le silence est pesant, brisé seulement par mes pas et les bruits occasionnels de quelques animaux nocturnes. La solitude me saisit de manière aiguë, chaque instant me rappelant que je suis seule dans cette quête.
Je croise des voitures abandonnées, des maisons éventrées, et des objets personnels laissés en plein milieu des rues. Tout semble figé dans un cauchemar sans fin, une ville autrefois vivante désormais transformée en relique silencieuse de l'apocalypse.
Au détour d'une rue, je trouve des journaux, des affiches déchirées et des notes manuscrites qui parlent des premiers jours de la nuit éternelle. Les récits sont fragmentaires, mais ils dépeignent un tableau de confusion et de panique. Des symboles mystérieux, graffitis et signes étranges, ornent les murs. Certains semblent récents, ce qui me pousse à réfléchir sur leur origine et leur signification. Peut-être contiennent-ils des indices sur cette obscurité sans fin ?
Au loin, j'aperçois un observatoire astronomique perché sur une colline. Il se détache faiblement contre l'horizon obscur. Mon esprit s'emballe : pourrait-il contenir des réponses sur cette nuit éternelle ? Questions et hypothèses se bousculent dans ma tête tandis que je me fixe cet objectif. Je décide de m'y rendre, espérant y trouver des indices cruciaux pour comprendre ce qui est arrivé au monde.