🌠 Plongez dans le "Rêve" : 2ème Édition de Notre Concours de Nouvelles CollaborativesChers membres de The Root Book,Suite au succès retentissant de notre première &e…
Léa sentit sous ses paupières une forte lueur, blanche comme la neige. Pendant quelques instants elle ne pouvait ouvrir les yeux par peur d'être aveuglé.
- Vas-y, lui dit-on.
Ses cils se séparèrent lentement, le temps à ses yeux d'absorber toute la lumière. Une forte chaleur réchauffait sa peau, trempée et humide, comme après une baignade en été.
Soudain, elle écarquilla les yeux.
De grandes vallées. Des lacs. Des cascades. Des montagnes et des champs à perte de vue. Un paysage qui ne ressemblait en rien à ce qu'elle a connu quelques instants auparavant. Ici, les oiseaux volent, les fleuves sont calmes et silencieux, les forêts verdoyantes. Un havre de paix comme il n'en existe nul part ailleurs.
Léa regarda son sauveur. Il tenait fermement le gouvernail, le regard devant lui.
Elle se mit à marcher sur le pont et à regarder par-dessus bord. L'eau était claire et cristalline, avec plein de poissons dedans. L'ombre d'un oiseau se refléta sur l'eau. En levant la tête, Léa eut la surprise de voir que ce n'était pas un oiseau.
C'était un être humain. Avec des ailes de papillon immenses.
Elle poussa un cri de surprise. Le centaure tourna la tête.
- Intéressant, n’est-ce pas ? lui demanda-t-il avec un sourire moqueur.
- Qu’est-ce que c’est ? l’interrogea-t-elle.
- Un rêve positif.
Léa le questionna du regard, surprise par la réponse.
- C’est une manière de personnifier le rêve de quelqu’un. Quand il est positif, il prend cette apparence-là.
- Ça veut dire que vous collectez les rêves des gens ?
- Pas moi personnellement, mais disons qu’ils nous viennent quand ils se produisent à un moment important de la vie des personnes à qui ils appartiennent.
- Et elles ne les récupèrent pas ?
- Si, sous la forme d’images. Nous avons toujours un deuxième exemplaire. Tiens, on va accoster ici, dit-il en amenant le bateau vers une rive.
Léa était perplexe. Cette histoire n’avait aucun sens, mais elle gardait sa curiosité.
Le bateau accosta. Un pont sortit du bateau, et une portière incrustée dans le bord s’ouvrit.
- Après toi, lui dit-il poliment.
Léa descendit du bateau. L'herbe douce et verdoyante caressait ses pieds nus et mouillés. Elle sentit la terre, une terre chaude et pleine de vie.
Le centaure la rejoignit peu de temps après. Ses sabots claquèrent sur le bois du pont, et devinrent sourds sur l’herbe fraîche.
- Bien, dit-il. Allons-y, devant, la dirigea-t-il.
Ils s’enfoncèrent dans la forêt. Des grosses feuilles vertes, de la taille d’une tortue marine, cachaient le paysage. Des arbres, aussi grands que les montagnes dominaient le décor.
Ils marchèrent pendant un long moment, avant de parvenir à une clairière. Léa fut soulagée de voir que celle-ci avait une taille à peu près normale.
Tous les deux s'arrêtèrent au milieu. Sans dire un mot, le centaure prit une corne suspendue à son armure et souffla dedans. Un bruit sourd résonna dans la clairière.
Le silence. Puis, un battement d’aile.
Une immense ombre noire survola la clairière. Un oiseau géant, noir comme la nuit, piqua en pointe et se posa sur le sol.
Avec ses immenses ailes noires aux reflets bleutés, le corbeau géant se posa doucement à terre. Son cavalier, drapé d’un long tissu noir sur tout le corps, ne laissait entrevoir de lui que des mains ternes et osseuses.
- Voici ton nouveau cavalier, déclara le centaure.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Léa dans une pointe d’angoisse.
- Un cauchemar. Mais celui-ci est plutôt gentil, tu verras.
Elle le regarda droit dans les yeux.
- Au fait, moi c’est Soren, précisa-t-il.
Léa lui sourit.
- Merci Soren.
- Ce n’est rien. Si tu as besoin de moi, prend ça.
Il lui donna un petit objet qui ressemblait à une montre.
Ils se regardèrent un instant sans dire un mot, puis Soren fit signe à Léa de monter avec son cavalier. Elle s’exécuta, lui jeta un dernier regard, puis l’oiseau s’envola à travers la cime des arbres.