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Un éclair déchira le ciel, assourdissant et menançant. La pluie semblait redoubler de puissance et de violence, et les vagues en furie donnaient l'impression de vouloir avaler le navire tout entier.
Les faibles lumières des lanternes peinaient à éclairer la nuit déchirée.
Un hurlement perça à travers le brouhaha. C'était un des bleus qui avaient rejoins l'équipage tout juste un mois avant. Il était figé sur le pont, livide. Dans la direction de son regard, une vague plus grosse que les autre fonçait sur nous.
Le capitaine hurla.
- Hissez la voile !
Je constatais avec horreur qu'une des voiles était encore dehors. Si la vague venait à la frapper, il était sûr que le mât serait brisé.
Je montait sur les haubans pour aller aider les malheureux qui n'arrivaient pas à hisser la voile. Une fois en haut, je compris que la peur avait prit le dessus sur leurs mental, et les avaient totalement désorganisés.
- Reprenez vous bordel !
Tous me regardèrent.
- Hissez cette foutu voile si vous voulez pas y laisser votre peau ! Prenez les cordes et tirez dessus !
Cela sembla leur faire un électro-choque. Ensemble, nous commençâmes à hisser la voile. Un coup d'oeil me permis de voir la vague s'approcher. L'impact était pour bientôt.
La voile mouillée était bien plus lourde qu'à l'accoutumée, ce qui ralentit notre travail, mais au prix d'un énorme effort, nous réussîmes à la remonter.
En bas, l'équipage était plus agité que je ne l'avais jamais vu.
- Descendez de là maintenant ! hurlais-je à mes camarades
Pendant ma descente sur le hauban, un des bleus glissa et commença à tomber. Par miracle, son pieds se coinça entre deux cordes, le laissant au dessus de l'océan en furie le tête en bas, et mort de peur.
Le capitaine hurla de nouveau à l'équipage.
- Préparez vous à l'impact ! Tout le monde se sécurise, chacun sa corde !
- Capitaine !
J'appelai le capitaine afin de lui montrer le bleu coincé dans le hauban.
Voyant ça, il me fit un signe que je compris instantanément. Dans le langage codé des marins, il signifiait "c'est trop tard".
Tenter de lui sauver la vie, c'était mettre la mienne en danger.
Je regardai le malheureux. Son regard croisa le mien. Je vis une peur immense dans ses yeux.
De l'autre côté, la vague était maintenant à quelques mètres du navire, et encore plus grosse qu'avant.
Je n'avais que quelques secondes pour prendre une décision.
Je ne pu cependant me résoudre à laisser mourir un bleu à sa première navigation.
Prenant mon courage à deux mains, je tentais de rejoindre le malheureux.
- Attrape le hauban et soulève toi !
- Je vais tomber ! dit-il en pleurant
- Je te retiens ! Dépèche toi ou on est mort !
Noyé de désespoir, il attrapa le hauban, se souleva légèrement, et je pu décoincé son pieds. Le tenant fermemant, afin de ne pas laisser tomber le bleu, je tentais de le faire se mettre dans le bon sens.
Cet effort coûta de précieuses secondes, mais je réussis.
La vague était maintenant à quelques secondes de frapper le navire.
Il ne restait qu'une solution.
- Saute sur le pont !
- Quoi ? On va se briser les jambes !
- Mieux vaut ça que rejoindre le fond !
Le bleu ne bougea pas, probablement trop peureux de se blesser. Il me fallut encore bien du courage, mais je l'attrapa par le bras et le jeta dans le vide, sautant avec lui.
L'impact fut dur. Mes genoux me firent souffrir, mais j'étais vivant. Le bleu tomba sur le côté, et hurla de douleur. Il s'était probablement casser le bras. J'attrapais une corde, fit un noeux autour de sa cheville, la passa autour de moi, fit un autre noeux, et eus tout juste le temps de voir la vague frapper l'avant du navire.
La puissance de l'impact fut phénoménal, comme si une force infinie compressait mon corps entier contre le bois du pont.
Je perdis connaissance.
Je repris conscience, le goût du sel sur mes lèvres et une douleur lancinante parcourant tout mon corps. Le pont sous moi semblait encore trembler, non plus sous la furie des vagues, mais sous l'impa…