Les mains d'Eric tremblaient dans les poches de son long manteau noir. Sa vue était brouillée derrière ses lunettes sombres, elles-mêmes à moiti…
La pluie se mit à tomber en douceur, créant une mélodie mélancolique alors qu'Eric et Fabian restaient près de la tombe. Le désespoir était leur compagnon, lourd et pesant. Eric fixait la pierre tombale, le cœur serré par une peine indicible.
Le silence fut soudainement brisé par des pas rapides sur le sol mouillé. Eric leva la tête, ses yeux brouillés derrière ses lunettes sombres. Une femme s'approchait, ses cheveux noirs bouclés collés à son visage par la pluie. Son regard était perçant, empli de colère et de douleur. Son identité n'était pas encore claire, mais sa présence apportait une tension immédiate.
Helena s'arrêta à quelques mètres d'Eric, ses yeux le fixant avec une intensité presque effrayante.
— C'est votre faute !!! — cria-t-elle, sa voix tremblant d'émotion.
Eric, surpris, resta figé un instant. Puis il murmura :
— Bonjour Helena.
— Comment ça pourrait être un bon jour alors que vous avez laissé ma nièce mourir ! — s'exclama Helena, son ton saccadé par la colère.
Fabian, tentant de calmer la situation, intervint :
— Vous vous trompez, ce n'est pas aussi simple que ça...
Eric leva une main pour l'arrêter, montrant qu'il acceptait la responsabilité.
Eric baissa les yeux, la voix lourde de douleur et de regret.
— Non, Fabian. Elle a raison. C'est ma faute. J'aurais dû la protéger.
Les mots d'Eric étaient comme des pierres tombant dans un puits sans fond. Fabian recula légèrement, respectant le moment. Eric se sentait visiblement détruit, luttant pour contenir ses émotions.
Helena continua, sa voix tremblante de colère et de douleur :
— Elle comptait sur vous, et vous l'avez laissée mourir !
Elle révéla alors sa relation avec la petite-fille d'Eric.
— Elle était ma nièce, Eric. Votre famille est maudite. J'ai regretté chaque jour d'y être liée. Vous portez la malédiction de votre lignée, et elle a fini par tuer ma nièce !
Chaque mot d'Helena ravivait la douleur et le sentiment d'échec d'Eric. Il se rendait compte, une fois de plus, que malgré ses pouvoirs, il n'avait pas pu protéger sa famille.
— C’était la seule descendante de ma lignée ! Vous savez ce que ça veut dire ?
Eric murmura, presque inaudible sous la pluie :
— Je suis désolé... Si j'avais su, si j'avais pu...
Helena, ses larmes se mêlant à la pluie, tourna les talons et s'éloigna dans la brume, laissant Eric et Fabian seuls. Eric resta immobile, regardant la tombe de sa petite-fille, absorbé par ses pensées et son sentiment de culpabilité. Il se remémora à quel point il avait haï Helena, surtout depuis la mort de sa fille, mais aujourd'hui, il reconnaissait qu'elle avait raison.
— Helena a raison. Je n'ai pas pu protéger ma famille. Elle avait raison depuis le début.
Alors qu'Helena s'éloignait, Fabian plissa les yeux, ses pupilles semblant capter chaque détail de ses mouvements. Son regard suivait la démarche d'Helena avec une précision quasi divine. Il remarqua une tension inhabituelle dans ses épaules, un léger tremblement dans sa main droite.
— Qui est-elle ? demanda Fabian l’air de rien, comme quelqu’un qui a trouvé quelque chose de très important.
— La sœur de mon gendre... une femme sans vie, en dehors de quelques conflits inutiles.
Fabian garda son regard fixé sur Helena, ses yeux perçant chaque geste.
— Eric, il y a quelque chose... je ne sais pas comment l'expliquer, mais Helena... il y a quelque chose de bizarre chez elle.