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Chapitre 1: 0. Prologue, par Azura

L'aube naissante projetait une lueur pâle sur le cimetière endormi, où les tombes s'élevaient comme des gardiens silencieux de la mémoire. Les arbres se balançaient doucement, leurs branches nues se découpant dans le ciel blanchâtre. Une jeune femme Azura Rosemonde se tenait à côté de son père, Pierre Rosemonde, leurs visages marqués par le deuil. La silhouette frêle d'Azura était enveloppée dans une robe noire, tandis que son père ajustait son manteau sombre.


Autour d'eux, la famille et sa demi-sœur s'étaient rassemblés pour rendre un dernier hommage à Gwendoline Wizadora, une femme aimante et douce qui avait été emportée par la maladie trop tôt. Les visages étaient marqués par la tristesse, les larmes retenues à grand-peine. La demi-sœur d'Azura, Angelica Sombreval, se tenait à une certaine distance, le chagrin étouffant les mots entre elles.


Le cercueil en bois, porté par des croque-morts vêtus de noir, était abaissé doucement dans la fosse fraîchement creusée. Les grincements des roues de la voiture funéraire se mêlaient aux soupirs de la brise matinale, créant une symphonie de tristesse. Les yeux d'Azura étaient fixés sur le cercueil, la réalité de la perte la frappant comme un coup violent.


Le pasteur se tenait près de la fosse, récitant des prières pour apaiser les âmes des défunts. Les paroles semblaient flotter dans l'air, résonnant à peine dans l'esprit d'Azura. Sa main était serrée dans celle de son père, cherchant un soutien muet dans ce moment de douleur incommensurable. Les paroles du pasteur semblaient se mêler au grondement sourd de la terre qui recouvrait le cercueil.


Pierre Rosemonde, le visage marqué par le chagrin, fixait intensément le cercueil. Son regard était voilé par les larmes qu'il refusait de laisser tomber. Il passa une main tremblante dans ses cheveux, tentant de garder sa contenance devant sa fille. Les mots du pasteur semblaient flotter, distants et insaisissables, alors que la douleur le submergeait.


Azura observait le cercueil avec des yeux grands ouverts, ses pensées dans un tourbillon de confusion et de tristesse. Les souvenirs de sa mère dansaient dans son esprit : les éclats de lors des sorties, les moments précieux passés ensemble en cuisine, et les conseils avisés offerts lors des périodes difficiles. Elle aurait donné n'importe quoi pour revivre ne serait-ce qu'un instant de plus avec elle.


Les premières gouttes de pluie commencèrent à tomber du ciel, marquant les vêtements sombres des participants. Azura leva les yeux vers le ciel, la pluie se mêlant à ses larmes silencieuses. Elle se sentait impuissante devant cette perte déchirante, confrontée à une réalité qu'elle peinait à accepter.


La cérémonie toucha à sa fin, les gens commençaient à se disperser lentement, mais Azura et son père demeuraient près de la tombe. Elle s'agenouilla près de la fosse fraîchement rebouchée, laissant sa main toucher la terre humide avec une douceur respectueuse. Elle ferma les yeux, cherchant à puiser une dernière fois dans sa mémoire tous les moments partagés avec sa mère.


Après ce moment d'adieu silencieux, le regard d'Azura se posa avec tendresse sur la pierre tombale où reposait le nom de sa mère. Dans un geste empreint de respect, elle s'agenouilla devant la tombe, laissant le bout de ses doigts parcourir chaque lettre des inscriptions froides, comme si elle cherchait à toucher l'essence même de ces noms gravés.


AZURA
« — Maman... » murmura-t-elle à voix basse, ses mots mélodieux se mêlant harmonieusement à la pluie qui continuait de tomber. 


Mais cette pierre ne portait pas seulement le nom de Gwendoline Wizadora. À côté, un autre nom avait été ajouté, un nom qui symbolisait une perte plus récente, une absence qui laissait encore un vide béant dans le cœur d'Azura. Lentement, son regard glissa vers la seconde inscription, sa voix vibrante d'émotion alors qu'elle répétait les mots qui formaient un pont entre elle et ceux qu'elle avait perdus..


AZURA
« — Papa... » dit-elle à voix basse, ses paroles portées par le vent et se perdant dans la pluie.


Les lettres gravées semblaient refléter la douleur qui imprégnait son cœur, la blessure béante d'une double perte. Neuf mois plus tard, le cycle de la vie avait suivi son cours implacable. Son père avait finalement rejoint sa bien-aimée, emporté par une maladie implacable similaire à celle qui avait pris sa mère. Des souvenirs affluaient, mêlant les histoires racontées à la nuit tombée par son père, les câlins réconfortants et des moments de complicité passés avec lui, créant ainsi un tableau vibrant de leur amour et de leur lien indéfectible, où les rires de ses parents se mêlaient aux mains entrelacées avec les siennes.


Alors qu'elle se dressait là, seule devant leur tombe, Azura sentait le regard froid et implacable de sa propre famille s'abattre sur elle. Telles des ombres menaçantes qui se refermaient sur elle, leurs jugements silencieux la drapaient d'une aura sombre. Elle ressentait le poids de leurs regards emplis de mépris, une désapprobation palpable. À leurs yeux, elle était déjà un poids insoutenable, une épine enfoncée dans leur réalité déjà obscurcie. L'atmosphère était saturée de reproches non formulés, de murmures étouffés, tout cela amplifié par le fardeau de leurs regards accusateurs.


Les éclats de voix étouffés de sa famille lui parvenaient comme des échos lointains, presque inaudibles, engloutis par la symphonie apaisante de la pluie. Les inscriptions gravées dans la pierre tombale agissaient comme un rappel constant de ce qu'elle avait perdu, de la douleur qui imprégnait chaque recoin de son être. Alors qu'elle demeurait agenouillée, le monde autour d'elle semblait peu à peu s'effacer, ne laissant que la tristesse, les souvenirs et la pluie pour tenir compagnie à son chagrin.


Pourtant, dans cette scène presque figée dans le temps, une présence inquiétante commença à émerger des ténèbres, tout comme le grincement discordant des corbeaux se mêlait au murmure de la pluie. Les ombres des membres de sa propre famille semblaient s'étirer, se transformant en des griffes menaçantes. Chaque pas de l'inconnu résonnait avec l'écho d'un battement de cœur déformé par l'angoisse, un rythme obscur amplifié par le bruit sinistre des corbeaux. La pluie, presque complice, intensifiait sa cadence, comme si le ciel lui-même ressentait le malaise qui imprégnait l'air.


L'aura sinistre de cette présence glaçait l'atmosphère, laissant Azura prisonnière d'une terreur indicible. Son cœur battait à tout rompre, une cacophonie de peur et d'anticipation emplissant ses sens, tandis que les corbeaux criaient leur présage funeste. L'instant semblait s'étirer, les secondes s'écoulant comme des heures, tandis qu'elle restait agenouillée, son esprit en proie à un tourbillon d'émotions contradictoires.


Le mouvement, presque imperceptible, brisa le silence. L'ombre était là, derrière elle, émergeant de l'obscurité comme un spectre malveillant. Une inquiétude grandissante montait en elle, comme une mélodie dissonante, avant que le monde ne bascule. Dans ce monde devenu étranger, elle pivota. Faisant face à l'ombre qui la dominait désormais de sa présence oppressante, son mouvement semblant se dérouler au ralenti.


La réalité semblait se dissoudre, ne laissant que cette rencontre inattendue et pourtant inévitable. L'homme, ou ce qui semblait en être un, émettait une aura irréelle, comme un personnage tout droit sorti de ses cauchemars les plus sombres. La tension était palpable, un silence électrique enveloppant la scène. Son souffle se bloqua dans sa gorge alors que ses yeux se fixaient sur l'œil bleu intense de l'inconnu, et quelque chose dans cet échange silencieux semblait la hanter.


Tout sembla s'arrêter, suspendu dans une réalité en suspens. Le cache-œil dissimulant une partie de son visage et son œil bleu, occupèrent toute son attention. La pluie continuait de tomber, chaque goutte se mêlant au rythme erratique de sa respiration haletante. Avant qu'elle ne puisse réagir, la lance scintilla brièvement, comme un éclair fugace dans la pénombre.


La douleur transperça son être, une agonie à laquelle il était impossible d'échapper. Un cri muet s'échappa de ses lèvres, une symphonie de terreur et de choc. Tout devint flou, la réalité semblant se dissoudre dans un tourbillon de sensations et d'émotions tourmentées. Le monde se réduisit à cet unique point de contact, la lance transperçant sa chair et son âme avec une cruauté impitoyable.


Chaque fibre de son être hurlant à la fois de douleur et de désespoir. Et puis, alors que la douleur atteignait son paroxysme, tout s'évanouit dans un néant obscur et insoutenable. Le froid du métal, la brûlure lancinante, tout se fondit dans le silence étourdissant. Le temps sembla se suspendre, son cri résonnant dans le vide, une mélodie tragique dans le théâtre de sa propre souffrance.


 




1. De l'ombre à l'aube, par Ookpik

- Azura…Sa gorge crissait, brûlait. La force de ses hurlements tendait tout son corps, brisait ses doigts contre les obstacles soyeux qu'ils rencontraient, tordait ses chevilles qui s'agitaient contr…