Mizumi voyait devant lui un hôpital désafecté. Bien que ne comprenant pas pourquoi, le rendez-vous était bien ici. Cependant, personne ne l'attendait. L'heure était…
Un flot incessant de souvenirs submergeait Mizumi, avec chacun ses odeurs, ses sons, ses saveurs, ses visuels, ses émotions.
Mizumi n'arrivait pas à accrocher au moindre de ces souvenirs, il ne pouvait aller contre le flot, comme emporté par un tsunami de sens et de sensations.
Son cerveau, totalement noyé, semblait au bord de céder, d'imploser, mais Mizumi ne pouvait définitivement rien faire.
Alors que jusqu'à maintenant ce flot était opaque, impossible à analyser, l'énorme pression qu'éxerçait ce dernier sembla, très légèrement, de façon presque imperceptible, se clarifier.
Il était toujours extrêmement difficile de s'y repérer, mais ce n'était plus impossible.
Et ce qui émergea de ce maelström infernal fut une chronologie. Les souvenirs allaient en vieillissant, toujours un peu plus loin dans le passé de Mizumi.
Mizumi continuait tant bien de mal de tenter de prendre le contrôle sur le flot, et ce dernier gagnait effectivement en clarté.
Mais alors que Mizumi commençait à pouvoir isoler quelques images, le flot atteignit l'époque de la guerre.
Les traumatismes envahirent l'esprit de Mizumi, comme s'il venait de voyager dans le temps.
Ce gain de clarté qu'avait cherché Mizumi venait de se retourner contre lui.
La violence des images était telle qu'il était impossible pour Mizumi de savoir, à ce moment précis, que ce n'était que des souvenirs.
En quelques instants, Mizumi venait de vivre l'intégralité des traumas, des douleurs, des désespoirs de 5 ans de guerre.
La douleur était trop importante, et le peu de clarté qui était ressortit du flot venait d'être perdu.
L'enfer continua pour Mizumi, qui n'essaya plus de comprendre le flot.
Soudainement, tout s'arrêta. L'esprit de Mizumi devint noir. Plus de flot. Plus d'images. Plus de douleur. Seul restait le traumatisme de ce qu'il venait de vivre.
Ce calme si soudain, si brutal, était totalement dépourvu de quelconque sensation, à l'exacte opposé du flot.
Et ce calme s'éternisa. Encore. Et encore.
Lentement, très lentement, les souvenirs du flot disparurent, retournant d'où ils venaient.
Et le calme continua de s'éterniser, toujours plus longtemps.
Mizumi n'était pas mieux dans ce calme sans aucune sensation que dans le flot qui n'avait que ça. Il n'était que passé d'une prison à une autre.
Une éternité sembla passer dans le noir.
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Bonjour.