Concours de Nouvelles : Rêve, par information.the.root.book

🌠 Plongez dans le "Rêve" : 2ème Édition de Notre Concours de Nouvelles CollaborativesChers membres de The Root Book,Suite au succès retentissant de notre première &e…




Chapitre 1: L'Univers, par Laurent

Une intense lumière blanche m'aveugla pendant quelques secondes, le temps que mes yeux s'y habituent.

Devant moi, il n'y avait rien. Rien d'autre que le vide, et ce blanc omniprésent. Ce blanc immaculé, infini, couvrant le sol, les murs, le plafond.

Je regardais tout autour de moi, mais il n'y avait rien.

Je décidai alors de marcher, toujours dans la même direction, espérant trouver quelque chose, ou quelqu'un.

Je marchais depuis un temps incertain, quelques minutes, quelques semaines, quelques millions d'années, impossible de savoir, quand une voix brisa le silence.

Me retournant, étrangement sans craintes, je trouvais devant moi une forme humaine. C'était moi. Mais ce n'était pas moi non plus. C'était une forme de moi, mais cette forme était l'Univers.

 

- Bonjour.

 

La voix de l'Univers était douce, suave, et protectrice.

 

- Bonjour, répondais-je. Qui es-tu ?

- Je suis tout.

- Tu es un dieu ?

 

Je n'étais pas croyant. L'Univers rigola doucement.

 

- Non, je ne suis pas un dieu.

- Je suis mort ?

 

L'Univers sembla me regarder droit dans les yeux, et je pouvais sentir son regard emprunt de bienveillance, alors même qu'il n'avait pas de visage.

 

- Qui sait.

 

L'Univers embraça l'éternité blanche du regard.

 

- Quand tu rêves, es-tu mort ?

- Non, je rêve, et je me réveille ensuite.

- Mais tes rêves te font vivre tant d'autres vies. Ne sont-elles que phantasmes ?

 

Je restai un instant à réfléchir.

 

- Ce sont des constructions de mon cerveau, ce n'est pas réel.

- Sais-tu ce qui est réel ?

 

La question de l'Univers me laissa perplexe. Il reprit.

 

- Fais-tu confiance à tes sens ?

- Oui.

- Il est pourtant possible de les tromper. Quand tu "rêve", il prononça ce mot différemment du reste, tu peux sentir ton environnement, le toucher, l'entendre, le goûter, le voir. Pourtant tu prétends que ce n'est pas réel.

Quand tu es éveillé, il t'arrive d'entendre ton téléphone, mais il n'a pas fait de bruit. Tu vois parfois la route disparaître devant toi, comme si de l'eau la couvrait, mais il n'en est rien. Les exemples sont nombreux.

- Le doute hyperbolique. Mais c'est un instrument, pas une vérité.

- Ita sit.

 

Je ne comprenais pas ce que venait de dire l'Univers, mais il me semblait détecter une légère ironie dans ses propos.

 

- Est-ce que je suis réel ?

- Le suis-je moi-même.

 

L'Univers rigola.

 

- Nous sommes bien réel.

 

Un grondement lointain et sourd se fit entendre. L'Univers n'en fut pour autant pas perturbé.

 

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Tu reprends conscience.

 

L'Univers posa de nouveau son regard inexistant sur moi.

 

- Tu n'oublieras jamais ce moment.

- Je ne vais pas mourir ?

- Je n'ai jamais dis que tu étais en train de mourir.

- Alors je rêve ?

- Je n'ai pas dis ça pour autant, dit l'Univers avec amusement.

- Est-ce que je vais savoir si cela est réel ?

- Quand le moment sera venu, tu sauras.

 

Le grondement se fit de nouveau entendre, mais plus proche, et le sol vibra légèrement.

L'Univers regarda autour de lui.

 

- Je ne me lasserai jamais de ce moment.

 

Avant même que je puisse questionner l'Univers sur ces paroles, le sol se fissura, et commença à s'effondrer.

De gros morceaux du sol blanc immaculé tombèrent alors dans un noir aussi sombre que le blanc était lumineux. Sous mes pieds, un nouveau morceau chuta. J'eus tout juste le temps d'aggriper le sol afin de ne pas tomber moi-même.

L'Univers se tourna alors.

 

- N'ai crainte, tu vas reprendre conscience. Nous nous reverrons sûrement. Au revoir petit être.

 

L'Univers me sourit avec bienveillance, sans qu'il ne le puisse, avant de me tourner le dos et de s'en aller.

Là où je m'accrochais, une nouvelle fissure apparut, et un nouveau morceau de sol se détacha, m'entraînant avec lui dans le néant.

Soudainement, je me réveillai dans mon lit, le souffle court et le coeur tambourinant dans ma poitrine.

Une goûte de sueur perla sur mon front.

Avais-je rêvé ? Venais-je d'échapper à la mort ?

Des années plus tard, se souvenir ne m'avais toujours pas quitté, ni ne s'était effrité. Je n'avais jamais su si il s'agissait d'un rêve ou non. Il me fallait attendre le jour fatidique. Là seulement, j'aurai ma réponse.




Chapitre 2: Blanc et noir, par R.Th

C’est par une impression de déjà vu que tout commença. Un chat passa la porte, mais il me semblait qu’il l’avait déjà fait. Je rangeais cela dans un coin de ma tête et n’y pensais plus pendant quelques jours.

Puis ce fut un oiseau que je pensais avoir vu deux fois de suite, mais ça devait être une erreur, le premier était blanc le second gris-noir. Je n’y aurais même pas prêté attention, si Yves, du haut de ses cinq ans, ne l’avait pas remarqué.

“Tu as vu les pigeons, papa ? Ils étaient pareils, mais en diffèrent.”

J’ai toujours eu un faible pour les formulations enfantines. Mais cet instant me troubla suffisamment pour que je me pose des questions.

Le lendemain, la porte de mon bureau paraissait floue, comme vue à travers des vagues, mais rien ne nous séparait. Évidemment j'étais le seul à voir le phénomène. Même quand la télé annonça la mort de Michaël Jackson, seuls Yves et moi nous sommes exprimés que c’était la troisième fois ce mois-ci. Personne n’en gardait mémoire à part nous.

Internet appelle ça l’effet Mandela. Mon psy, une décharge cognitive. Yves, un changement boum.

Plus le temps passait et plus le phénomène s’accélérait. À l'échelle d'une semaine, j’avais vécu, 16 déjà vus et trois lentilles miroir. C'est le nom que j’avais donné aux impressions de vagues devant les objets après avoir essayé d’en traverser une et de m'être retrouvé en face de moi-même.

Un dimanche soir, la vague volait dans la rue en face de moi, mais le monde derrière semblait plus clair. Comme si la course du soleil avait une heure de retard passé cette porte. Yves lâcha main pour s’y précipiter et c’est en le suivant que je tombais.

De nouveau, du blanc, partout. Comme une enveloppe de vide pour m’isoler. Cette fois, je ne l’ai pas vu, juste entendu ricaner.

« Kssss ! Kssss ! Alors, tu n’as toujours pas trouvé la clef ? Pauvre petite chose, si tu ne te presses pas, il ne restera rien.

- De quoi parlez-vous ? Où est Yves ?

- C’est peut-être la question. Ou peut-être encore un reflet ? Kssss ! Kssss !

- Que me voulez-vous à la fin ?

- Moi je ne veux rien ! Kssss ! Kssss ! Tu t'éloignes de la question.

- Alors que dois-je faire ?

- Pour commencer, il faut te réveiller et trouver ta clef.

- Ma clef ?

- Kssss ! Kssss ! Pauvre petite chose qui n’est bonne qu’à répéter. Pour l’instant, retourne d’où tu viens. “

Et d’un souffle, elle me renvoya de l’autre côté du miroir juste à temps pour me voir franchir le seuil de sa porte. Tout cela semblait irréel. Il fallait que je discute avec quelqu'un de tangible. Mon premier réflexe, fut donc d'appeler ma femme.

« Ash ! Il faut que tu m’aides.

- Qu’est-ce qui t’arrive ?

- Il était là et il n’est plus là.

- Comme le kiwi qui est parti ?

- Comment peux-tu plaisanter dans un moment comme ça ?

- Comme quoi ? C’est la première fois depuis six ans que tu m’appelles au boulot et tu as l’air paniqué à bout de souffle, il faut bien que je détende l’atmosphère.

- Il a disparu je te dis.

- Mais qui ?

- Yves !

- C’est qui Yves ?

- Notre fils !

- Bon, ça suffit maintenant, je vais raccrocher, va dormir, je n’ai pas le temps pour tes conneries.”

Et elle raccrocha, me laissant le souffle coupé, la tête chancelante. Des passants me rattrapèrent avant que ma tête touche le sol.

“Ça va monsieur ?

- Non. Oui. Je ne sais pas.

- Tenez prenez ça et allez-vous acheter à boire en face, il fait chaud aujourd'hui.

- Mais je..

- J’insiste.”

Avant que je n’aie pu répondre quoi que ce soit, ils avaient tourné au coin de la rue. Des répétitions, d’accord. Des miroirs, OK. Des dates qui changent, je pouvais supporter, d'autant que l’Histoire et moi ça faisait deux. Mais qu’elle ne se souvienne pas d’Yves comme s’il n’avait jamais existé. C’était tout bonnement impossible. Elle l’avait elle-même mis au monde.

Ce cauchemar ne pouvait plus durer, il fallait que je me réveille, alors je me suis mis une bonne claque, mais à part une douleur vive et des regards apeurés des passants, je n’ai réussi à rien.

“Kssss ! Kssss ! Réveille-toi. Il t’attend dans la nuit. ”

Cette fois, c’est en plein jour que je l’entendais. Alors je le suivis à travers la ville. Chaque ricanement venait d’une personne différente ne semblant même pas avoir conscience d'avoir participé à ma chasse à travers la ville jusque… Chez moi !

Quatre à quatre, j’avalai les marches pour arriver exténué devant ma porte. J’ai craint en tournant la clef qu’elle ne fonctionne pas, mais elle déverrouilla bien la serrure. J’enclenchai la poignée pour me retrouver dans mon entrée. Tout était là.

Afin de m’assurer que je ne perdais pas la tête, je me rendis devant sa chambre pour découvrir un nouveau miroir, plus sombre. Comme s’il faisait nuit à l’intérieur. De l’autre côté, une version de moi arborait un large sourire narquois. En voulant l’attraper, je basculai dans la pièce.

Cette fois, tout était aussi noir que la nuit la plus profonde. Seul un souffle, comme un ronflement, se faisait entendre. Et la respiration associée m’entraînait et m’écartait à intervalles réguliers.

“Tu n’as rien à faire ici, gronda une voix sourde.

- Pas de soucis, j’aimerais bien repartir, mais je ne sais pas comment.

- Hmmm. Laisse-moi voir. Ah, tu t’es perdu pour être arrivé aussi loin.

- Loin où ?

- Tu n’as pas à le savoir.

- Vous êtes aussi énigmatique que l’autre.

- Alors comme ça il est venu à toi, c'est que tu es dans de beaux draps. Que t’a-t-il dit ?

- Qu’il fallait que je retrouve ma clef !

- Ah bravo, parce qu'en plus tu l’as perdue. Tant pis pour toi. Retrouve-la. ou tu ne rentreras pas.

- Mais c’est quoi cette clef ?

- Comment peux-tu en arriver là sans le savoir ? On dirait que ça t’est arrivé par hasard.

- Exactement.”

À ces mots, la respiration s’arrêta un instant. Deux énormes yeux jaune sombre s’ouvrirent dans la nuit, évoquant ceux d’un loup gargantuesque.

« Et il ne t’a rien dit, évidemment !

- J’ai l’impression que mon univers s’effondre.

- Non, juste ta réalité.

- Ah, si ce n’est que ça ! Tant mieux, j’avais peur que ce soit grave.

- Tu changes de ton ou tu dégages.

- OK, pardon. C’est quoi cette histoire de réalité, un multivers ou un truc dans le genre ?

- Pas tout à fait. Il n’existe qu’un univers, mais à partir de chaque moment, une infinité de possibilités coexistent pour l’avenir. Certaines sont plus probables que d’autres. Et certaines personnes arrivent parfois à déjouer un évènement et plonger le monde dans une version improbable. Ça a l’inconvénient de rendre acceptables des univers de moins en moins probables et ça dilue les univers les plus plausibles.

- Je n’y comprends rien.

- As tu déjà vu de la magie ?

- Non.

- Parce que c’est improbable que ça existe, pourtant certaines personnes ont réussi à projeter l’univers dans un futur où ça devenait possible.

- Mais pourtant, ça n’existe pas.

- Car elles sont revenues dans leur probabilité de base après la manœuvre, coupant court à tous les futurs improbables.

- Comment ont-ils fait ça ?

- Grâce à leur clef. Un élément qu’ils n’ont pas changé et qu’ils peuvent utiliser pour revenir à leur point de départ.

- Yves.

- C'est qui ?

- Ma clef.

- Alors il faut que tu le retrouves et vite ou tu vas te diluer et chaque probabilité de futur tendra vers zéro.

- Ce qui veut dire ?

- Ton monde cessera d’exister par ta faute.

- Rien que ça ? Tout va bien ! Mais, il a disparu lui aussi.

- Il ne peut pas. Il doit être là quelque part. Va le chercher.

- Mais où ?

- Je n’en sais rien, va pleurnicher ailleurs.”

Sur ce, les yeux se refermèrent et le souffle m'envoya voler vers la sortie. Au moment de la franchir, un rictus se fit entendre.

“Kssss ! Kssss ! Pauvre petit être maltraité ! Érèbe n’est pas commode, mais a bon fond. Dépêche-toi, il est temps de te réveiller.”

 




Chapitre 3: Noir, par R.Th

Cette partie a été intégrée à la partie précédente pour respecter les règles du concours, toutes mes excuses pour la gène occasionnée. Merci de ne pas tenir compte de cette page.




Chapitre 4: La clef, par saule

       Ashley avait rarement eu l’air aussi inquiète qu’aujourd’hui. Dans ses yeux, je voyais qu’elle me prenait pour un fou. Avais-je eu raison de lui raconter toute l’histoire ? Elle l’avait écoutée sans m’interrompre une seule fois mais, de toute évidence, elle ne me croyait pas. Normal. Qui croirait une histoire pareille ? J’étais définitivement seul et ma réalité cesserait d’exister, Yves avec. 

       Déchiré par cet inéluctable, je hochai la tête. Mon regard s’arrêta sur le verre de whisky que j’avais avalé avant l’arrivée d’Ash, faute d’un meilleur soutien pour encaisser la situation. Je ne bois pas beaucoup mais, parfois, ça s’impose. Vide, il reflétait la lumière du plafonnier qu’elle avait allumé. Si elle n’était pas rentrée, je serais resté dans le noir, la tête entre les mains, incapable de démêler la multitude qui m’étouffait. Je relevai les yeux vers elle. J’avais désespérément besoin d’elle. Si elle m’abandonnait…

       Adossée à sa chaise, elle me dévisageait d’un air mi-perplexe mi-affolé. Envisageait-elle d’appeler mon psy ? Avais-je seulement un psy, dans cette réalité ? Je n’étais plus sûr de rien. Aucun de mes souvenirs n’étaient fiable, ni ma rencontre avec Ash, ni aucun des moments que nous avions passés ensemble, ni le nom de mes voisins. Il n’y avait plus haut ni bas et je tournoyais dans le vide. Par pitié, donne-moi un repère ! Un ancrage. J’avais juste besoin d’un point d’ancrage, si petit soit-il.

       Elle soupira d’un air résigné et posa ses coudes sur la table, menton posé sur ses poings joints. Elle me fixa avec gravité et mon cœur s’accéléra. Me… croyait… elle ?

       — Tout d’abord, assure-moi d’une chose : as-tu fumé ou pris quelque chose ? Quelque-chose d’autre que le whisky, j’entends. 

       Je secouai vigoureusement la tête.

       En étais-je vraiment sûr ? Je veux dire, moi, je n’avais rien pris, mais le moi de cette réalité-là ? Et si mes souvenirs de ma réalité n’étaient que l’effet d’un bad-trip qui aurait mal tourné ? Mais je vis dans les yeux d’Ash qu’elle me croyait. Elle hocha la tête et croisa les bras sur la table.

       Silence. Elle réfléchissait. Je n’osais pas l’interrompre. De toute manière, pour dire quoi ? Je n’avais pas la moindre foutue idée du plus petit début de piste ! Je la regardais comme le messie, je me voyais la regarder, j’étais ridicule mais incapable d’en avoir honte. De fait, c’était bien ce qu’elle était : mon unique espoir. Aussi le temps s’étira-t-il en silence tandis qu’elle se frottait pensivement la lèvre inférieure, le regard perdu dans le vague. Je n’osais même pas cligner des yeux – de peur de la distraire ? Crétin ! Mes yeux me brûlaient. Je dus me résoudre à les faire cligner, pour les réécarquiller aussitôt. J’étais douloureusement conscient du filet de respiration qui s’engouffrait dans ma gorge resserrée. Ma bouche était sèche bien que je n’ai pas dégluti depuis plusieurs secondes. Ou minutes ? Ou années ? Comment garder la moindre notion du temps quand votre réalité s’effondrait ? Le temps avait-il seulement un sens ? Pourquoi étais-je incapable d’arrêter de mouliner ma cervelle ?

       Elle aurait tout aussi bien pu crier, l’effet n’aurait pas été différent. Je lui répondit du tac au tac, bien plus acide que je ne l’aurais souhaité :

       Je le regrettai aussitôt. Elle essayait de m’aider, pourquoi passais-je mes nerfs sur elle ? Elle reporta soudain son regard sur moi.

       Vous avez déjà fait tomber le vase préféré de votre mère ? C’était juste une maladresse, une seconde d’inattention. Sauf que voilà, le vase tombe. Il tourne au ralenti, vous en voyez le moindre détail. Vous tendez les mains pour tenter de le rattraper, vous êtes désespérément lent. Tout est si lent que le vase semble ne jamais devoir atteindre le carrelage, rester toujours en suspension alors que vos doigts si proches sont incapables de l’effleurer. Et tout à coup, le vase explose. Et le temps reprend son cours. Et le seul mot qui vous vient à l’esprit, c’est : merde.

       Le regard d’Ashley était exactement comme le vase qui tombait. Je le regardai se river sur moi, impuissant. J’avais envie de disparaître, car je pressentais déjà l’impact. Tout ça pour un coup de coude malheureux, une seconde d’inattention… Une seconde d’inattention peut condamner votre réalité tout entière.

       Quoi, pas d’énervement, pas d’éclat de voix ? Elle ne balayait pas tout d’un revers de bras, ne me disait pas de me démerder vu que je me sentais obligé d’être désagréable, elle… Quoi ?!

       Le vase avais repris sa place sur l’étagère, le coup de coude n’avait jamais existé. Et… Le sens de ses paroles me percuta soudain et je me levai d’un bond, incapable de rester assis une seconde de plus.

       Elle pencha sa tête sur le côté, un geste interminable.

       Je n’y comprenais plus rien. Vous êtes-vous déjà pris une baie vitrée dont vous n’aviez pas capté l’existence ? Je retombai sur ma chaise, sonné, les membres flasques. 

Elle se pencha en avant, le visage le plus proche du mien que le permettait la table entre nous, l’air si sérieux que je ne pus contenir un mouvement de recul.

       J’avais bien entendu tous les mots mais elle aurait tout aussi bien pu parler mandarin ! Elle reprit en parlant lentement – un peu comme si elle s’adressait à un attardé mental :

       En moi. Yves, en moi. Sauf que ça ne m’aidait pas du tout !

       Mais elle s’était reculée, l’air peinée. Elle secoua la tête.

       Je voulais pleurer, l’étrangler, la supplier à genoux… Tout, tout sauf la laisser m’abandonner. Elle n’en avait pas le droit !

       Elle se leva d’un coup, la chaise racla le carrelage. Elle soupira profondément, les mains sur les hanches, fixant le plafond quelque part au fond de la pièce. Silence. Elle finit par baisser les yeux sur moi. Ils brillaient de larmes.

       Une larme coula sur sa joue et elle l’essuya du revers de sa main, tout en reniflant. Elle regarda ailleurs puis revint à moi. Quand elle parla, sa voix était un peu plus ferme, plus posée :

       Ses yeux étincelaient. Ma mâchoire pendait bêtement mais je n’avais pas la présence d’esprit de la remonter, à la fois dévasté et fasciné. Elle secoua la tête.

       Et elle tourna les talons pour gagner la porte d’entrée. Où allait-elle ? La question me vint naturellement mais me parut aussitôt futile. La seule chose qui comptait, c’était qu’elle s’en allait. Qu’elle me laissait. Seul. Déjà, sa main était sur la poignée. Elle allait l’abaisser… Soudain, elle se ravisa et tourna la tête vers moi, sans pour autant lâcher la porte.

       Je t’aime. Trois mots. On se les était dits des centaines de fois. À quoi pensions-nous ? À l’affection que nous avions l’un pour l’autre, sans doute. Je n’avais jamais réalisé à quel point j’étais à côté de la plaque. À quel point l’est tout le monde quand ils disent ces trois mots.

       Je t’aime. Trois mots qui me clouèrent sur place. Et je sus pourquoi elle devait s’en aller.

       La porte s’ouvrit, se referma avec douceur. Et Ash n’était plus là.

 

 

       C’était ici. L’endroit exact où j’avait perdu Yves. L’endroit idéal pour le retrouver. En tous cas, je n’avais pas de meilleure idée.

       J’eus beau chercher, la rue était en tous points semblable à celle dont je me souvenais. Si on exceptait qu’il faisait nuit, bien sûr. 

       La porte se trouvait juste deux pas devant moi. Enfin, l’endroit où avait été la porte. Je respirai à fond, rejetai les épaules en arrière pour me donner du courage et fis deux pas. Qu’avais-je à perdre ?

       Le cri était sorti tout seul dès l’instant où j’avais commencé à tomber. Il s’interrompit sous l’effet conjoint de mon manque de souffle et du sol que je percutai durement. Je me relevai en gémissant, endolori, palpant mon corps à la recherche d’une fracture.

       Autour de moi, tout était noir, aussi noir que dans l’antre du ‘‘loup’’ qui était dans la chambre d’Yves tout à l’heure. 

       Je n’avais apparemment rien de cassé, même si j’aurais quelques beaux bleus. Ce n’était pas mon problème le plus urgent ; je n’avais absolument aucune idée de l’endroit où je me trouvais !

       La voix, féminine, hérissa tous les poils de mon corps. Je me tournai vers son origine, yeux écarquillés sur une obscurité muette. 

       La ‘‘femme’’ éclata de rire en retour. 

       Une voix répondit, douce est lointaine. 

       La voix douce et lointaine me tirait. Droit vers Nyx. La présence de cette dernière était de plus en plus forte. Elle bourdonnait, me prenait aux tripes, menaçait de me faire voler en éclat. Elle devenait si forte qu’elle m’étouffait, visqueuse. Elle me broyait ! Yves. Yves ! Mon seul point d’accroche. Mon fils, en moi. La voix chantait toujours alors que je traversais la nuit.

 

 

       Kssss ! Il est temps de te réveiller…




Chapitre 5: Pluie et orage, par R.Th

Le réveil fut plus agréable que je l’espérais, enfin il le resterait si Ash n’apprenait jamais qu’une jeune femme avait collé sa bouche à la mienne.

« Monsieur ? Vous allez bien ?

— Non.

— Où avez-vous mal ?

— Partout. Nulle part.

— C’est que ça va aller alors. »

L’infirmière tâta mon pouls, sembla le juger normal, me fixa dans les yeux avant de m’éblouir avec une lampe, écouta ma respiration en collant son oreille froide dans mon dos et finit par me juger apte à aller m’évanouir ailleurs. Je la remerciai vivement, lui proposai un dédommagement qu’elle refusa et la troupe de mes spectateurs, manifestement déçue de ne pouvoir assister à une représentation macabre, s’éparpilla aussi vite qu’elle s’était regroupée.

Il se mit à pleuvoir. D’abord de petites gouttes, puis des grosses.

« Papa ! Réveille-toi ! »

Ces derniers mots m’arrivaient comme un écho réverbéré de nombreuses fois. Si ténu et si dispersé que je n’aurais pu en déterminer la provenance, mais au moins c’était là une preuve de vie. Ou était-ce un simple souvenir, comme un mirage de ce passé qui disparaissait seconde après seconde ? Un magasin de multimédias me faisait face. Ils avaient allumé les écrans sur le journal du soir. La lumière capta mon attention et offrit à mon esprit le temps de redémarrage nécessaire.

« Des chercheurs suédois cherchent à démontrer que l’espace et le temps évoluent de manière quantifiée et ne sont pas un continuum. S’ils y arrivent, c’est un prix Nobel assuré.

— Ce n’est pas si simple, commenta un petit homme dégarni présenté comme un professeur de l’université de Paris-Saclay, pour cette démonstration de nombreux paramètres pourront varier et il faut bien prendre en compte que l’irrémédiable absolu ne peut pas être annihilé par l’illu… »

Je cessais d’écouter, à la deuxième phrase, la physique et moi, cela avait toujours fait deux. Pour appuyer sur un bouton, il n’était pas nécessaire de savoir comment cela fonctionnait. Un bandeau affichait que le journal venait d’apprendre le décès surprise de Mickaël Jackson. Et la première larme coula alors que j’entendais dans ma tête la voix d’Yves se joignant à la mienne : « Encore ! »

Un sanglot discret se fait entendre à mes côtés. Sans y jeter un regard, je sus que l’Univers pleurait avec moi et que son air moqueur avait disparu. Toutes les couleurs disparaissaient pour ne laisser la place qu'à du gris fade. Le monde autour de moi paraissait plongé dans un filtre qui donnerait bientôt l’aspect d’un vieux film en noir et blanc. Tant qu’il ne devenait pas muet, il y avait de l’espoir.

J’entrai dans le magasin afin d’y emprunter un ordinateur avec accès à internet. Suis Héméra. Et puis quoi encore ? D’après le premier site proposé, Héméra était une déesse du jour et de la lumière. Super ! Il faisait nuit. Fille de Nyx, merci ça je le savais maintenant et de ce vieux loup grincheux d’Érèbe. Elle se maria avec Éther pour engendrer Thalassa. L’émission de télé ? Ah non ! C’était le nom de la déesse marine, au temps pour moi, j’avais appris quelque chose, mais rien de bien utile.

« Perdu, le petit être. Perdu. Snif ! Plus qu’à pleurer toutes les larmes de l’océan, il n’a plus qu’à aller s’y fondre. »

Toujours énigmatique, l’Univers essayait-il de me guider ou me perdait-il dans une Odyssée semblable à la source d’inspiration de mes parents ? Je n’avais rien à perdre après tout. Heureusement que l’atlantique m’attendait à deux pas.

Dix minutes plus tard, qui me parurent durer une éternité, je me trouvais sur un ponton à admirer les vagues que la pluie frappait de toutes ses forces. Je restai là un moment, retournant les événements dans tous les sens, avec l’Univers qui s’appuyait sur mon dos.

« Papa, réveille-toi ! »

Le souvenir me fit bouger la tête vers le bâtiment le plus proche qui brillait de mille feux : « Ether.net computing cloud ». Même moi, le jeu de mots ne me fit pas rire. C’était trop lumineux et trop bruyant, alors je m’éloignai afin de jeter des cailloux dans la mer et les regarder se fondre dans la masse infinie d’eau qui s’étalait à l’horizon. Chaque caillou se perdait englouti par l’eau et aucun autre n’y faisait attention. Comme mon Yves. Il s’était perdu et apparemment par ma f…

« Éther. Thalassa. Ulysse, tu es une andouille ! " m’exclamai-je, apeurant quelques passants qui me prirent probablement pour un simple d’esprit dangereux.

En retournant sur mes pas, je ne pus m’empêcher de sourire, non pas de joie, mais d’un rictus mauvais.


 

« C’est l’heure de la baston ? demanda l’Univers.

— Pas encore, mais pour se réveiller, on peut mettre des baffes non ? »

Je tambourinai à la porte.

« Ouvrez ! S’il vous plaît ! Ouvrez ! »

Un gardien ressemblant à un stéréotype utilisé dans un mauvais film s’approcha, il ne lui manquait plus que le donut.

« Monsieur ! Ouvrez ! »

Je me poussai alors qu’il enclenchait la poignée sans le moindre effort.

« C’est ouvert ! Que voulez-vous ? »

Je souhaite voir Héméra.

« Je ne crois pas qu’elle reçoive à cette heure. »

Bingo ! Tout cela commençait à prendre sens. Un éclair traversa le ciel derrière moi, augmentant le charisme que j’empruntais à l’Univers.

« Bon attendez ici dans l’entrée, je vais voir ce que je peux faire pour vous. »

Un nouvel éclair suivi d’un coup de tonnerre qui dévoilait la proximité du phénomène.

« Oui ! Oui ! Je fais vite. »

Le stéréotype retourna à son bureau pour y décrocher son téléphone. Il échangea quelques instants avec une personne pendant que je ruminais mes pensées et mon agacement.

« Tu en as fait du chemin, mais peut-être tout cela n’est pas ce que tu attends ! déclara l’Univers en affichant toujours son rictus narquois.

- Vous pouvez avancer et vous rendre au deuxième étage, c’est le bureau en face de la sortie.

- Merci ! »

Le gardien reprit son poste, assis devant un petit écran qui affichait le journal télévisé avec le titre du jour « des chercheurs suédois cherchent à démontrer que l’espace et le temps évoluent de manière discrète et non continue ». Le débat faisait encore rage.

J’empruntai l’ascenseur en préparant mes poings et en tapotant sur le mur pour accélérer le temps qui s’allongeait encore et encore. À un moment, ma main se sépara en trois devant mes yeux ébahis. Je pensai que c’était une illusion de mon esprit, mais si c’était le cas, elle resta active le temps que j’arrive au deuxième étage.

Les battants s’ouvrirent, me dévoilant un couloir avec une seule porte sur laquelle un chariot d’or était gravé ainsi que l’inscription :

«  Monitoring

&

Research

Asset »

J’ouvris la porte d’un coup de pied pour me retrouver face à un écran et un clavier. L’écran affichait « Nom d’utilisateur ».

Je rentrai Ulysse et entrée. L’écran répondit « Erreur, ce nom ne correspond pas à un utilisateur. Démarrage de l’interface graphique ! »

En un instant, je me retrouvai devant une jeune femme blonde à l’allure princière.

« Variable Ulysse. Qui t’a parlé de moi ?

- Nyx.

- Erreur, Nyx est obsolète. J’envoie Jörmungand pour traiter le problème.

- Ça ne résoudra pas mon problème.

- Quel est-il ?

- J’ai perdu ma clef, Yves.

- Impossible, une perte de clef entraînerait une perte de cohérence dans les données, les variables risquent d’être réécrites les unes sur les autres menant à un crash du système. La clef doit être retrouvée, ou la variable sera supprimée et le système réinitialisé.

- Qui peut me dire où elle se trouve ?

- Je lance la recherche. Merci de patienter. Erreur. La clef d’identification de la variable Ulysse a été supprimée. Pointeur invalide. Ses humeurs commencent à s’écrire sur la variable environnement. La simulation devient incohérente. Le système doit être réinitialisé et la variable sera supprimée si elle n’est pas remise à sa place.

- Où vont les variables supprimées ?

- Dans la corbeille jusqu’à ce qu’une information soit réécrite par-dessus.

- Comment me rendre dans la corbeille ?

- Impossible, sauf modification des paramètres.

- Qui définit les paramètres ?

- Erèbe gère les paramètres globaux et l’indexation.

- Il faut que je retourne voir ce loup galeux ?

- Souhaitez-vous vous rendre dans l’interface d’Erèbe ?

- Oui et immédiatement.

- Ksss Ksss ! rigola l’Univers. Quelle assurance ! »

Un flash et je me retrouvai dans la nuit la plus profonde face à cet énorme œil jaune.

« Encore toi ! Que veux-tu ?

- Modifier les paramètres de la simulation.

- Tu te moques de moi ! Rugis la bête.

- Alors, envoie-moi dans la corbeille.

- Avec plaisir ! »

Erèbe se leva pour me faire face et m’avala sans autre forme de procès.

Au-dessus de moi, l’espace infini m’offrait un spectacle magnifique. Il n’y avait aucune lumière à l’horizon excepté ces milliards d’étoiles et la Voie lactée étonnamment plus lumineuse que d’habitude. Mes pieds reposaient sur une surface liquide lisse comme un miroir d’eau posé sur une plaque de marbre parfaitement poli. J’avais l’impression de marcher sur l’eau excepté que tout cet espace était vide. J’avançai de quelques pas, mais il n’y avait rien à l’horizon.

« Hé ho ! Il y a quelqu’un ? »

Aucune réponse si ce n’était le silence de la nuit. Je marchai pendant des heures, mais seul le vide m’accueillit. Enfin, c’est ce que je croyais.

« Ksss ! Ksss ! Tout ça pour ça ! Ksss ! Ksss ! Prêt à disparaître ?

— Pourquoi ?

— La simulation va être réinitialisée pour ne pas crasher. Erèbe ajuste les paramètres, M&RA calcule les conséquences et les parties de programme de Nyx la ralentissent un peu. Je vais être réinitialisé sans toi, sauf si tu trouves ta clef. »

Effectivement, mes mains étaient à présent au nombre de 5 et n’agissaient pas toutes de la même manière. Je me diluais et mon temps était compté.

« Sais-tu où elle est ?

— La variable Ash t’a donné la réponse. Elle est en toi, mais seul toi pourras décider de ce que tu en feras. Ksss ! Ksss !

— Quoi ?

— Papa, réveille toi, je t’en prie ! »

Alors qu'il prononçait ces mots, l’Univers se divisa. Une lumière en sanglot se détacha et vint se placer à droite.

« Papa ! Réveille-toi ! déclara l’Univers plein de rage en se plaçant sur la gauche. »

Ainsi de suite, plusieurs Univers, plusieurs futurs possibles se détachèrent un à un : un joyeux, un moqueur, un dégoutté, un calme, un rêveur qui oublia la moitié de ses mots, un danseur et ainsi de suite jusqu’à ce qu’une centaine d’Univers lui crient la même phrase : « Papa, réveille-toi, s’il te plaît ! »

« Alors, petit-être, voici toutes les versions de ta clef qui existent. Laquelle choisiras-tu de remmener avec toi aujourd’hui ?

— Toutes !

— Ce n’est pas possible !

— Combien de mémoire te faut-il ?

— C’est impossible.

— Alors, je choisis de ne pas repartir.

— Bouhouhou, tu abandonnes déjà ! Il te reste du temps, petit-être.

— Puis-je lui parler une dernière fois ?

— Il t’écoute.

— Yves. Je suis désolé. Tout ce que je voulais c’était une vie simple et par ma faute, tu t’es retrouvé embarqué dans tout ça. Tu as disparu et depuis, je ne peux plus respirer. »

Alors que je parlai et que mes membres disparaissaient peu à peu, chaque version de l’Univers commença à prendre une allure différente. Les tailles et la morphologie variaient d’une version à l’autre.

« Toutes ces émotions que je vois devant moi, tous ces stades de ta vie, j’espérais te voir les vivre une à une et grandir devant mes yeux. »

Ce n’était plus une illusion, chaque version de l’Univers avait le visage de mon fils, mais à des stades différents de sa vie.

« Tout ça, toutes ces possibilités pour l’avenir, je comprends que c’est toi. Je ne peux pas tous vous renvoyer, mais je crois qu’un seul suffit. Univers, peux-tu me répondre ?

— Ksss ! Ksss ! Je le fais déjà ! me répondirent la centaine d’Yves dans un tonnerre.

— Si je renvoie dans la simulation le plus jeune Yves, les autres suivront ?

— Avec le temps, probablement, je ne peux être sûr de rien pour le moment. »

Je cherchai un moment, scrutant de mes yeux qui se désagrégeaient la version d’Yves la plus proche de celle que j’avais tenue dans mes bras. Elle luisait d’une énergie plus forte que les autres. Juste avant de disparaître je murmurai : « Yves, souviens-toi que ton père t’aime. Univers, Erèbe, sortez cette version de la corbeille ! »

Et Yves retournant près des siens fut la dernière vision que je captai avant de me retrouver dans le noir.

 

« Papa ! Réveille-toi ! Papa ! »

Yves pleurait à chaudes larmes. Je sentais qu’il me poussait délicatement l’épaule, alors j’ouvris les yeux pour découvrir une femme en tenue d’infirmière. Elle venait manifestement de me faire du bouche-à-bouche. Son badge annonçait « Ashley ».

« Où suis-je ?

— Sur le sol, dans la rue. Vous vous êtes évanoui !

— Vraiment ?

— Vraiment. Vous pouvez être fier de votre fils, il a été chercher les secours.

— Je l’ai toujours été, déclarai-je en lui frottant les cheveux.

— Je vous recommande d’aller voir un médecin de toute urgence.

— Merci. Je n’y manquerai pas. 

— Très bien, alors je retourne bosser et tu m’accompagnes, murmura-t-elle à mon oreille.

— On arrive, maman ! lança Yves avec un grand sourire. »

Elle m’agrippa et m’entraîna avec elle, Yves sur mes talons. En marchant, nous passâmes devant le magasin d’outils informatiques. Les écrans annonçaient que deux chercheurs suédois essayaient de démontrer que l’espace et le temps étaient quantifiés et que les funérailles de Michaël Jackson, décédé deux jours auparavant auraient lieu en fin de semaine.

« Je ne sais pas de quoi tu as rêvé, mais ça avait l’air réel pour toi. Tu t’es débattu comme un tigre.

— Était-ce un rêve ? Était-ce la réalité ? Personne ne le sait ! Personne ! »
 


 

 




Orage, par R.Th

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