Chapitre 4: Vous montez vous coucher, par Athelard

          Ah, super. Une pièce de bronze. Quelle générosité, avec ça, vous pourrez peut-être vous acheter un vieux bout de pain rassis. Après votre travail, vous méritiez bien un peu plus, tout de même ! Dissimulant votre indignation, vous demandez à l'aubergiste si vous pouvez manger les restes. Votre estomac commence à gronder et vous aimeriez l'apaiser avant d'aller vous coucher.

- C'est dix pièces de bronze pour les restes.

          Vous éclatez de rire. Cependant, en voyant ses sourcils froncés et ses bras croisés sur sa poitrine, vous comprenez qu'il ne s'agissait pas d'une petite blague. Il était très sérieux. Lorsque vous lui faites remarquer qu'il ne vous a même pas assez payé pour ça, il hausse les épaules.

- Je ne roule pas sur l'or. Et puis, vous avez loué une chambre, vous devez bien avoir neuf pièces supplémentaires.

          Le coeur lourd, vous plongez effectivement la main dans votre bourse pour en prélever l'argent manquant. Vous n'aurez pas assez pour vous nourrir demain. En grignotant les restes peu ragoûtant ramenés par votre "employeur", vous vous demandez comment vous allez vous en sortir à partir de maintenant.  La mort dans l'âme, vous montez rejoindre votre chambre miteuse et vous laissez tomber sur votre lit de paille en vous passant une main sur le visage.

- Bonsoir, Belette Affable.

          Vous sursautez. Vous trouvez devant vous une fillette d'à peine huit ans dont les lèvres s'étirent en un sourire carnassier et dont les yeux d'or brûlent de mille secrets.