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Chapitre 1: Cette nuit d'automne, par cassandradubois

Cette nuit d'automne






Je devrais déjà être dans les bras de morphée, mais le sommeil ne vient pas à moi, assise sur le bord de la fenêtre, j'écoute la pluie taper en rythme sur les vitres, la lueur de ma bougie se reflète dessus, et donne aux gouttes ruisselantes un aspect d'or liquide, ce son si délicieux devrait m'apaiser, mais cela ne fonctionne point.Ma tête repose sur la fenêtre, je suis pensive, nostalgique, une larme coule le long de ma joue, face aux souvenirs qui me guettent, à son souvenir, ses dernières lettres reposent sur mes jambes, je ne compte plus le nombre de fois où je les ai lus. Je m’accroche à ses bouts de papiers insignifiants pour certains, mais tellement précieux pour moi, c’est comme si une part de lui était restée avec moi, mais en même temps elle me rappelle qu’il n’est plus là.Je pousse un long soupir, et je continue d'observer la pluie, on dirait que le ciel pleure avec moi, pleure pour lui, pleure son départ, son absence parmi nous.1 an, maintenant, qu’il m’a été arrachée, que cette maladie inconnue me l’a enlevée, lors d’une nuit d’automne.


J’affectionne cette saison, c'est ma préférée, elle me rappel notre rencontre, notre union, et il avait pour habitude de m’offrir la plus belle feuille d’automne chaque année, mais maintenant l'automne m'évoque aussi sa perte , celle de son trépas, cette nuit là, on m’a enlevée une part de moi, mon âme soeur, cette nuit d'automne, mon coeur à cessé de battre en même temps que le sien.Je me perds dans ma mélancolie, son absence me pèse et l’ombre de ses souvenirs plane dans mon esprit, et cela me fait mal.


Je ferme les yeux, et me laisse aller contre la fraîcheur de la vitre, et j’écoute le doux son de la pluie, elle tombe maintenant averse, mais malgré la violence des gouttes contre les carreaux, une tout autre mélodie se mélange à la pluie.Je me redresse et tend l’oreille, cette note sonne comme un écho dans ma tête, je crois devenir folle, ce n’est pas possible, ça ne se peut pas.Je prête l’oreille de nouveau, ce son se mélange à celui de la pluie, les notes d’un violon se mêlent à celle de l’averse, je saute sur mes pieds, et me mets à courir le long des couloirs du manoir. La flamme de ma bougie tressaute, jusqu'à s'éteindre complètement, je l’abandonne derrière moi je continue le reste de ma course à l’aveugle, le son du violon me guide jusqu'à la porte d’entrée, que j’ouvre à la volée, malgré la pluie torrentielle, je continue ma course, je cours à en perdre haleine.Mes jupons trempés s'alourdissent et rend difficile ma progression, au fil de mes pas je me rend compte que cette mélodie me mène à ce chêne majestueux, notre arbre dont l'écorce est gravé de nos noms, plus je me rapproche, plus je sens que j’arrive au but, au fond de moi je sens que quelque chose est en train d'arriver, mais je ne sais pas quoi, arrivée au chêne, j'aperçois une ombre qui se dessine, je parcours les quelques mètres qui me sépare d’elle, je le vois, face à moi, en chair et en os comme si il ne m’avait jamais quittée, je l'observe jouer du violon, les yeux fermés il se laisse porter par la musique:



En entendant son prénom, il arrêta de jouer du violon, et ouvrit les yeux, il plongea son regard dans le mien, il posa son violon au sol et avança doucement vers moi, un doux sourire sur le visage :



Il me pris doucement la main, elle était chaude, bien réel, je l’attire vers moi et l’enlace avec force, il est bien réel, je ne veux pas le lâcher, j’ai peur qu’il me quitte à nouveau, il me prend à son tour dans ses bras, les joues baignés de larmes et la tête dans son cou je lui demande:



Il soupira doucement et me caressa les cheveux avec tendresse :



Je comprends rapidement à ses mots, qu’il n’est pas vraiment là, que ce n’est qu’une illusion, un mirage venant de mon esprit endeuillé. Cette évidence me ramène à la réalité, et comme si un poids me tombait dessus, je me laisse glisser au sol, à genoux les épaules secouées par de violents sanglots, c'était trop beau pour être vrai.Nathaniel se mit à ma hauteur et essuya avec délicatesse mes joues pleines de larmes, mes spasmes se calment sous la douceur de ses caresses :



Son regard émeraude, se plonge dans le mien, et un sourire timide se dessine sur son visage :



Mes larmes se mettent de nouveau à couler :



Je le regarde choquée, et mes pleurs face à cette confidence se sont arrêtés :



Ses mots me touchent en plein cœur, et s'ancrent dans mon esprit, je ne les oublierais jamais, ils sont comme des pansements pour âme, à travers ces mots, je ressens l’amour qu’il a pour moi, grâce à ces mots, je sais qu’il ne s'éteindra jamais :



Il me prit le visage, et déposa un doux baiser sur le front :



Il me caresse du regard, malgré la nuit noire, l’éclat de la lune se reflète sur sa peau halée, et je vois une larme briller sur sa joue, je l’essuie doucement et laisse ma main sur son visage, je le contemple, dans son regard transparaît le soulagement, la tendresse, mais aussi de l’amour.


Je me relève, et lui tend la main :



Ses yeux se portent vers les miens, il me prit la main et se redressa :



Il déposa délicatement sa main dans mon dos, la mienne atteint son épaule, nos deux autres mains liées se relèvent peu à peu, et nos regard se croisent, nos deux corps se meuvent et tournoient comme si ils ne faisaient qu’un, notre rythme s’adapte à la pluie comme une parfaite harmonie, les feuilles brunes et oranges du chêne se mélangent au vent et valsent autour de nous, l’automne se mêle à notre danse , elle est notre mélodie, nous dansons hors du temps, comme deux âmes retrouvées, nous valsons sans nous lâcher du regard, nous dansons à corps perdue car nous savons que c’est notre dernière valse.Notre cadence ralentie faiblement jusqu'à ce qu’elle ne s’arrête complètement, mon regard toujours ancrée dans le sien, je lui dis :



Il approcha son visage du mien, et posa délicatement ses lèvres sur les miennes, un doux et long baiser, je ferme les yeux, mes larmes salées coulent et se mélangent à nos lèvres soudées, je ne veux pas que cet instant prenne fin.Il retira doucement ses lèvres et posa lentement son front contre le mien :






Quand j’ouvre de nouveau les yeux, je suis le rebord de la fenêtre, ma bougie est pratiquement consumée , je ne l’ai jamais quittée, cette soirée n'était qu’un rêve, une illusion pour combler le manque de son absence, pourtant mes lèvres sont encore chaude de son doux baiser, je porte la main à ma bouche encore humide de mes larmes et un sourire se dessine sur mes lèvres, le premier depuis 1 ans, ce rêve était tellement réel, mon regard dévie vers la fenêtre, cherchant le chêne majestueux, espérant voir l'ombre de mon bien aimé se dessiner à nouveau, mais rien. Je m'apprête à ranger ses lettres quand sur mes genoux, j'aperçois parmi elles, quelque chose qui n'était point là, elle repose sur mes jambes, elle est encore humide, du temps pluvieux, sa belle couleur, or, carmin, orangée sors de l’ordinaire, une magnifique feuille d’automne repose sur mes jambes.À sa vue, une larme coule sur ma joue, cette feuille est la preuve que je n'étais pas seule en cette nuit d’automne.