Je me glisse dehors et ferme lentement la porte derrière moi, puis m’avance prudemment vers le centre du village alors que le vent glacé s’engouffre déjà dans …
Au moment où je tente de faire demi-tour sur la pointe des pieds, un claquement résonne dans mon dos. Comme si deux jambes d’une puissance incommensurable venaient de se propulser à pleine vitesse. Et les bruits se répètent, s’intensifient, au rythme d’une souffle bruyant et régulier. Avec violence et… dans ma direction ? Aussitôt, mon cœur s'emballe tel un tambour frénétique et dès lors, je n’ai plus qu’une seule et unique pensée à l'esprit : "cours pour ta vie".
Poussée par l'instinct de survie, je me penche en avant et prends autant de vitesse que possible. Je me précipite à travers les ruelles sombres du village, ma respiration courte et saccadée. Avec ma vitesse effrénée, je ne peux pas me retourner, mais je sais qu'une menace me suit de près. La lune rouge sang projette une faible lueur sur les pavés, rendant la course encore plus périlleuse.
Dans mon dos, les bruits continuent et ils gagnent du terrain, même lorsque j'intensifie ma course. Les pas précipités résonnent sourdement dans la nuit, bestiaux et effrayants. Le souffle du poursuivant ressemble plus au râle d’une bête, une bête en chasse prête à tout. Je cours à perdre haleine, et je ne peux plus hurler à l'aide. Soudain, j'aperçois une ruelle étroite sur ma gauche et m'y engouffre sans hésiter. J'espère que la chose dans mon dos soit assez massive pour avoir du mal à me suivre dans cet espace confiné.
Je plonge dans la ruelle, continue ma course, tombe. Une décharge électrique parcourt mes genoux, je me relève, chancelle quelques mètres plus loin.
Derrière moi, les pas piétinent, et j'entends sourdement des bruits rapides et puissants qui fendent l'air. Est-ce que cette chose peut me rattraper ? Je me retourne et vois une immense silhouette bloquée par la ruelle, un bras tendu et velu vers moi. Les yeux rouges d’une créature démoniaque brillent dans l'obscurité, tels des phares diaboliques. La silhouette pulse au rythme régulier de son souffle. Je me tétanise quand je vois les dents luirent, animées par ce souffle d’envie, ce souffle de mort. Puis, en un instant, la silhouette disparaît, ne laissant qu’une envahissante odeur âcre et puissante dans la ruelle.
Épuisée, je m'effondre sur le sol. J'ai couru jusqu'à la limite de mes forces. Mais je n’ai pas le droit de me reposer, cette chose doit sûrement chercher à contourner la rue pour m'attraper.