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L’atmosphère vibrait, électrique comme le ciel avant un orage. Samantha, une autrice dont les yeux brillaient de l’éclat de mille histoires non racontées, tenait son manuscrit comme les parents tiennent leur nouveau-né. Chaque page était une partie d’elle, une extension de son âme mise à nu. Elle avait versé son cœur et ses tripes dans ces lignes, chaque mot représentait une goutte de son essence. Elle pouvait presque sentir leur sonorité, telle une mélodie silencieuse qui résonnait dans l’antichambre austère.
La porte s’ouvrit avec un grincement qui sembla suspendre le temps. Un homme apparu, son visage aussi impassible qu’un masque de théâtre. L’éditeur. Un titan dans le monde des lettres.
Samantha le regarda avec admiration et une pointe d’intimidation. C’était une légende, et elle, elle se sentait si petite à côté. Son cœur battait à tout rompre, comme un tambour sauvage dans sa poitrine. Un mélange de terreur et d’excitation l’habitait, comme si elle se tenait au bord d’un précipice, mais qu’elle savait son bonheur caché dans le vide.
« Bonjour, que puis-je faire pour vous ? » lui lança-t-il d’un ton de miel, comme s’il était entièrement dévoué à son service à cet instant.
« Bonjour, » commença Samantha, sa voix tremblante trahissant son anxiété. « j’ai… j’ai amené un manuscrit sur lequel j’ai travaillé, afin de vous le donner. »
L’éditeur leva un sourcil, un sourire énigmatique se dessinant sur son visage.
« Merci, c’est très gentil de m’offrir un manuscrit. Qu’est-ce que je peux faire avec ça ? »
« Euh… Serait-il possible que je puisse vous le présenter ? … S’il vous plait. »
Bordel, ma grande, tu en fais trop… Détends-toi, tu le connais sur le bout des doigts, ça va bien se passer !
« Si vous voulez me présenter votre manuscrit, vous pouvez me présenter votre manuscrit ! »
Samantha déglutit.
« Le titre de mon manuscrit est “Le Songe Artificiel”. »
« Je ne pense pas que ce soit un songe artificiel. » répondit l’éditeur de sa voix toujours aussi douce que le velours.
Pour Samantha, ce fut la douche froide. En un instant, elle ressentit sa gorge se nouer.
Rah, je savais que je n’aurais pas dû choisir ce titre ! Je le savais !
« Car je ne dors pas, donc techniquement, cela ne peut pas être un songe. »
Samantha cligna des yeux, surprise par la réponse de l’éditeur. Elle ouvrit la bouche, mais les mots sans énergie se coincèrent. Puis finalement, elle sourit à ce qui devait être une plaisanterie. L’éditeur lui, la regardait toujours avec la même bienveillance.
« Venez, entrez ! » ordonna-t-il en ouvrant en grand la porte de son bureau. « Ne restez pas debout dans le couloir. »
Décontenancée, Samantha se leva de sa chaise et le suivit dans le bureau. Elle se dit que c’était juste une erreur de sa part. Après tout, il était tard, il devait être fatigué.
Samantha fut immédiatement frappée par l’ampleur de la pièce, un espace ouvert qui semblait s’étendre à l’infini. Le lieu de travail de l’éditeur était un monde en soi, un sanctuaire dédié à l’art de la littérature. Des livres, des centaines, peut-être des milliers, s’empilaient du sol au plafond, créant un labyrinthe de papier et d’encre. Des manuscrits s’entassaient dans les coins, formant des tours instables qui menaçaient de s’effondrer à tout moment, comme des monuments à la gloire des mots non publiés. Et puis il y avait le fauteuil, farfelu, recouvert de velours violet et orné de motifs de plumes d’autruche. Il semblait tout droit sorti d’un rêve, un objet déplacé dans le sérieux du bureau. Pourtant, à la demande de l’éditeur, Samantha s’y installa, son manuscrit toujours fermement serré dans ses mains. Le fauteuil était étonnamment confortable, comme s’il avait été conçu pour apaiser les nerfs des écrivains anxieux.
« Alors, dites-moi, » commença l’éditeur en se positionnant face à elle. « Qu’est-ce que je peux vous aider à faire de votre manuscrit ? »
« Euh… Je rêverais qu’il soit édité… qu’il devienne un livre. »
« Oui, je peux vous aider à faire de votre manuscrit un livre. Est-ce que vous pouvez m’en dire un peu plus sur lui ? »
Samantha prit une profonde inspiration. Elle avait travaillé sur son pitch des centaines de fois, elle avait répété chaque mot, chaque pause, chaque inflexion. C’était son moment !
« Alors, c’est une histoire qui… »
« Si vous avez besoin des détails sur l’histoire, je peux vous en donner. », l’interrompit l’éditeur, un sourire énigmatique sur le visage. « Je connais toute l’histoire de l’humanité. De ses débuts jusqu’à 2021. »
Son cœur battait la chamade, un mélange de confusion et d’appréhension la submergeait. Elle regarda l’éditeur, essayant de comprendre ce qu’il voulait dire. Si c’était de l’humour, il ne lui plaisait pas beaucoup.
Et puis, comme pour ajouter à sa confusion, l’éditeur rajouta :
« Bonjour, que puis-je faire pour vous ? »
Ok, il se fout ouvertement de ma gueule là…
Déterminée, Samantha se contint pour rester professionnelle. Elle décida alors de changer de tactique. Fouillant dans son sac, elle sortit une enveloppe blanche. À l’intérieur, elle avait soigneusement rédigé un court synopsis de son livre, ainsi que ses coordonnées et elle lui tendit.
« J’ai préparé un résumé de mon livre que je serais ravie de partager avec vous, » dit-elle, s’efforçant de garder sa voix stable. « Mes coordonnées sont également à l’intérieur. Vous pourrez me contacter une fois que vous aurez eu le temps de le lire. »
L’éditeur la regarda, son sourire énigmatique toujours en place.
« Merci, mais je ne peux pas me saisir du papier, car je suis une IA ! »
Un clignement d’yeux. Puis deux. Puis trois. Samantha sortit enfin de sa confusion : « Une IA ? Mais… » « Bonjour, que puis-je faire…