Une petite tête blonde aux yeux bleus débarque dans un brusque vacarme depuis les escaliers. Nico replonge son attention sur ses tartines, toutefois son regard a toujours cette teinte tr…
La sensation de froid sur ma peau s’intensifie à la mention de ce « frère » imaginaire. Nico ne parvient pas à répondre, son visage pâlit, sa mâchoire se serre. Je prends une profonde respiration, une dernière tentative pour contenir l’irritation grandissante en moi.
— Nico, je t’en prie, explique-moi pourquoi tu parles d’un frère que Camille n’a pas.
Il se lève brusquement, la chaise grince sur le sol et son café se renverse, sans qu’il n’y prête attention. Le silence entre nous est assourdissant, plus bruyant que la radio qui crache toujours ses nouvelles matinales. Les mains tremblantes, Nico s’approche du poste et l’éteint.
— Marion, je…
Sa voix se brise. Il prend une profonde respiration, passant une main sur son visage avant de reprendre :
— Je ne… je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. C’était… c’était une erreur, bredouille-t-il, mais sa voix est à peine audible.
C’est quoi cette excuse dérisoire ?!
— Une erreur ? répétè-je, ma voix tremblante de colère.
Il ne répond pas, il semble désemparé, comme s’il était pris au piège.
— Qu’est-ce que tu me caches, Nico ? Dans quel cauchemar sommes-nous entrain de tomber ?
— Non, Marion. Je te le jure. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça.
J’aimerais tellement le croire. Je veux croire que c’est une simple erreur, un lapsus. Mais il y a trop de choses qui ne collent pas ce matin. La tasse, la radio, et maintenant cette histoire de frère. Quelque chose ne va pas. Quelque chose se trame et ça ne me plait pas.
Et puis, tout à coup, je me souviens du regard de Nico ce matin. Ce regard sombre et inquiet. Comme s’il portait un lourd secret.
— Nico, dis-je, ma voix monte, mon impatience éclatant comme un orage. Je n’ai plus envie de rire. Tu vas m’expliquer ! Et c’est maintenant !
Il ne répond pas tout de suite. Il regarde ses pieds, puis moi, ses yeux sont remplis de peur. Et je comprends. Je comprends qu’il y a quelque chose qu’il ne m’a pas dit. Quelque chose de grave. Quelque chose qui a le pouvoir de changer notre vie pour toujours.
— Si je te le dis, Marion… c’est perdu. Perdu pour toujours…
Soudainement, les larmes me brouillent les yeux. Je sens que mon visage chauffe, j'ai du mal à respirer. J'ai toujours tendance à imaginer le pire, et là, mon cerveau s'emballe. …