Un craquement terrifiant se fait soudain entendre, suivi d'un autre, plus insupportable encore. J'ai toujours eu en horreur le son des choses qui se brisent, synonyme que ma maladresse avait encore u…
Je n’arrive pas à y croire !
Ce n’est pas simplement un prédateur, elle possède une conscience. Sans pouvoir me l’expliquer, en une seule phrase, j’ai entraperçu la profondeur de sa sagesse, tel un puits sans fond…
Au moins la conversation est possible, et elle a clairement indiqué que le respect pourrait l’influencer, je dois jouer sur cette corde.
Alors que je suis perdu dans mes pensées, elle se remet en mouvement dans ma direction, probablement décidée à faire de moi son deuxième repas de la journée.
— Je vous retourne le compliment ! m’exclamé-je. Vous n’êtes pas facile à semer !
Un cri strident résonne de manière irrégulière. Est-ce un rire ? Mes yeux s’agitent autour de l’immense monstruosité qui remplit presque l’intégralité du couloir, cherchant désespérément une issue. Au-dessus d’elle, j’aperçois le plafond de verre qui s’est brisé sous son poids. Mais il est hors de ma portée…
— Tu arrives à faire preuve de répartie dans un moment comme celui-ci. Tu es amusant pour un humain…
Feignant la gêne, j’en profite pour jeter un bref regard derrière moi. Il n’y a qu’un long tunnel. Si je fais demi-tour, je vais m’enfoncer à nouveau dans les profondeurs, me piéger un peu plus. Et puis, il faut dire la vérité : je sais pertinemment que je ne suis pas capable de la semer.
C’était quoi cet éclat brillant dans mon dos ?
Ses longues pattes reprennent leur marche vers moi, je dois la faire parler :
— J’imagine bien que peu de monde a réussi à vous échapper.
— « Peu », ce n’est pas le mot exact…
— C’est une question d’appétit ou de secret ? répliqué-je du tac au tac.
Même si ses yeux noirs sont extrêmement difficiles à déchiffrer, je semble l’intriguer. D’ailleurs, elle s’est à nouveau arrêtée. C’est bien, ça me laisse un peu de temps pour élaborer un plan pour ne pas finir comme…
Ronan…
— Un peu des deux… Tu as une bonne logique, humain… Disons qu’un corps comme le mien a besoin d’une énergie considérable et puis, il y a le…
À nouveau, un bref coup d’œil derrière : c’est bien ce que j’ai vu ! Il y a une vitre sur le sol ! Si l’araignée atterrit dessus de toute sa force, elle devrait passer à travers. C’est ma seule chance d’espérer la semer ! Une chance que Ronan n’a pas eue…
Je ne l’écoute plus, mais elle continue de me répondre, distraite. Si je dois courir en direction du plancher de verre, c’est maintenant !
Est-ce vraiment mon unique échappatoire ?